Bain & Company a affirmé que la hausse étonnamment forte de la demande publiée en 2011 et les incertitudes entourant les ventes des fêtes au quatrième trimestre 2012 avaient introduit des variables importantes dans les perspectives de la demande pour l’année. La Chine et l’Inde ont assuré la majeure partie de la croissance de la demande l’année dernière.[:]
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La Chine et l’Inde ont assuré la majeure partie de la croissance de la demande l’année dernière.
Cependant, face à une conjoncture économique difficile, le gouvernement indien a dévalué sa monnaie de 20 % au début de l’année dernière.
L’opération a permis d’apprécier les prix des bijoux du même montant pour les consommateurs indiens.
Bain & Company a annoncé la semaine dernière lors d’un webcast organisé à l’occasion de la publication de son rapport annuel, que l’augmentation récente des taxes à l’exportation sur les pierres précieuses avait freiné le marché dans son élan pendant plusieurs jours en 2012 et davantage resserré le marché national.
De surcroît, du fait de la limitation des prêts consentis par les banques indiennes, certains tailleurs ont eu beaucoup plus de mal à financer de nouveaux achats, a expliqué le cabinet.
En conséquence, les importations de brut ont reculé de 36 % entre juillet 2011 et juillet 2012.
Bain & Company a déclaré qu’un phénomène similaire avait lieu en Chine.
Selon eux, les importations chinoises de taillé ont chuté de 14 % au premier semestre 2012 par rapport à la même période l’an dernier.
« Il est probable que l’incertitude qui plane sur les perspectives de croissance économique en Chine ait nui à la confiance des consommateurs et des distributeurs, d’où une plongée temporaire du marché », a indiqué la société.
De petites anicroches
Cependant, Bain & Company a affirmé que ces petites secousses n’entament en rien les perspectives de croissance à long terme de la Chine.
Les détaillants, a expliqué le cabinet, poursuivent dans le pays des plans d’expansion ambitieux et le marché devrait demeurer très attrayant à long terme.
Les prévisions à long terme en Inde étaient également extrêmement positives, en dépit des difficultés économiques.
« En réalité, les diamants pourraient figurer comme un accélérateur qui anime le marché du luxe en général, a indiqué la société. »
« Même si les goûts continuent d’évoluer chez les consommateurs indiens, le pays constitue une énorme opportunité à long terme. Il a le potentiel pour devenir l’un des plus grands marchés au monde pour les produits de luxe, diamants compris. »
Bain & Company a expliqué que la Chine (dont Hong Kong) se classe actuellement deuxième marché au monde pour les bijoux en diamant après les États-Unis, avec une demande en hausse de 18 % entre 2010 et 2011.
L’Inde s’est classée au troisième rang, avec une croissance de 17 % sur la même période.
« Propulsé par une forte demande, le marché dans ces deux pays se développe rapidement, a expliqué le cabinet. Le nombre de points de vente est en plein essor et de plus en plus de consommateurs adoptent la pratique occidentale qui consiste à offrir des bijoux en diamants pour célébrer les fiançailles, les mariages et les anniversaires de mariage. »
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Les bijoux en diamants
D’après Bain & Company, les diamants ont une forte résonance émotionnelle et spirituelle pour les Chinoises, qui les associent à l’éternité et à un statut social élevé.
La coutume qui consiste à offrir des bagues d’engagement en diamants a également gagné en popularité dans le pays.
« Les Chinoises apprécient les bijoux en diamants très visibles, elles préfèrent les bagues, les colliers et les pendentifs aux boucles d’oreilles, a expliqué la société. Les pierres d’un carat ou plus sont très populaires, et même les magasins de masse et haut de gamme dans les grandes villes disposent souvent plusieurs grosses pierres en vitrine. »
Portée par une demande croissante pour toutes sortes de bijoux (en hausse de 19 % par an depuis 2005), la part des diamants sur le marché indien des bijoux est passée de 24 % en 2005 à 27 % en 2011, a expliqué le cabinet.
« En fait, les diamants représentent le deuxième achat discrétionnaire en Inde à connaître la plus forte croissance, derrière les téléphones portables, mais bien avant les forfaits de vacances, l’habillement et les véhicules à moteur », a indiqué la société.
En plus de la Chine et de l’Inde, les États-Unis, qui étaient le plus grand marché mondial pour les bijoux en diamants, ont affiché un gain de 7 % des ventes, l’économie du pays ayant rebondi, avec une hausse de 1,7 % du PIB en 2011.
« La confiance des consommateurs aux États-Unis a continué de se renforcer, a expliqué Bain & Company. Jusqu’à présent en 2012, la demande américaine reste relativement stable, même si l’incertitude économique du pays pousse certains consommateurs à se tourner vers des bijoux moins chers et des pierres plus petites. »
La production
Pendant ce temps, Bain & Company a expliqué que la production mondiale de diamants en 2012 devrait au moins égaler les niveaux de l’an dernier, avec possibilité pour une légère augmentation.
Le brut mondial a perdu 3 % en 2011, à 124 millions de carats, soit une baisse de 128 millions de carats en 2010.
La baisse de la production, conjuguée à une forte hausse de la demande, a contribué à des augmentations de prix de 31 % pour le brut et de 24 % pour le taillé en 2011.
« Grâce à ces fortes progressions, tous les grands producteurs ont obtenu une importante croissance moyenne des prix, allant de 27 % pour Petra Diamonds à plus de 50 % pour ALROSA », a expliqué Bain & Company.
Le cabinet espère une progression de la demande mondiale à un taux annuel moyen de 5,9 %, pour atteindre près de 26 milliards de dollars (aux prix de 2011) d’ici 2020.
L’Inde et la Chine devraient également représenter plus de 50 % de la demande mondiale supplémentaire d’ici à 2020 et, ensemble, dépasseraient les États-Unis au titre de plus important marché des bijoux en diamant.
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