La mine Luele devrait faire de l’Angola le troisième plus gros producteur de diamants au monde.
Luanda, Angola – Des responsables angolais ont annoncé lundi 27 novembre l’ouverture d’une nouvelle grande mine de diamants, un projet qui établira une étape cruciale dans la production de diamants naturels et sera sans équivalent au cours de cette décennie.
La mine Luele se situe dans le nord-est de l’Angola, tout près de Catoca, l’autre grande mine de diamants du pays.
Lundi 27 novembre, le gouvernement a annoncé l’ouverture de la mine, d’après un article publié par Reuters mardi 28 novembre.
Selon l’organe de presse, la présentation du gouvernement n’a pas évalué la production pour 2024.
Toutefois, Paul Zimnisky, analyste de l’industrie diamantaire, estime que Luele produira de 3,5 millions à 4 millions de carats chaque année. Cette production devrait progressivement accélérer en 2024 et la mine devrait atteindre sa pleine capacité commerciale en 2025.
Selon lui, il serait possible d’élargir l’usine de transformation, ce qui pourrait permettre de doubler la production.
L’accélération de la production à Luele sera suffisante pour faire enfin de l’Angola le troisième producteur de diamants au monde, en termes de volume comme de valeur, devant le Canada, notamment depuis la mise à l’arrêt de la mine Renard dans le nord du Québec.
(La Russie est le premier producteur mondial de diamants en termes de volume, suivie par le Botswana. Le Botswana est le numéro un mondial en termes de valeur, suivi de près par la Russie.)
« Il s’agit d’un énorme gisement », a déclaré Paul Zimnisky dans un entretien avec National Jeweler mardi 28 novembre.
« C’est la seule mine de diamants majeure qui entrera en production au cours de cette décennie. Cette annonce est donc importante à cet égard. »
Luele s’appelait précédemment Luaxe.
Ces dernières années, de nombreux articles ont évoqué le développement du gisement, une joint-venture entre Sociedade Mineira de Catoca – la joint-venture qui gère la mine Catoca voisine – et le minier russe ALROSA, qui reste sous sanctions américaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.
Dans le magazine Rapaport de janvier 2022, Avi Krawitz, le rédacteur-en-chef senior de l’époque, également analyste en charge de l’actualité, qui s’était rendu en Angola fin 2021, avait réparti les propriétaires de la mine comme ceci : Catoca, participation de 50,5 %, Endiama, participation de 13 %, ALROSA, participation de 13 %, Cecadiam, participation de 9 %, Chela Group, participation de 6 %, Kamen, participation de 4 % et Reform, participation de 4 %.
Or, dans la présentation de Luele réalisée à l’occasion de son lancement officiel lundi 27 novembre, le nom d’ALROSA brillait par son absence, d’après une personne ayant connaissance du document.
Le texte mentionnait que Catoca détient une participation de 50,5 %, comme indiqué précédemment. La part de la société minière d’État Endiama dans le projet était passée à 25 %.
La participation de Reform était maintenue à 4 %, tandis que le Geological Institute of Angola détenait lui une participation de 1 %.
D’après la présentation, une société baptisée Falcan, non répertoriée précédemment dans les propriétaires de la mine, détient les 19,5 % restants de Luele.
Personne ne sait qui détient Falcan et la présentation n’a pas évoqué le fait qu’ALROSA, qui n’est plus citée parmi les propriétaires de Luele, possède une participation de 41 % dans Catoca.
Ni Catoca ni ALROSA n’ont répondu à notre demande de commentaires adressée par e-mail la veille de notre publication, à propos des propriétaires de la mine Luele.
(Photo credit/courtesy of Paul Zimnisky)