Aujourd’hui, n’importe quel consommateur souhaitant revendre ses bijoux en diamants peut les proposer à la De Beers. La De Beers vient de lancer officiellement sa société de rachat de diamants, l’International Institute of Diamond Valuation (IIDV), après un essai de 18 mois.[:]
Le service, basé à New York, a ouvert en 2014, en collaboration avec quatre joailliers associés. Son site Internet en recense désormais 14. Pour l’heure, il n’est proposé qu’aux joailliers qui vendent sa marque Forevermark mais il pourrait être étendu à d’autres, en adoptant « un modèle d’activité certainement différent, toujours en cours de développement », explique Tom Montgomery, le vice-président sénior des initiatives stratégiques de la De Beers.
Selon lui, le service n’imposera pas d’exclusivité géographique.
La version définitive présentera plusieurs différences par rapport à la version d’essai :
– L’IIDV a mis sur pied un site Internet destiné aux clients, qui leur permet de vendre des bijoux en ligne. Ils doivent remplir un formulaire d’inscription, expédier leurs bijoux, après quoi ils reçoivent une offre dans les trois jours ouvrés.
– La société a répondu à une question latente : comment vendra-t-elle les diamants ? Elle a ainsi lancé un site commercial, accessible ici. Il permet aux grossistes de parcourir son stock, qui affiche désormais une valeur de quelques millions de dollars.
La société a également acheté quelques articles sur le marché pour compléter ses plis.
« Nous voulons vendre les marchandises, pas les stocker, explique Tom Montgomery. Nous sommes une entreprise. Il ne s’agit pas d’une initiative ou d’une entreprise vouée à perdre de l’argent. Nous ne nous attendons pas non plus à des bénéfices record mais nous visons au moins l’équilibre dans les prochaines années. »
Comme avant, les particuliers qui vendent des diamants par l’intermédiaire des joailliers ont deux options : ils peuvent obtenir une évaluation dans la boutique, débouchant sur un devis dans l’heure ou envoyer le bijou ou le diamant au laboratoire de l’IIDV. Cette deuxième solution est plus longue mais aboutit généralement à des offres plus généreuses, affirme-t-il. Les détaillants perçoivent une commission lorsqu’ils présentent un article, à condition que le consommateur accepte l’offre.
Le site de la société s’en vante, ses prix « sont toujours, en moyenne, supérieurs à ceux de [ses] concurrents » ; d’autre part, elle achète tout type de bijou en diamants ou de diamant, quelle que soit sa grosseur.
« Nous nous engageons à faire aux consommateurs des offres de bonne foi pour chaque article contenant au moins un diamant naturel, explique Tom Montgomery. Jusqu’à présent, l’offre la plus basse que nous ayons faite est de 25 dollars. La plus haute a atteint 6 millions de dollars. Nous considérons qu’il est de notre devoir de prouver que chaque diamant a de la valeur. Lors de plusieurs visites que j’ai réalisées en tant que client mystère, on ne m’a rien proposé pour mon diamant. C’est un terrible message à adresser aux clients. »
La société fixe ses prix en fonction du marché ; ils sont différents de ceux de certains concurrents, explique Tom Montgomery.
« Ils tentent d’établir à combien ils peuvent l’acheter, puis ils fixent une marge brute qu’ils pourraient appliquer au prix auquel ils le vendront, affirme-t-il. Nous partons d’en haut, c’est-à-dire du prix que nous pensons payer au client [en fonction du marché]. Selon nous, c’est bien plus transparent et juste pour le client. Nous ne leur demandons pas à quel prix ils seraient prêts à vendre leur pierre. »
Le laboratoire de la société à New York n’est pas affilié à celui de la De Beers, l’International Institute for Diamond Grading and Research (IIDGR).
« Nous n’effectuons pas de certification pure pour les consommateurs ou les professionnels, ajoute-t-il. Nous n’avons pas de liens avec l’IIDGR en ce qui concerne les services de certification. Il s’agit d’unités commerciales indépendantes. Nous nous parlons et nous utilisons une partie de leur matériel mais nous n’avons pas de véritable lien avec leurs activités de certification. »
Le service sera proposé la plupart du temps avec une recherche payante, explique Tom Montgomery.
« Nous ciblons les gens qui souhaitent vraiment vendre, pas ceux qui pourraient avoir envie de se débarrasser d’une pièce oubliée dans une boîte à bijoux », ajoute-t-il.
La société emploie actuellement sept personnes dans ses locaux, mais pourrait en recruter treize autres. L’un de ces employés, Jon Lap, travaillait auparavant pour le service concurrent de rachat de bijoux, Circa.