Si les politiques du président élu devaient vraiment entraîner une hausse de la demande des articles de luxe aux États-Unis, cela donnerait une nouvelle impulsion aux prévisions de reprise modeste pour les diamants, a indiqué Bruce Cleaver, le PDG de la De Beers, à Bloomberg.[:]
« Cela sera sûrement positif, certainement à court terme : la baisse des impôts et les créations de postes génèrent davantage de revenus disponibles et davantage d’achat de diamants », a expliqué Bruce Cleaver.
Parallèlement, la De Beers prévoit des ventes de brut stables ou en légère baisse cette année, en partie dues à la solidité du dollar américain, avant une « légère » augmentation l’année prochaine, d’après Bruce Cleaver.
Les prix du brut de la De Beers ont perdu environ 7 % au premier semestre 2016 mais Bruce Cleaver a affirmé que les tarifs du taillé s’étaient montrés « raisonnablement stables » au second semestre. Les perspectives tarifaires pour l’année prochaine ne sont probablement pas en « total décalage » avec ses prévisions de vente, a indiqué Bruce Cleaver à l’organe de presse.
Sur le long terme, le marché sera renforcé par un essor de la demande qui dépassera l’expansion de l’offre d’ici 2018 ou 2019, a-t-il expliqué. L’exploration est difficile et aucune découverte ne devrait venir modifier une courbe de l’offre plutôt plate.
Certains analystes considèrent que jusqu’à 1 000 milliards de dollars de dépenses seront engagées pour les infrastructures au cours de la présidence Trump, accompagnées d’initiatives en matière de dérégulation, des aspects généralement bons pour l’activité, d’après Bruce Cleaver.
Celui-ci prévoit également certains regroupements dans le secteur de la taille et du retail, bien que des fusions et des acquisitions soient peu probables entre miniers.
La Chine et l’Inde offrent de « grandes opportunités » de stimuler la demande, a-t-il indiqué. « De plus en plus de foyers de la classe moyenne se créent dans les pays qui se développent. Il y aura alors de plus en plus de clients potentiels pour les diamants. »
Après la décision de la De Beers Canada d’inonder sa mine diamantaire non rentable de Snap Lake, dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada, méthode la moins onéreuse pour maintenir le site en état d’entretien et de maintenance, Bruce Cleaver a indiqué que la mine serait remise en service ultérieurement en fonction des conditions du marché. Toutefois, plus elle restera sous l’eau, plus cela sera difficile, a-t-il ajouté, précisant que la De Beers n’avait pas établi de calendrier pour la remise en service du site.
Parallèlement, la société étudie « toutes les options » pour sa mine de Victor dans le nord de l’Ontario, laquelle devrait fermer en 2018 ou 2019, a affirmé Bruce Cleaver. L’extension proposée de Tango prolongerait la durée de vie de la mine mais exigerait l’approbation des groupes aborigènes locaux. Aucun conseiller n’a été embauché puisque la De Beers réalise l’évaluation en interne, a-t-il indiqué.