L’année 2013 n’est pas parvenue à répondre aux attentes des investisseurs qui s’intéressaient aux diamants. En effet, malgré le nouveau départ des actions américaines cette année, les sociétés spécialisées uniquement dans les diamants ont connu des difficultés. [:]Certes, la hausse de l’indice Dow Jones Industrial Average et du S&P 500 traduisent une certaine confiance dans la reprise de l’économie américaine. Mais les performances médiocres du secteur de l’extraction diamantaire reflètent la prudence que l’on ressent sur le marché du diamant.
Il est vrai que, d’un point de vue général, en 2013, les investisseurs ont fui les actions minières sur un marché en progression, mais il est vrai aussi que les compagnies minières ne semblent pas s’être montrées à la hauteur de la situation, ni même des diamants qu’elles vendent aux investisseurs.
Les investisseurs n’ont que très peu de choix de sociétés spécialisées uniquement dans les diamants. La plus importante d’entre elles, ALROSA, vient d’être nationalisée à Moscou le mois dernier. Or, les autres sociétés minières, fortement productrices, comme la De Beers et Rio Tinto Diamonds, appartiennent à de grands conglomérats ; elles ne sont pas négociables séparément.
Cela ne laisse que quatre sociétés de production de diamants, de taille moyenne, qui ne génèrent que peu d’échanges de volume et atteignent des valeurs relativement faibles. La plus importante, Dominion Diamond Corporation, affiche une capitalisation boursière d’environ 1,2 milliard de dollars. Elle est suivie par Petra Diamonds, évaluée à environ 900 millions de dollars, Lucara Diamonds, à 506 millions de dollars, et Gem Diamonds, à environ 330 millions de dollars.
Ces actions ne font généralement pas d’éclat. Parmi celles mentionnées précédemment, seule Lucara a profité de gains significatifs en 2013, principalement grâce à une accélération de sa production et aux premiers revenus de la mine Karowe au Botswana, ainsi que le montrent ses résultats meilleurs que prévu, publiés la semaine dernière. Les trois autres titres pourraient comporter des risques inhérents aux projets de développement qu’ils ont engagés.
Gem Diamonds envisage de creuser sous terre à la mine de Letseng, au Lesotho, et de développer la mine Ghaghoo au Botswana, dont la production devrait être lancée l’année prochaine. Petra Diamonds a entrepris des projets d’expansion des mines Finsch et Cullinan, alors même que des interruptions de travail en Afrique du Sud ont fait baisser ses actions.
Les actionnaires frustrés de Dominion ont fait part de leurs inquiétudes en septembre. En effet, la direction a alloué des liquidités au développement de la cheminée Jay de la mine Ekati, au lieu d’engager un programme de rachat d’actions, destiné à augmenter la valeur des capitaux propres de l’entreprise. Caerus Global Investors, auteur d’une lettre ouverte adressée au conseil d’administration de la société, a estimé à l’époque que le cours de l’action était d’environ 50 % inférieur à ce qu’ils estimaient être sa juste valeur.
Ces sociétés peuvent tout à fait être sous-évaluées, et surtout Dominion, compte tenu de sa position sur le marché et de son faible ratio cours-bénéfice. Cependant, les investisseurs peuvent tout aussi bien ne pas être convaincus par la rentabilité de l’investissement. Ainsi en est-il des mines de diamants, que les sociétés d’extraction creusent toujours plus profondément et qui deviennent de plus en plus coûteuses à mettre en production.
Il est également possible que les investisseurs étudient la dynamique de l’industrie et montrent leur prudence par ces valorisations boursières. L’argumentaire de vente à long terme des sociétés peut tenir debout, mais des incertitudes persistent sur le marché, cela a été très clair cette année.
Bien entendu, la demande, entraînée par la richesse émergente en Chine, et soutenue par un marché américain stable, continuera à dépasser l’offre dans un avenir proche. En théorie, les prix du brut devraient augmenter, entraînant avec eux les recettes et les profits des sociétés qui ont des marchandises à vendre. Mais, comme les actionnaires l’ont établi, les marchés de diamants ont été calmes et les prix volatils en 2013.
Il en est ainsi pour le marché depuis 2008. Malgré des périodes de forte croissance des prix, le marché a souvent été baissier, comme le montre le marché actuel. Les prix du taillé ont fortement progressé entre janvier 2010 et juillet 2011, mais ils ont reculé depuis, pour retrouver des niveaux à peu près similaires à ceux d’avant la crise, selon l’indice des diamants RapNet (RAPI™).
Cette année, le marché du taillé s’est montré sélectif, avec une forte demande et une hausse des prix pour les 0,30 carat à 0,40 carat. Le RAPI a diminué pour la plupart des autres grosseurs. À leur grand désarroi, les sociétés minières sont incapables de sélectionner la catégorie de diamants à extraire. La demande de brut a également été fragmentée.
Les fabricants, clients des sociétés minières, travaillent avec de faibles marges bénéficiaires. Ils sont confrontés à un manque de liquidités, tandis que les producteurs tentent de maintenir des niveaux de prix stables pour le brut sur ces marchés volatils. Enfin, principalement au troisième trimestre, les fabricants ont refusé des marchandises onéreuses non rentables. Les prix ont alors reculé, réduisant ainsi l’attrait pour l’investisseur d’une croissance des prix à long terme et, partant, des revenus et des profits.
À première vue, les investisseurs recherchent de la valeur à d’autres niveaux de la filière. Des joailliers de marque, tels que Tiffany & Co., Signet Jewelers, Zale Corporation et Blue Nile se sont repris avec le marché cette année. Le commerce de détail nécessite une mise de fonds inférieure à celle de l’exploitation minière ; vendre des marchandises à prix majorés est aussi plus facile face à des consommateurs qu’à des grossistes.
Les deux secteurs se sont donc équilibrés. Un fonds indiciel électronique (ETF) de PureFunds, constitué d’un assortiment de sociétés liées aux diamants, dans tous les secteurs (exploration, exploitation minière et bijoux), montre un tracé essentiellement plat pour l’année. En fin de compte, les secteurs réagissent différemment, selon les environnements. L’ETF n’est ainsi pas parvenu à générer des rendements importants.
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Pour l’instant, la demande d’investissement se limite aux acheteurs de pierres uniques. Certes, sur le très haut de gamme du marché, la demande d’investissement en diamants rares a atteint de nouveaux sommets en 2013. Rien que cette semaine, Sotheby’s a vendu un diamant rose IF Fancy Vivid ovale, de 59,6 carats, pour 83 millions de dollars (1,4 million de dollars/ct), tandis que Christie’s a vendu un diamant orange VS1, Fancy Vivid, en forme de poire, de 14,82 carats, pour 35,5 millions de dollars, soit 2,4 millions de dollars/ct.
Comme avec d’autres matières premières, comme l’or, il est préférable d’investir dans la marchandise que dans les entreprises qui les extraient. Mais contrairement à l’or, l’investissement actuel dans des diamants individuels se limite à certaines marchandises et, par défaut, à certains investisseurs. La situation pourrait évoluer à mesure que de nouveaux produits d’investissement seront testés sur le marché.
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« Comme avec d’autres matières premières, comme l’or, il est préférable d’investir dans la marchandise que dans les entreprises qui les extraient. »
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Pour l’instant, les sociétés d’extraction de diamants ont du mal à attirer les actionnaires vers leurs actions. Même si ces tendances à la volatilité devaient se poursuivre, les sociétés minières de taille moyenne n’ont d’autre choix que de se concentrer sur leur potentiel de production à long terme. Compte tenu de la réalité du marché, il est plus difficile qu’avant de savoir si cela suffira pour stimuler de forts rendements à destination des actionnaires.