La Russie premier producteur de diamants au monde en 2016

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Les statistiques sur la production et le commerce de brut ayant été rendues publiques par le Kimberley Process et ses 54 pays membres, les pays du monde qui souhaiteraient les étudier ont désormais la possibilité de le faire. [:]Le commerce des diamants est facilité du fait que seul un petit nombre de pays y participe. En 2016, l’on comptait 23 pays producteurs de brut dans le monde.

Production de brut en 2016 (par pays)

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L’analyse des données montre que la valeur des diamants extraits dans le monde a baissé de 10,67 %, malgré la croissance de 5,24 % de la production diamantaire et en raison d’une baisse des prix du brut de 15,12 %. Le prix moyen du brut était de 92,49 dollars par carat.

Les diamants les plus chers sont produits au Lesotho – 1 065,88 dollars par carat, ainsi qu’en Namibie, au Libéria, en Sierra Leone et en Tanzanie. Ceci peut s’expliquer par l’extraction alluviale et les technologies primitives d’extraction (à l’exception de la Namibie), grâce auxquelles seules de grosses pierres sont principalement découvertes.

Parmi les pays extracteurs de diamants issus des roches solides, le prix du brut est bien plus élevé en Afrique du Sud (150,26 dollars par carat), au Canada, au Botswana (où les mines appartiennent à la De Beers) et en Angola que la moyenne mondiale. La valeur des diamants produits en Russie est un peu inférieure en raison des différentes technologies utilisées pour la valorisation des diamants. Dans les usines de valorisation de Russie, des broyeurs autogènes, qui récupèrent des diamants de 5 mm à 0.5 mm, sont utilisés dans le processus de préparation du minerai diamantifère, tandis que le concassage est d’usage à l’étranger pour récupérer des diamants de plus de 1 mm. Les technologies étrangères causent moins de dommages et permettent de préserver davantage de cristaux, notamment les plus gros (de plus de 20 mm). Néanmoins, en 2016, la Russie a renforcé sa suprématie dans la production diamantaire mondiale, sa part globale atteignant 30,08% en volume et 28,86% en valeur.

Dans les pays africains, où la valeur des diamants extraits est plus faible (50 dollars par carat et moins), le crime et la corruption prospèrent et le brut est acheté à bas prix par toutes sortes de revendeurs, qui le vendent ensuite à un prix bien plus élevé dans des bourses de diamants. L’Australie est une exception, avec ses mines de type impact, où les diamants de petite taille dominent.

En 2016, le groupe des pays BRANCS (Botswana, Russie, Angola, Namibie, Canada, Afrique du Sudle terme est une invention de l’auteur), qui produit du brut pour une valeur d’environ 11 milliard de dollars et réalise la valorisation – extraction et taille –, joue un rôle prépondérant dans l’extraction minière mondiale en produisant plus de 70 % en volume et près de 90 % en valeur, ce qui démontre le très haut niveau de technologie et d’organisation du commerce du brut.

Production de brut des pays BRANCS, de 2014 à 2016

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Outre les pays BRANCS, les pays les plus performants en termes d’extraction de diamants en volume sont la République Démocratique du Congo, l’Australie, le Zimbabwe, la Sierra Leone et le Lesotho. En tenant compte de ces derniers, 11 pays produisent plus de 99% du brut en volume et 98% en valeur.

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À l’heure actuelle, le marché du brut mondial est durable et la demande de brut est plutôt élevée. Il est donc peu probable que de grands changements ne viennent, en 2017, bouleverser la situation des pays producteurs de diamants et des centres diamantaires mondiaux. La Russie gardera sa place dominante dans le monde malgré la catastrophe de la mine « Mir ».

Yuri Danilov, Ph.D., directeur du centre d’analyse et d’information (“Expert” Information and Analysis Center) de l’université fédérale du Nord-Est, Ammosov.

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