Le gouvernement russe affirme qu’ALROSA doit travailler plus étroitement avec les principaux tailleurs de diamants du pays afin que l’industrie soit plus compétitive sur les marchés mondiaux.[:]
Dans le cadre d’un projet visant à stimuler la compétitivité des diamants russes, le gouvernement attend d’ALROSA qu’elle propose des conditions plus favorables à des tailleurs comme Kristall Production Corp., le plus gros de Russie, d’après Alexey Moiseev, ministre adjoint des Finances.
« La coopération est actuellement plutôt limitée. Elle doit se développer », a déclaré Alexey Moiseev dans un entretien avec Bloomberg.
Kristall et d’autres tailleurs russes achètent actuellement des pierres à ALROSA à des conditions similaires à celles d’autres sociétés étrangères et ont du mal à concurrencer des centres de taille bien plus importants, tels que l’Inde.
Le projet pourrait permettre à ALROSA de vendre environ 10 % de ses pierres dans le pays, a expliqué le ministre adjoint, ajoutant qu’il n’était pas prévu qu’ALROSA investisse dans Kristall.
Bien qu’ALROSA puisse être en mesure de vendre des diamants à des tailleurs russes au prix du marché, elle pourrait également leur proposer certains avantages, notamment les autoriser à ne pas acheter tout le volume contractuel ou à ne choisir que certaines pierres et renvoyer le reste au minier, a expliqué Alexey Moiseev. Le gouvernement réfléchit aussi à davantage de coopération entre Kristall et l’unité de taille d’ALROSA, petite mais non rentable, a indiqué l’article.
Le projet pourrait rencontrer les mêmes problèmes que les pays africains producteurs de diamants que sont le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud. Ceux-ci ont découvert que les diamants pouvaient être fabriqués moins chers en Inde, pays qui traite près de 90 % des diamants du monde.
La Russie prévoit également d’alléger ses contrôles excessifs sur l’importation et l’exportation de pierres et d’introduire une réglementation pour identifier l’origine des diamants afin de rendre le marché plus transparent, a expliqué Alexey Moiseev. Il s’agit notamment de passeports spéciaux pour les pierres, établis d’ici la fin de l’année, ce qui pourrait aboutir à l’inscription de nano-marquages sur les pierres.
« L’objectif ultime est de permettre à une personne de pouvoir scanner un code dans la boutique pour découvrir d’où vient la pierre », a ajouté M. Moiseev, précisant que de plus en plus de joailliers vont utiliser des appareils pour détecter les pierres synthétiques.
ALROSA devra augmenter ses dépenses marketing pour soutenir la demande, a-t-il expliqué. « Les membres de la génération Y comprennent bien ce que sont les diamants, ils les acceptent et vont en acheter de plus en plus, selon lui. Reste à savoir s’il en sera de même pour la génération suivante. »