L’Initiative diamant et développement a officiellement lancé les Maendeleo Diamond Standards, le système de certification des diamants provenant d’une extraction artisanale et à petite échelle que la DDII teste depuis 2012. [:]
Les Maendeleo Diamond Standards sont constitués de huit principes spécifiques concernant la légalité, le consentement et l’engagement des communautés, les droits de l’homme et du travailleur, la santé et la sécurité, les opérations exemptes de violence, la gestion de l’environnement, les interactions avec l’extraction à grande échelle et la fermeture des sites.
Les diamants extraits dans les conditions prévues par ces textes seront certifiés par la DDII sous le terme « diamants de Maendeleo » (Maendeleo étant un mot swahili qui signifie « développement »). On pourra dès lors estimer qu’ils sont extraits de zones sans conflits, grâce à des opérations sans violence, respectant les droits de l’homme et du travailleur et utilisant des pratiques environnementales responsables.
La DDII a développé ces standards après avoir consulté les gouvernements, l’industrie diamantaire, des organisations locales de la société civile et des mineurs artisans dans quatre pays africains et en Amérique du Sud.
Elle a testé le programme sur le terrain grâce à des projets pilote en Sierra Leone en 2012 et 2013 et l’a ensuite transformé en programme complet dans le pays en 2014.
Fin avril, la DDII a affirmé que les standards avaient été « largement acceptés » en Sierra Leone et qu’ils étaient prêts à être appliqués en dehors du pays, dans des communautés en Afrique et en Amérique du Sud, où a lieu l’extraction de diamants artisanale et à petite échelle.
Cela signifie que les organismes commerciaux, comme les fournisseurs de diamants et les détaillants de bijoux, pourront maintenant s’approvisionner en diamants de façon éthique, auprès d’opérations artisanales et à petite échelle. Ils pourront ainsi soutenir les mineurs et leurs communautés, en incluant leurs marchandises dans la chaîne d’approvisionnement, tout en apportant à leurs clients l’assurance crédible que leurs diamants ont une source éthique, a indiqué Dorothée Gizenga, directrice exécutive de la DDII.
Créée en 2007, la DDII est une organisation à but non lucratif qui œuvre à offrir aux mineurs artisans et à petite échelle l’accès aux opportunités, aux informations et aux outils dont ils ont besoin pour prospérer et se suffire à eux-mêmes. La DDII bénéficie d’un statut d’observateur indépendant au Kimberley Process.
L’organisation estime que les diamants d’extraction artisanale sont une source majeure de subsistance pour plus de 1,5 million de mineurs travaillant dans 18 pays en Afrique et en Amérique du Sud, faisant vivre jusqu’à 10 millions de personnes, membres des familles compris.
Ces personnes assurent près de 20 % de la production annuelle de l’industrie diamantaire mondiale en volume mais gagnent généralement moins de 2 dollars par jour, travaillant illégalement, dans des conditions terribles. La violence et le travail des enfants sont habituels et les dégâts sur l’environnement sont fréquents.