Le temps des vacances touche à sa fin et, pour attaquer cette rentrée en douceur, toujours un pied en été, tournons-nous vers les collections de haute joaillerie présentées en parallèle à la Fashion week et aux collections de haute couture parisienne début juillet.[:]Si Dior, Cartier, Pomellato et Chanel, avaient déjà su nous ravir, ce deuxième volet s’attardera sur les collections tout aussi inspirées de Van Cleef & Arpels, Bvlgari, Boucheron, Chaumet, Piaget et Chopard qui rivalisent de créativité et de prouesses techniques pour notre plus grand bonheur.
Les Quatre contes de Grimm interprétés par Van Cleef & Arpels
Après Le Secret en 2017, La Maison Van Cleef & Arpels, attachée aux univers enfantins, imaginaires et fantasmagoriques, décline cette année quatre contes issus des recueils publiés par les frères Grimm en 1812 et 1815 (Contes pour les enfants et la maison, collectés par les frères Grimm) : Les Souliers usés au bal, L’Oiseau d’or, Les Trois Plumes, Les Musiciens de Brême.
Prétexte à moult virtuosités, le thème permet à la Van Cleef & Arpels de faire montre de sa technicité et de son ingéniosité, proposant ainsi des pièces variées, étonnantes, belles sous toutes les coutures, aux portés multiples comme toujours.
Les clips évidemment sont toujours là et font la part belle aux princes et princesses.
Mais arrêtons-nous sur le magnifique clip Panache mystérieux, inspiré du conte Les Trois Plumes, qui présente un Serti MystérieuxTM Vitrail de saphirs de couleur et de diamants, une prouesse technique, tout de blanc, rose, violet et orange vêtu, évoquant la richesse colorimétrique d’un plumage tout en nuances.
Ou sur l’étonnant clip Souliers précieux, où de fins souliers de diamants sont posés sur un coussin bombé en lapis-lazuli, perles de culture blanche, diamants et grenat spessartite troïda de 6,91 carats.
La couleur des gemmes montre d’ailleurs ici toute son importance (un saphir violet pain de sucre de 29,63 carats du Sri Lanka et des saphirs bleus et violets, perles de culture grises et diamants figurent une nuit de pleine lune, un saphir jaune ovale de 20,36 carats une pomme d’or), et se fait l’écho des quêtes et sentiments des héros de ces 4 contes, que nous filerons lire ou relire grâce à cette heureuse idée de Van Cleef & Arpels.
Wild Pop de Bvlgari bouscule les codes
La nouvelle collection de Bvlgari, Wild Pop, bien que totalement inscrite dans l’ADN et l’histoire du joaillier italien, est aussi surprenante qu’audacieuse ! Un hommage pop à la folie déjantée des années ’80, iconiques années Bvlgari – rappelez-vous la montre Bvlgari-Bvlgari portant le logo de la marque sous forme circulaire, ou les collections Tubogas (Bvlgari Bvlgari) et Monete, inspirée des pièces de monnaie antiques, qui sont aussi évoquées ici –, reprenant les codes de cette époque : grands volumes, kaléidoscope de couleurs vives, formes simples ou géométriques. Pas question, avec Wild Pop, de bon ou de mauvais goût (les années ’80 feront toujours débat), timides s’abstenir, «l’extravagance » est le mot d’ordre choisi par la maison.
Le collier Synthesizer rappelle le son « disco » années ’80, le Studio 54 est au rendez-vous : il dessine un clavier de synthétiseur (tout un symbole), dont les touches noires et blanches sont réalisées en onyx et diamant. À ce propos, Bvlgari vous propose d’ailleurs un petit clip vidéo très show off pour présenter sa collection.
Si le Pop art avait déjà inspiré la marque avec la collection Stars and stripes (années ’70), qui célébrait ses liens avec New York notamment, certaines pièces de Wild Pop portent le nom d’Andy Warhol, figure de proue du courant artistique avant-gardiste des années ’60 à ’80, qui avait tissé des liens étroits avec la Maison Bvlgari. En témoignent ces boucles d’oreilles « escarpins » en or blanc, diamant, corail et nacre, hautement fantaisistes.
Wild Pop repousse les limites de la bien-pensance (que dire des feuilles de cannabis sur le collier Happy Leaves, 14,63 cartas de diamants et 5,60 carats d’émeraudes) et bouscule les codes établis en haute joaillerie !
Boucheron et sa Nature Triomphante défient les lois… de la nature !
En haute joaillerie, haute technicité et nature sublimée font bel et bien bon ménage. Et Boucheron nous le prouve, qui grâce à la numérisation en 3D d’une véritable branche de lierre enroulée sur le cou d’un modèle, est parvenu à créer le collier Lierre Givré « plus vrai que nature », mobile, en titane, serti de diamants et feuilles en cacholong glacé (opale blanche ayant l’aspect de la porcelaine) imitant l’effet du givre. Issu du volet « Naturaliste » de cette collection, le thème du lierre est tiré des archives de la Maison, Frédéric Boucheron affectionnant particulièrement cette liane…
Quant aux fleurs, reines de cette Nature Triomphante, elles sont aussi réalistes que délicates : toute leur complexité tant chromatique que « structurelle » est retranscrite avec virtuosité. Ainsi le collier Nuage de fleurs, magnifique, serti d’une tourmaline rose coussin de 42,96 carats et de nacre, pavé de diamants, sur or rose, qui trouve sa place dans le chapitre 2 de la collection, intitulé « Surréaliste » (photo en home).
Mais ce sont les Fleurs éternelles du dernier volet, « Alchimiste », qui s’avèrent à couper le souffle, bagues en pétales naturels serties de saphirs d’exception, topaze, grenats, tourmaline, rubellite ou diamants : elles semblent si vraies, si belles que c’est à peine croyable.
Une collection grâce à laquelle la Maison entend exprimer toute sa « liberté » et dont la présentation apparaît presque comme un manifeste : « BOUCHERON est libre de créer autrement et de se poster à l’avant-garde d’une ère d’inventivité en rupture de ban. »
Les Mondes de Chaumet – Trésors d’Afrique
Chaumet vous invite au 3ème volet de ses « Mondes ». Trésors d’Afrique succède ainsi au Chant du printemps japonais et au froid glacé des steppes sibériennes de ses Promenades impériales. Pour Trésors d’Afrique, ce sont les steppes de l’Afrique subsaharienne qui ont inspiré la maison.
Saphirs jaunes et rubis rouges célèbrent les ocres rougeoyantes des terres africaines ou les sables dorés du désert, l’alliance entre couleurs et matières étant la clef de ce 3ème volet, décliné en 5 histoires : Rondes de Pierres, Cascades Royales, Terres d’Or, Espiègleries et Talismania.
Parures des rives du Nil (boules de spinelles rouges, émeraudes, saphirs, grenats mandarins, spinelles noirs, or rhodié noir et diamants), ou parures en chutes, noires, blanches et vertes, motifs traditionnels des tissus africains, arts africains ou vanneries sont autant de sources d’inspiration pour cette collection protéiforme.
À noter, les 6 broches (dont une transformable en boucles d’oreilles) et 6 montres d’Espiègleries, qui revisitent le bestiaire africain et ont été réalisées en collaboration avec l’artiste kenyan Evans Mbugua.
Chaumet, qui inaugurait les rencontres avec le public via son Musée éphémère de la Place Vendôme en septembre 2015, a présenté sa collection de haute joaillerie à Paris, les 7 et 8 juillet derniers. Depuis le 28 juin et jusqu’au 17 septembre, c’est à Tokyo, au Mitsubishi Ichigokan Museum, que vous pouvez admirer les « Mondes de Chaumet » et découvrir près de 300 pièces d’archives…
Avec Sunlight Escape, Piaget célèbre le soleil
La collection de haute joaillerie de Piaget, Sunlight Escape, inspirée de la lumière du soleil, se conjugue en 3 lignes : Warming Lights, Exalting Sights et Dancing Nights. Chaque étincelle scintillant sur les pierres précieuses aux couleurs évoquant « la multitude de parcelles de lumière de soleil », à certaines heures de la journée, sous différentes latitudes, est prélude à des créations flamboyantes.
Des tons roses, blancs et dorés pour Warming Lights et sa lumière chaude (or rose, diamants jaunes et blancs) ; des bleus glacés et blancs éclatants inspirés de la lumière froide du Grand Nord pour Exalting Sights (lapis-lazuli, tourmalines de Paraiba, aigues-marines) ; enfin, du vert, du bleu, du rouge pour Dancing Nights qui rappelle les fascinantes aurores boréales aux formes dansantes (spinelles, tourmalines de Paraiba, spessartites et opalines).
On s’arrêtera sur le travail réalisé avec Nelly Saunier, artiste plumassière, lauréate du prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main, qui a conçu 4 créations, boucles d’oreilles et bracelets manchettes (manchette Blue Emotion), compositions de plumes d’un blanc ou d’un bleu pur réfléchissant la lumière du soleil.
Ou sur le collier Midnight Sun, comprenant une émeraude de 6,02 carats, et des bâtonnets d’or rose gravés selon la technique du décor Palace (guillochage manuel de l’or sous forme de striures irrégulières reproduisant l’effet de la soie sauvage) et sertis de diamants taille marquise.
Ou enfin sur la paire de boucles d’oreilles, parmi les 3 créations réalisée en collaboration avec Rose Saneuil, Maitre d’art marqueteur, qui a conçu des pièces de marqueteries en associant de fines paillettes de seigle à des échardes de bois de sycomores et de charmes européens.
Spectaculaires voyages avec la collection Red Carpet de Chopard
Chaque année, c’est à l’occasion du Festival de Cannes, dont la Maison est un partenaire fidèle depuis 1998, que la nouvelle collection de haute joaillerie de Chopard est dévoilée. L’édition 2018 de la collection Red Carpet s’inspire des voyages – nombreux – de Caroline Scheufele, co-présidente et directrice artistique de la Maison. Architecture, art, littérature, cinéma ou nature, tout est prétexte à création, amour des pierres précieuses, ingéniosité et caractère spectaculaire étant des prérequis évidents.
Les pièces sont éclectiques, spectaculaires, classiques pour quelques unes – A model of perfection, ensemble de boucles d’oreilles et collier, serti d’émeraudes colombiennes (17, taille coussin, non huilées, pour le collier) et rehaussé de diamants (dont un diamant taille poire D-flawless de 20,5 carats pour le collier toujours) – mais toutes audacieuses et colorées.
Nous voyageons aussi de Bohème en Années folles, nous arrêtant en Mongolie – étonnant collier A voyage to distant land of Khan’s and Khatum’s orné de plumes, réalisé en collaboration avec Nelly Saunier également (cf. Piaget) –, pour terminer notre périple dans le jardin d’Aphrodite ou… au 7ème ciel !
Source Rubel & Ménasché