Le Botswana, en passe de créer un point de vérification des diamants du G7

Joshua Freedman

Les autorités ont annoncé mercredi 27 novembre que le Botswana établirait un point de certification pour les diamants bruts entrant dans les pays du Groupe des Sept (G7) l’année prochaine. Des discussions sont en cours afin de créer des points supplémentaires en Namibie et en Angola.

Cette initiative fait suite à une opposition répandue à un plan instituant Anvers comme « point unique » par lequel passeraient tous les diamants bruts destinés aux marchés du G7, afin de s’assurer que les dits diamants ne tombent pas sous le coup des sanctions contre la Russie.

Des représentants de Belgique et du Botswana ont analysé les capacités de traçabilité des diamants de ce pays d’Afrique australe, selon une déclaration commune du Botswana et de l’équipe technique du G7 sur les diamants. Les deux parties travaillent actuellement à identifier les aspects sur lesquels elles doivent s’aligner, afin que le point de vérification soit complètement opérationnel au Botswana « au plus tôt » en 2025. 

Mardi 26 novembre, lors de la première journée de la conférence Facets 2024 à Anvers, le président du Botswana, Duma Boko, s’est exprimé en ces termes : « Le Botswana s’est engagé à être un pionnier de la traçabilité et des pratiques minières responsables, en veillant non seulement à ce que nos diamants brillent par leur beauté, mais également à ce qu’ils incarnent l’intégrité et la gestion éthique. »

Le gouvernement belge et les dirigeants de l’industrie locale ont essuyé des réactions hostiles à leur politique de point de vérification unique. Toutefois, le Antwerp World Diamond Centre (AWDC) s’est détourné de cette approche après avoir nommé Isidore (Isi) Mörsel comme nouveau président du conseil d’administration à la fin de l’année 2023 et Karen Rentmeesters comme nouvelle PDG au début de cette année.

« Je m’enorgueillis que notre conseil d’administration nouvellement élu et la nouvelle direction du AWDC aient activement soutenu le développement de points de vérification des diamants bruts directement dans les pays producteurs, en commençant par le Botswana, a déclaré le vice-président du AWDC, Ravi Bhansali, dans son discours d’ouverture de la conférence. Nous sommes favorables à l’exploration de ce modèle avec la Namibie, l’Angola et d’autres partenaires. »

Les trois pays producteurs de diamants avaient protesté contre le plan de départ plus tôt cette année, estimant qu’il les pénaliserait.

Une équipe technique du G7 a par conséquent été dépêchée en Namibie en septembre, a déclaré Mekondjo Kaapanda-Girnus, ambassadrice du pays en Belgique, lisant une déclaration au nom du président namibien Nangolo Mbumba.

« Plusieurs représentants de notre industrie ont démontré aux experts en visite que l’établissement d’un point de vérification des diamants bruts du G7 en Namibie n’était pas seulement justifié, mais aussi techniquement réalisable dans un court laps de temps, a révélé Mekondjo Kaapanda-Girnus. La Namibie attend donc avec impatience les réactions officielles du G7 ainsi qu’un rapport complet sur les conclusions et les recommandations issues de la visite. »

Afin de faciliter le processus, Anvers mettra à disposition les connaissances et l’expertise qu’elle a acquises au cours des décennies de fonctionnement du Diamond Office, son centre de contrôle pour les importations et les exportations, a déclaré Karen Rentmeesters dans un communiqué. « Nous proposons avant tout un modèle qui répond aux exigences actuelles en matière de conformité et de transparence », a-t-elle ajouté.

Image : le Président du Botswana, Duma Boko, s’exprimant lors de la conférence Facets en Belgique (AWDC).

Source : Rapaport