Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours été fasciné par les données démographiques et les différences entre les générations. Il est très intéressant de connaître les influences culturelles qui ont façonné les idéaux des sexagénaires et de les comparer à ceux des jeunes gens, ayant la vingtaine ou la trentaine.[:]
Cette semaine, j’ai de nouveau eu la chance de ressasser mon sujet favori, en travaillant sur cet article relatif au nombre de mariages en 2014.
Comme je l’ai appris à cette occasion, les chercheurs prévoient que 2,2 millions de mariages soient célébrés cette année, soit 2 % de plus qu’en 2013.
Le rythme global des mariages a diminué juste après la récession. Il semble aujourd’hui reprendre son niveau d’avant la récession, même s’il n’a pas retrouvé les fastes de la fin des années 70 jusqu’à ces dernières années, où les chiffres du bureau américain du recensement ont montré jusqu’à 2,5 millions de mariages par an.
Certes, de nombreux mariages, célébrés pendant cette période, sont attribuables à l’âge qu’avaient à l’époque un grand nombre de baby-boomers, la génération de l’après-guerre, née entre 1946 et 1964.
Reste à savoir ce qui est arrivé à tous leurs enfants, qui appartiennent à la Génération Y, les écho-boomers. Après le mariage de leurs parents dans les années 80, de nombreux membres de cette génération ont atteint la vingtaine, voire la petite trentaine. Pourquoi ne se passent-ils pas la bague au doigt ?
Parmi les réponses faciles, et vous l’aurez certainement déjà lu avant, figure la récession. Elle a amené des gens à retarder leur mariage en raison des incertitudes financières. On peut également évoquer l’augmentation de la cohabitation chez les jeunes, qui est devenue socialement plus acceptable.
Notons toutefois que les jeunes gens d’aujourd’hui, et pas seulement la Génération Y, mais aussi leurs aînés, la Génération X, dont je suis un (très jeune) membre, prennent le mariage très au sérieux.
En mars dernier, le National Marriage Project, de l’Université de Virginie, a publié un rapport intitulé « Knot Yet », qui examine les avantages et les inconvénients de ce qui est appelé le mariage « retardé » aux États-Unis. (Pour être précis, l’article a été parrainé par The National Campaign to Prevent Teen and Unplanned Pregnancy [Campagne nationale destinée à prévenir les grossesses non désirées et celles chez les adolescentes] et aborde le nombre croissant d’enfants nés hors mariage.)
Le rapport étudie la hausse de l’âge moyen du mariage aux États-Unis, qui est désormais d’environ 28 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes, et les motifs sous-jacents. Il remarque que « le mariage, qui représentait auparavant la base de la vie adulte, est devenu son point culminant. N’étant plus le fondement permettant aux jeunes adultes d’élaborer leurs perspectives de prospérité et de bonheur futurs, le mariage intervient une fois qu’ils ont avancé sur la voie de l’indépendance financière et psychologique. Cet état d’esprit est facile à comprendre, d’autant plus que beaucoup de jeunes adultes d’aujourd’hui sont des enfants de divorcés et expriment des craintes quant à leur propre divorce ; selon eux, il ne convient pas de s’engager dans le mariage sans disposer d’une échappatoire appropriée. »
Ils considèrent également que le mariage va au-delà de cette simple assertion : j’ai atteint l’âge qui convient, je dois maintenant choisir un mari ou une femme et passer à l’étape suivante de ma vie.
Ils veulent se marier, ils ne jugent pas que l’institution est dépassée, mais ils recherchent la personne idéale, une âme sœur en quelque sorte. Et s’ils ne l’ont pas encore trouvée, tant pis.
Comme me l’a dit un ami, âgé de 37 ans, donc en plein dans la Génération X : « Je veux être sûr d’avoir raison, ne pas précipiter les choses. Honnêtement, je ne pense pas que je m’en sois un jour approché (de trouver la bonne personne)… Pourquoi se précipiter dans quelque chose juste [parce que] les gens pensent que vous devez être marié à un certain âge… Et finir par divorcer ou, comme la plupart de mes amis, [être malheureux]. »
Quand je lui ai demandé s’il se sentait obligé de se marier, il a répondu : « Pas question. Se marier pour se marier, ce n’est juste ni pour le couple ni pour les familles. »
Une femme de 10 ans sa cadette, qui vit dans une région totalement différente du pays, a exprimé des sentiments similaires. « Je pense que beaucoup de mes amis veulent s’assurer qu’ils vivent avec la bonne personne, en attendant davantage que quelques années de vie commune pour se marier », a-t-elle dit.
Détaillants, je serais curieux d’avoir vos commentaires à ce sujet, car je me demande si les réactions varient selon les pays.
Les couples que vous voyez aujourd’hui sont-ils en général plus âgés ? Si oui, quel effet cela a-t-il sur leur choix d’alliance ? Se comportent-ils différemment, avec des attentes et des attitudes différentes tout au long du processus d’achat de leurs bagues ou de l’organisation du mariage ?