Les échanges sur le marché diamantaire étaient assez dynamiques au mois d’août. Les acheteurs étrangers s’étaient déplacés pour réaliser leurs achats et les acheteurs nationaux se sont constitué des réserves, notamment en vue de la saison des mariages.[:] Bien que les prix du taillé aient déçu les attentes des vendeurs, l’activité a dû se poursuivre car il fallait vider les stocks. Un certain marchandage a pu être constaté, même sur des marchandises bas-de-gamme, qui étaient très demandées. Les pierres haut-de-gamme et les bonnes fabrications étaient en nombre insuffisant.
Face au succès plutôt médiocre du salon de Hong Kong, les jours qui ont suivi n’ont pas donné lieu à l’excitation que l’on ressent habituellement. Toutefois, les stars et le mêlé sont restés en tête de liste, avec une demande satisfaisante. Les diamants de 1 carat et plus ont été demandés, mais davantage par le marché national que par les acheteurs étrangers. Il n’y a pourtant pas eu beaucoup d’échanges de brut car, une fois de plus, ceux qui s’étaient laissé aller à la panique en achetant cher ont dû se délester de leurs stocks pour satisfaire des exigences en matière de liquidités.
Le mois d’août a été à l’image des précédents en ce qui concerne les performances de l’industrie diamantaire indienne. Le recul s’est poursuivi, avec une baisse de 8,4 % des exportations de taillé et de 22 % des importations de brut. Selon les chiffres provisoires annoncés par le Gem & Jewellery Export Promotion Council (GJEPC) en Inde, les exportations de taillé pour le mois d’août 2015 ont perdu 8,43 %, à 1 755,46 millions de dollars, contre 1 917,17 millions de dollars en août 2014. Les importations de brut se sont montées à 609,80 millions de dollars pour le mois d’août 2015 contre 782,54 millions de dollars en août 2014, soit une baisse de 22 %. Les exportations de brut ont enregistré un recul de 23,76 %, à 88,23 millions de dollars pour le mois d’août 2015 contre 115,73 millions de dollars en août 2014. Les importations de taillé se sont établies à 241,26 millions de dollars en août 2015 contre 511,50 millions de dollars en juillet 2014, soit une baisse de 52,83 %, un signe encourageant pour les centres de taille.
Toutefois, le rapport Annual Global Summary de 2014, récemment publié par le système de certification du Kimberley Process, a permis d’annoncer les chiffres récents de la production et de l’import-export de brut. Il montre que l’Inde reste le plus grand importateur direct de brut avec 37,5 % des importations mondiales. Le pays devance largement l’Union européenne, deuxième importateur en volume, avec 29 % des importations mondiales. L’écart est toutefois plus réduit en termes de valeur, l’Inde représentant 17,2 milliards de dollars, soit 30,4 %, légèrement en avance par rapport aux 15,8 milliards de dollars de l’UE, avec 27,9 % des importations mondiales, signe que l’Inde conserve sa position solide.
Comme nous l’avons indiqué dans cette rubrique à plusieurs reprises, l’industrie diamantaire indienne est solide et complexe. Elle a surmonté de nombreuses difficultés au fil des décennies et elle est suffisamment forte pour en affronter beaucoup d’autres, si le besoin s’en faisait sentir. Le rapport Diamond Insight Report 2015 de la De Beers l’admet également. Il affirme qu’entraîné par des consommateurs de plus en plus nombreux, un bon développement économique et des volumes en hausse, le marché indien de la consommation de diamants connaît une croissance quasi-ininterrompue depuis 20 ans. Il est désormais l’un des plus gros marchés de consommation au monde et le paysage de la vente au détail est changeant dans ce pays.
La demande mondiale de bijoux en diamants a progressé de 3 %, dépassant les 80 milliards de dollars pour la première fois en 2014 – la cinquième année de croissance consécutive depuis la récession mondiale – tandis que la production mondiale de brut a progressé de 6 %, à 19 milliards de dollars. Selon le rapport, la demande de brut devrait être inférieure en 2015 car les stocks en hausse dans la filière intermédiaire et en aval s’écoulent dans le système.
Une actualité a apporté la confiance et l’élan tant attendus à l’industrie diamantaire : le leader du marché, KGK Group, est sur le point d’ouvrir l’usine de taille qui était récemment prévue à Gaborone, au Botswana, démontrant ainsi la solidité d’un groupe commercial bien géré.
Le centre de taille de Surat était également dans l’actualité au cours du mois, la production ayant été interrompue par la manifestation de la communauté Patidar. Dans une autre actualité, le projet de Gujarat Hira Bourse (GHB) à Surat a été déclassé en tant que zone économique spéciale (SEZ), à la suite d’une décision prise par le ministère du Commerce indien.
Depuis de nombreuses années maintenant, le secteur minier en Inde n’a pas réalisé de progrès significatif. Malgré de bonnes perspectives au point de vue géologique, les dépenses d’exploration en Inde sont au plus bas, a affirmé Noor Ahmed, le président de la Federation of Indian Mineral Industries (FIMI). « L’Inde n’est pas classée dans le budget de l’exploration mondiale », a-t-il indiqué dans son discours de bienvenue au Mining Mazma du FIMI, une convention de trois jours sur l’exploration minière, associée à un salon commercial. Le FIMI voulait également une politique attrayante qui encourage les investissements et les compétences privés.
Enfin, la Metals and Minerals Trading Corporation of India (MMTC), sous l’égide du ministère du Commerce de l’Union indienne, fabriquera et commercialisera des souverains en or en Inde et à l’étranger. « Nous avons été chargés du projet. Le ministre des Finances, Arun Jaitley, avait abordé le sujet de ces pièces en or dans son discours sur le budget en février », à expliqué Ved Prakash, président-directeur général de la MMTC.
Selon l’ICRA, l’agence de notation de l’Inde, les importations d’or du pays pourraient reculer de 5 % dans les 12 à 18 prochains mois, en raison du projet de lancement des programmes Gold Bond Scheme (GBS) et Gold Monetisation Scheme (GMS) par le gouvernement.
Sans surprise, l’or a été d’actualité tout au long du mois d’août : les affineurs indiens importent désormais davantage de briques d’or en provenance d’Amérique latine et d’Afrique du Nord. Ces briques présentent une teneur en or de 92 % à 96 % et sont assorties d’un droit d’importation de 8 %. Cela rend les importations de briques d’or de Dubaï (qui applique des droits à l’importation de 10 %) moins lucratives, avec un risque pour elles de connaître un recul. L’affinage des briques d’or a beaucoup augmenté ces derniers mois en Inde. Les responsables de l’industrie ont affirmé que plusieurs affineurs étudient la possibilité d’ouvrir de nouvelles structures ou de rouvrir des structures existantes. Selon des sources de l’industrie, l’affinage augmentera dans les trois à quatre mois à venir, autrement dit pendant la saison des fêtes en Inde.
Toujours au sujet de l’or, le gouvernement indien a annoncé qu’il mettrait aux enchères des permis pour de nouvelles mines d’or ; les mines abandonnées de l’ère coloniale devraient être remises en service. Les gouvernements successifs se sont efforcés de détourner les Indiens de l’or qui, selon les économistes, est responsable de près d’un tiers du déficit du pays. Aujourd’hui, les ministres veulent augmenter l’offre nationale et considèrent qu’une quantité d’or représentant plus de 2,5 milliards de livres pourrait être extraite des collines poussiéreuses du Kolar, dans l’État du Karnataka, au sud de l’Inde. Il est aussi possible que davantage soit extrait d’autres sites de l’ouest et du centre du pays.
Le gouvernement indien a également annoncé qu’il pourrait proposer un taux d’intérêt de 2 % sur les dépôts d’or, dans le cadre de son système de monétarisation de l’or. En ce qui concerne le programme des obligations souveraines en or, le gouvernement vise à lever 2 261 millions de dollars. Le calendrier de lancement sera décidé en consultation avec la Banque de réserve de l’Inde.
G. V. Sreedhar a été élu à l’unanimité nouveau président de la All India Gems and Jewellery Trade Federation (GJF). Il a été désigné lors d’une assemblée du Comité d’administration à Mumbai. G. V. Sreedhar a été étroitement associé au GJF en tant que vice-président, mais aussi membre depuis sa création. Il a activement participé à ses nombreux programmes et initiatives. G. V. Sreedhar a était également l’ancien président de plusieurs associations réputées à Bengaluru.
Parallèlement aux organisations, les sociétés indiennes mènent également des recherches pour identifier les diamants synthétiques. DRC Techno, le Dharmanandan Research Centre, a récemment lancé un appareil qui aiderait à identifier les diamants synthétiques. D-Secure, ce nouveau système, est unique en son genre car il peut être utilisé pour contrôler le brut et le taillé, ainsi que les pierres serties sur des bijoux, qui sont « exposées » et « visibles ». Il détecte « toutes les grosseurs entre 0,003 carat (grosseurs de +0000 Sieve) à 10 carats pour des diamants incolores ou quasi-incolores. Une détection des pierres de plus de 10 carats est également possible avec certains systèmes complémentaires mécaniques. » L’appareil est également en mesure de dépister des lots de pierres. Même si l’instrument est capable d’évaluer n’importe quelle forme, pour les petites tailles fantaisie (inférieures à + 11), il est nécessaire d’ajouter une pièce mobile supplémentaire.
Selon DRC Techno, l’appareil permet d’éliminer des tests supplémentaires et les résultats peuvent être obtenus à la volée. Expliquant le raisonnement qui sous-tendait le développement de l’appareil D-Secure, la société a déclaré : « La majeure partie des outils ou des instruments d’identification disponibles sur le marché sont soit très coûteux, soit limités par les grosseurs, les formes, les vitesses, leur précision ou la disponibilité de l’instrument pour une certaine clientèle. Généralement, les instruments se limitent à un TYPE, le IIa, ce qui nécessitait d’autres tests en laboratoire. Il faut du temps et de l’énergie pour s’assurer qu’un achat est totalement conforme. Après des années de recherche sur ces questions perpétuelles, nous avons obtenu une solution à toutes ces questions grâce à un même instrument, le D-Secure. »
Le marché national indien se prépare à la saison des fêtes qui approche rapidement. Les détaillants se réapprovisionnent en bijoux de toutes sortes et de toutes créations… garnis de diamants, sertis de pierres de couleur, or pur, séries ethniques lourdes pour la saison des mariages, etc. L’enthousiasme se fait déjà sentir et les détaillants espèrent une bonne saison cette année. Des offres, des remises, etc. sont également proposées par les détaillants pour courtiser les clients bien informés. Les sociétés de bijoux en ligne font elles aussi un malheur avec de nombreuses offres, comme des remises, des services, etc. Dans l’ensemble, il semblerait que le joaillier indien moyen va pouvoir narguer les banques pendant cette saison des festivals.