L’indice IDEX Online sur les prix du taillé a quasiment stagné en octobre, ne prenant que 0,1 % par rapport à septembre. Les rondes d’un carat ont perdu 0,4 % en octobre.[:]
Après une forte augmentation mensuelle de 1 % en septembre, signe principalement de la confiance ressentie par les grossistes à la rentrée, les prix du taillé sont restés stables en octobre. L’indice IDEX Online sur les prix du taillé a atteint une moyenne de 132,7 points en octobre.
Les prix du taillé ont maintenant repris leur niveau du quatrième trimestre 2012. Dans l’ensemble, les prix moyens ont reculé de 0,1 % depuis janvier 2013.
Ce niveau de prix de 2013, peu éloigné d’un plateau, prouve-t-il que le taillé a trouvé son « juste » prix ? Pas nécessairement. Le « juste » prix doit permettre d’offrir aux deux parties – détaillants et fabricants de bijoux d’une part et petits fabricants d’autre part – des marges décentes lors de la transaction. Or, ce n’est pas forcément le cas ici. Les prix actuels n’ont qu’une très légère avance ; il convient de parvenir à un équilibre délicat entre les abysses des pertes et la paroi abrupte des prix du brut.
Non pas que les prix doivent augmenter pour assurer des marges décentes aux vendeurs – elles seraient alors trop élevées pour les consommateurs. Au contraire, c’est aux prix du brut de reculer pour que chacun, en aval dans la chaîne de valeur, s’y retrouve.
Récemment, les miniers ont assoupli les prix du brut de quelques points en pourcentage. Malheureusement, l’opération a été trop limitée, et trop tardive. Il faudrait une nouvelle baisse pour permettre aux grossistes de proposer des remises en cas de besoin. Cela permettrait également aux consommateurs d’acquérir des diamants, une alternative viable à certaines offres de vacances attractives.
L’indice des rondes de 1 carat a pris 1,1 % en octobre en glissement annuel, à l’instar de l’indice des prix des rondes de 1,5 carat. Le tarif moyen des rondes de 4 carats, des marchandises dont les prix évoluent fréquemment, a chuté de 8,2 % au cours du mois.
En glissement mensuel, les rondes ont fait preuve de performances mitigées en octobre. La catégorie importante des 1 carat a perdu 0,4 %, tandis que les rondes de 2 carats ont repris 0,2 % par rapport à septembre. Ce mois-ci, la surprise est venue des marchandises d’un demi-carat, qui ont progressé d’un très bon 1,2 %.
Les trois principales tailles Princesse ont profité d’un gain décent d’environ 1 % en glissement mensuel. En glissement annuel, les fluctuations de tarifs sont plus importantes. Le prix moyen des Princesses de 1 carat a reculé pour le deuxième mois consécutif, en baisse de 4,2 %.
Perspectives
Nous maintenons les perspectives prudentes exprimées ces derniers mois. L’affaiblissement de la roupie indienne face au dollar américain a porté un coup sérieux au secteur indien du diamant, qui doit sans cesse s’adapter à une roupie en pleine dépréciation.
Le chaos économique de l’Inde ne devrait pas fortement évoluer avant les élections générales ; quant à la roupie, en pleine crise, il est peu probable qu’elle se reprenne face au dollar dans un avenir proche.
Aux États-Unis, les détaillants ont fait état d’une année satisfaisante. La progression du marché boursier national est un signe favorable pour la consommation. Quant au S&P 500, il a pris plus de 23 % au cours des 10 premiers mois de 2013, allant au-delà des prévisions de 19 % de nombreux économistes pour l’année complète.
Ce gonflement des cours boursiers va permettre à de nombreux Américains de dépenser plus pendant la saison des fêtes en novembre-décembre. Les bijoux en diamants devraient en bénéficier.
Les marchés boursiers mondiaux continuent de s’apprécier, l’économie américaine s’améliore et les prévisions montrent que le ralentissement de l’économie chinoise ne devrait plus s’amplifier. Dès lors, selon nous, les prix du taillé pourraient augmenter à long terme, en particulier face à une économie japonaise en progrès, qui reste l’un des chefs de file sur le marché de la consommation de diamants.
