Tous les grands noms de l’industrie se sont joints aux hauts fonctionnaires de l’Organisation des Nations Unies et aux représentants d’organisations liées à l’ONU pour un colloque spécial organisé par la CIBJO (World Jewellery Confederation) au siège social de l’ONU à New York. [:]Ensemble, ils ont débattu de l’implication des entreprises du secteur joaillier et diamantaire dans la mise en œuvre du développement durable dans les pays et les régions où elles sont actives.
L’événement a eu lieu en l’honneur d’une session conjointe de l’Assemblée générale de l’ONU et du Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC), où la CIBJO était le seul représentant du secteur joaillier et diamantaire, sous le statut de consultant spécial depuis 2006. Cette session visait à aborder le programme des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) de l’ONU, dont l’apogée devrait avoir lieu en 2015, ainsi que les objectifs pour le développement durable qui seront la clé de leur réalisation.
Le Dr Hanifa Mezoui, haut conseiller à la société civile de l’ONU, a organisé le sommet, qui était présidé par le Dr François Loriot, spécialiste des OMD et vice-président de l’association du barreau des organisations intergouvernementales.
Getano Cavalieri, le président de la CIBJO, a déclaré lors du sommet : « Nous sommes réunis aujourd’hui pour souligner qu’en tant que communauté commerciale responsable, nous avons à cœur non seulement de protéger la chaîne de distribution et la confiance des consommateurs, mais aussi de tenir nos engagements économiques et sociaux envers tous les acteurs de notre secteur et les communautés dans lesquelles ils vivent. Quand, en tant qu’entreprises et organisations individuelles, nous évaluons la réussite de l’application de pratiques responsables, nous ne devons jamais perdre de vue que nous contribuons à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement et les objectifs pour le développement durable après 2015. »
Le Dr Andrei Abramov, responsable des ONG à l’ECOSOC, a évoqué le changement d’attitude spectaculaire de l’ONU face au secteur commercial. La suspicion a laissé place à une ère de reconnaissance : l’ONU sait aujourd’hui que le secteur commercial a les capacités opérationnelles et financières pour initier et mettre en place des programmes de développement durable, d’une façon parfois inaccessible au secteur public.
Melissa Powell, responsable de la stratégie et des partenariats ainsi que de l’Alliance économique pour la paix au Bureau du Pacte Mondial des Nations Unies, a renchéri : « certes, nous ne pouvons pas ignorer le fait que le secteur privé a parfois une influence négative sur la société, mais il est aussi à même de provoquer des changements positifs essentiels. Nous ne parlons pas uniquement des opportunités qu’il peut créer en investissant son capital financier, mais aussi de ses compétences et de son expérience. »
Hayley Henning, directrice exécutive de la Tanzanite Foundation, a livré un témoignage fondamental sur les investissements que réalise l’industrie dans le développement durable. Elle a décrit les divers programmes mis en place par l’organisation en Tanzanie, notamment la création d’écoles et d’un orphelinat, ainsi que des programmes de responsabilisation économique à destination des femmes Massaï vivant dans les zones minières.
Les professeurs Donald Fever et Benedict Sheehy, de la Branded Trust Foundation, ont présenté un système en ligne, développé avec la CIBJO. Il permettra aux entreprises joaillières d’intégrer des méthodes de management de la responsabilité sociale sans faire appel à des conseillers extérieurs souvent coûteux. Le système, qui inclut la surveillance de la chaîne d’approvisionnement et évalue l’investissement de l’entreprise dans le développement social et durable sous l’angle des objectifs du Millénaire pour le développement, sera disponible pour l’industrie joaillière et diamantaire dans l’année à venir.
L’ECOSOC compte un nouveau membre avec le statut de consultant spécial. Il s’agit de l’International Food and Beverages Alliance (IFBA), représentée au séminaire par le Dr Delon Human, envoyé spécial de l’Organisation mondiale de la santé. L’IFBA a été créée en 2008 par les plus importants fabricants de produits alimentaires et de boissons non alcoolisées, et elle emploie plus de 3,5 millions de personnes dans le monde. Le Dr Human a évoqué l’engagement de son industrie dans le programme de développement de l’ONU, mettant l’accent sur sa capacité de distribution sans égale, puisqu’elle touche plus de 2,5 milliards de personnes dans le monde chaque jour. […]
L’un des temps forts de l’événement a été la signature d’un accord de coopération intitulé « Partenariat mondial pour le développement » par le Dr Cavalieri, président de la CIBJO, et Jean-Pierre Diserens, secrétaire général du Council of Independent Financial Advisors (CIFA, le comité des conseillers financiers indépendants), qui appelle à la création d’un programme conjoint visant à éduquer les membres de leurs industries respectives au programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015. […]
« Cette attention accordée à la société, cet objectif non seulement d’éliminer les éléments négatifs, mais aussi de s’assurer que l’industrie joaillière et diamantaire œuvre pour la paix, est l’un des aspects essentiels de notre mission. J’aime à voir cela comme le projet de la CIBJO », a commenté le Dr Cavalieri.
« Mais surtout, a-t-il conclu, nous avons à cœur le bien-être de tous les acteurs de notre secteur. Personne ne doit être oublié. »