La production de diamants synthétiques a considérablement augmenté et continuera de le faire, même si les prix vont probablement continuer à baisser, a indiqué un nouveau rapport de Bain & Co.[:]Le rapport, produit pour le Antwerp World Diamond Centre, estime la production actuelle de pierres synthétiques de qualité à 2 millions de carats par an, la majorité d’entre elles pesant moins de 0,18 carat. La production augmenterait actuellement de 15 % à 20 % chaque année.
Le rapport indique qu’il en coûte de 300 USD à 500 USD par carat pour produire un diamant synthétique CVD, alors que le prix était de 4 000 USD par carat en 2008. Il calcule que le prix de vente au détail des synthétiques de qualité a chuté de près de la moitié ces deux dernières années, tandis que les prix de gros ont été divisés par trois. Il prévoit que cette tendance se poursuivra car les systèmes seront plus efficaces, de nouveaux concurrents entreront sur le marché et le produit va devenir une « marchandise », tout comme les diamants naturels.
« Il n’y a pas de raison que les synthétiques ne s’installent pas », indique le rapport, rappelant l’arrivée de De Beers sur le marché et la décision de la Federal Trade Commission de supprimer le mot « naturel » de sa définition des diamants.
« Étant donné le rythme auquel les coûts de production baissent, tout comme les prix de gros et de retail, ajoute-t-il, nous pensons que les pierres synthétiques deviendront accessibles à une plus vaste clientèle. »
Toutefois, à court et moyen terme, il explique que le marché des synthétiques sera limité par les contraintes des capacités de fabrication, le financement et l’accès à la technologie et à la propriété intellectuelle.
La façon dont les consommateurs adopteront le produit sera très importante. Le document suggère trois scénarios possibles : dans le premier, les clients ne font plus la différence entre diamants naturels et synthétiques, à l’exception des pierres de la plus haute qualité. Dans le deuxième, le segment des diamants naturels se différentie, par exemple en confinant les diamants synthétiques à la catégorie des bijoux de mode. Le troisième est « une sorte de combinaison des deux premiers » : les diamants naturels sont différentiés dans chaque catégorie, à l’exception des pierres bas-de-gamme.
En ce qui concerne les diamants naturels, le rapport estime que les ventes de bijoux en diamants n’ont progressé que de 2 % en 2017 mais suggère que les chiffres pourraient être plus élevés cette année, entraînés par une forte demande aux États-Unis. Il prévoit une croissance constante du marché des bijoux en diamants mais avertit qu’une guerre commerciale prolongée entre la Chine et les États-Unis pourrait nuire à la confiance des clients dans les deux pays.
La production de brut a bondi de 19 % en 2017, pour atteindre 151 millions de carats, mettant ainsi fin à huit ans de production régulière. Pourtant, l’année dernière pourrait devenir l’apogée de la production de brut. Le rapport s’attend à ce qu’à l’avenir, la production minière soit « au mieux stable » car les mines existantes sont en train de s’appauvrir.
Les prix du brut et du taillé ont eu tendance à augmenter au premier semestre 2018, respectivement de 3 % et 2 %, bien que l’année dernière, les prix du taillé aient perdu 3 %.
La rentabilité dans la filière intermédiaire – les négociants et fabricants – a atteint de 1 % à 3 % environ. L’Inde continue à dominer le segment de la taille, fabriquant plus de 90 % de la production mondiale, avec une part de marché qui ne cesse d’augmenter.