Les diamants deviennent de plus en plus l’une des opportunités d’investissement qui divisent le plus l’opinion.[:] Les acheteurs s’inquiètent entre autres des questions de revente, d’estimation et se demandent s’ils doivent acheter des diamants blancs ou de couleur. Des questions qui englobent toutes celle de la transparence.[:]
En réponse à la demande des investisseurs pour des informations claires de la part d’un secteur qui se complaît souvent dans l’opacité, Bain & Company, en association avec l’Antwerp World Diamond Centre, a publié fin août The Global Diamond Report 2013: Journey through the Value Chain (Rapport international 2013 sur les diamants : un voyage le long de la chaîne de valeur). Vous trouverez ci-dessous certains des points clés du rapport.
La chaîne de valeur
Comme nous l’avons mentionné, la transparence est l’un des principaux thèmes du rapport de Bain. L’entreprise souligne dès le début du document que « l’industrie du diamant devrait se pencher sur la transparence des prix et créer une source indépendante sur les prix du diamant », avant d’assener que « les pratiques et l’économie » des acteurs du marché intermédiaire « sont opaques même pour les autres protagonistes du commerce du diamant. »
Pour faire face à ce problème, Bain consacre une grande partie de son rapport à définir clairement les fonctions et les défis des « trois étapes distinctes » de la chaîne de valeur : en amont, sur le marché intermédiaire et en aval.
En amont
Pour faire simple, en amont, les diamants sont extraits du sol, puis triés et vendus par les producteurs, soit par le biais de contrats à long ou court terme, soit aux enchères. Les contrats à long terme et les enchères représentent respectivement environ 65 et 30 pour cent des ventes de brut, sachant que les gros producteurs ont une préférence pour les contrats à long terme, et les plus petits, pour les enchères. Le reliquat est vendu par des contrats à court terme, qui concernent généralement « les restes ou les pierres qui ne répondent pas aux critères habituels de grosseur. »
Bain pense que les acteurs du marché en amont vont devoir relever des défis au niveau des coûts croissants d’exploration et d’extraction, des conditions d’enrichissement plus strictes et trouver les moyens de commercialisation les plus efficaces.
Le marché intermédiaire
C’est sur le marché intermédiaire que les diamants sont taillés, polis et transformés en bijoux. Bain estime qu’il s’agit de l’étape la plus complexe de la chaîne de valeur, car elle couvre « un grand nombre d’activités », à savoir :
• les ventes secondaires de brut
• la taille et le polissage
• les ventes primaires et secondaires de taillé
• la confection de bijoux
Comme dans la phase en amont, les acteurs du marché intermédiaire vendent essentiellement par le biais de contrats à long terme, d’enchères, de contrats à court terme ou de ventes exceptionnelles. À la différence, toutefois, que les ventes exceptionnelles représentent 90 % des ventes sur le marché intermédiaire.
Les acteurs du marché intermédiaire vont devoir relever toute sorte de défis, notamment ceux de rester compétitifs au niveau des coûts, pour la taille comme pour le polissage, accéder aux clients et maintenir les conditions d’enrichissement. Bain souligne cependant que leur premier souci est de « sécuriser l’accès aux réserves de brut tout en conservant la possibilité de revendre l’excédent de brut obtenu par le biais de contrats à long terme. »
En aval
L’étape en aval consiste tout simplement à vendre les diamants aux clients. Selon Bain, ce marché devra relever les défis de s’assurer que les bijoux proviennent de sources éthiques et s’approvisionner en bijoux « qui correspondent à ce que veulent leurs clients. » Par exemple, les détaillants occidentaux se montrent très exigeants quant au fait que les diamants qu’ils achètent « n’aient pas servi à financer des seigneurs de guerre et des terroristes », souligne le rapport.
Perspectives à long terme
Bien que le rapport de Bain cherche surtout à donner aux personnes intéressées par l’industrie diamantaire un panorama de ce que chacune de ces étapes couvre, l’entreprise s’est également penchée sur les perspectives d’offre et de demande pour les dix prochaines années.
Sur le court terme, Bain a ajusté ses projections à la baisse en ce qui concerne la demande en 2013, se basant sur une croissance plus lente des PIB indien et chinois. Les classes moyennes devraient en effet progresser plus lentement.
À plus long terme, l’élément le plus important relevé par l’entreprise est que la demande mondiale de brut « devrait augmenter à un taux équivalent annuel de 5,1 % » pour atteindre 26 milliards de dollars en 2023. Bain anticipe et suppose que le marché sera équilibré jusqu’en 2017, puisque la demande excédera l’offre jusqu’en 2023 : une perspective positive pour toute l’industrie.