Communiqué de presse – S’adressant à l’assemblée des délégués, réunis au complet pour la session d’ouverture de la séance plénière du Kimberley Process (KP) 2021, Edward Asscher, président du World Diamond Council, a réaffirmé la nécessité pour les membres du Kimberley Process de s’entendre sur l’élargissement de la définition des diamants du conflit, afin de soutenir la confiance des consommateurs sur le long terme.
Asscher a fait remarquer que la séance plénière avait lieu à un moment où les jeunes consommateurs expriment de plus en plus leurs exigences de garanties en matière de références sociales et environnementales pour les produits qu’ils achètent et a souligné que l’industrie diamantaire avait la capacité de répondre à ces attentes. Les membres du Kimberley Process doivent toutefois agir pour élargir la définition.
La réunion plénière du KP, qui s’est déroulée sur cinq jours, a commencé le 8 novembre, sous une forme hybride. Des réunions se tiennent en personne à Moscou et des délégués du monde entier y participent par vidéoconférence. La réunion est organisée par le gouvernement de la Fédération de Russie, actuel président du KP.
« Le diamant est un produit qui peut à la fois répondre aux aspirations de cette nouvelle génération, étant une ressource naturelle avec le pouvoir d’apporter des opportunités économiques et sociales durables aux communautés qui les produisent, et être totalement rejeté, étant un bien de luxe non essentiel. Nous avons la capacité d’influer sur ce choix mais nous ne le ferons qu’en agissant, et non avec des mots vides de sens », a expliqué M. Asscher.
Le président du WDC a reconnu que certaines avancées positives avaient été obtenues, par exemple avec le nouveau projet de principes Frame 7. Il a ajouté : « Je félicite le président et le vice-président pour l’introduction des sept principes d’approvisionnement responsable des diamants naturels. Le « Frame 7 », comme nous l’avons baptisé, était attendu depuis longtemps et pourrait constituer un apport essentiel dans les discussions qui vont avoir lieu cette semaine. »
Toutefois, M. Asscher s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le Kimberley Process n’avait toujours pas réussi à progresser sur la question cruciale, en posant la question : « Mais pourquoi échouons-nous sans cesse à avancer comme il se doit sur l’élargissement de la définition des diamants du conflit – une avancée que nous jugeons quasiment tous comme nécessaire ? »
Le président du WDC a rappelé à l’audience une prévision qu’il avait faite lors de la réunion d’intersession du KP en juin, à propos du risque d’émergence d’une industrie diamantaire à deux niveaux. Le premier niveau, celui des sociétés les mieux établies, capables de surveiller de façon indépendante leur chaîne d’approvisionnement, est capable de répondre aux attentes des clients. Quant au niveau inférieur, moins bien établi, il verra sa part de marché diminuer, sans que ce soit de sa responsabilité, a-t-il déclaré. Les victimes d’une telle situation seraient alors « les personnes, les communautés et les économies entières qui comptent sur les revenus générés par les diamants pour subsister et pour leur développement futur », a indiqué M. Asscher.
M. Asscher a fait remarquer que le rôle du système de garanties actualisé du WDC, lancé le 21 septembre, pourrait aider à contrer ce risque. Il a indiqué que le nouveau système « continue de soutenir le marché des diamants conformes au KP tout au long de la chaîne d’approvisionnement et garantit dans le même temps qu’ils respectent les droits universels de l’homme et du travail, ainsi que les principes essentiels de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. »
M. Asscher a également exprimé la consternation du WDC face au veto prononcé au Conseil de sécurité des Nations unies sur le budget destiné au panel d’experts en République centrafricaine (RCA), qu’il a décrit comme les yeux et les oreilles des Nations unies sur le terrain, rapportant de façon objective les problèmes dans le pays.
En ce qui concerne le WDC, il n’existe actuellement aucune justification pour élargir les zones vertes en RCA, a déclaré le président du WDC, faisant référence aux zones d’extraction artisanale surveillées, à partir desquelles les exportations conformes au KP sont autorisées. « En outre, si les conditions du nouveau cadre opérationnel ne sont pas satisfaites, nous devrions reprendre l’ancien cadre. Autrement dit, nous devrions revenir en arrière et mener les inspections avant que les envois ne reçoivent une autorisation d’exportation de RCA, plutôt que de les suivre une fois qu’ils ont eu lieu », a-t-il déclaré.
Pour télécharger une copie du discours du président du WDC à la session d’ouverture de la séance plénière du Kimberley Process 2021, veuillez cliquer ici.
Photo © Aarón Blanco Tejedor on Unsplash.