Hausse des prix du taillé en janvier

Edahn Golan

Les prix du taillé ont progressé en janvier, réagissant à l’amélioration de la demande et à la baisse des stocks des grossistes. Cette hausse avait débuté en décembre, avec une augmentation tardive de la demande des détaillants américains auprès des grossistes.

Des prix du taillé en hausse de 1,4 %

Alors que la demande de bijoux est restée médiocre pendant un an, pénalisant par la suite la demande de diamants de la part des grossistes, les ventes de bijoux aux États-Unis ont bondi de 4,4 % en décembre, d’après le Département américain du commerce. Les prix des rondes de 1 carat ont augmenté de 3,7 % en janvier, si l’on en croit les prix des transactions des fabricants.

En moyenne, les prix du taillé ont progressé de 1,4 %. Seule une catégorie de grosseur, les 0,70 carat, montrent une baisse par rapport à décembre 2019. La récente hausse des prix met un terme à cinq ans de tarifs moroses, qui avaient été précédés par une dégringolade des prix entre la mi-2011 et le début 2015.

Non pas une évolution, mais une révolution

Face à la baisse des stocks et à la hausse de la demande, les grossistes ont accru leurs achats de brut, ce qui devrait donner du grain à moudre aux fabricants. Nous pourrions ainsi assister au début d’un nouveau cercle vicieux : argent disponible, demande exagérée de brut, hausse des prix du brut, puis excès d’offre de taillé, menant à l’inévitable baisse des prix du taillé.

L’industrie vit des changements majeurs, que l’on ne peut simplement qualifier d’évolution. Le terme « révolution » décrirait mieux la situation : une baisse du financement bancaire ayant obligé à se reposer de plus en plus sur l’autofinancement, un processus de fabrication plus optimisé, le départ de nombreuses sociétés commerciales de taille intermédiaire n’ayant pas de valeur ajoutée et la compréhension croissante qu’il n’est plus viable de s’en tenir aux anciennes façons de travailler.

Si cela déclenche une approche plus prudente, ces cercles vicieux, faits d’achats excédentaires associés à une offre excédentaire, finiront par être évités.

Les achats des consommateurs américains sont arrivés tardivement

Après un premier semestre de ventes en chute libre, les ventes de bijoux américaines ont commencé à se reprendre en juillet, laissant espérer que le second semestre 2019 serait formidable. Et ce n’était pas le cas.

Malgré une hausse des ventes en été et une brusque montée en septembre, les transactions après Thanksgiving sont restées tièdes. Les consommateurs ont snobé les bijoux en octobre et novembre. Ce n’est qu’à la toute dernière minute que les clients américains sont retournés dans les boutiques pour en acheter.

La hausse des ventes de 4,4 % peut sembler impressionnante mais, sur une base annuelle, ces transactions n’ont pris qu’un petit 0,7 %, ne dépassant même pas l’inflation américaine, à 2,3 %. En valeur réelle, les ventes de bijoux ont reculé en glissement annuel. Dans l’ensemble, aux États-Unis, elles sont estimées à 63,75 milliards de dollars en 2019.

Ces 15 dernières années, les ventes de bijoux américaines ont progressé en moyenne d’un petit 1,8 %. Les ventes contenues de 2019 reflètent un changement culturel des goûts et des besoins, changement auquel l’industrie des bijoux dans son ensemble, et les détaillants en particulier, ne s’est pas adaptée. Il est urgent d’y prêter attention.

Cela peut consister à se plonger dans l’étude des souhaits des consommateurs, à répondre plus rapidement à la demande en magasin et à investir dans une analyse de haute qualité de la filière qui, tout au moins, montrerait l’évolution des stocks des détaillants afin de savoir, au plus tôt, ce que le consommateur achète et ce qui l’intéresse. L’agilité et une réponse rapide de la part des fabricants, – des choses dont ils sont capables – feraient des merveilles pour améliorer l’intérêt des consommateurs et les résultats de la filière.

Source Edahngolan.com