L’industrie diamantaire indienne a demandé aux banques et aux gouvernements de l’aider dans ses difficultés de crédit. En effet, en raison de la crise du coronavirus, des clients en Chine et Hong Kong se retrouvent incapables de payer leurs factures.
Le Gem and Jewellery Export Promotion Council (GJEPC) a écrit à 30 prêteurs et aux ministères du Commerce et des Finances mardi 11 février pour demander des délais supplémentaires pour rembourser des prêts et finaliser d’autres coûts liés à des expéditions à l’étranger. Près de 35 % à 40 % des exportations de pierres et bijoux de l’Inde sont destinées à la Chine continentale et à Hong Kong, d’après le courrier.
« Le secteur est confronté à des problèmes graves, les engagements financiers n’étant pas respectés pour les exportations », a indiqué le courrier, évoquant l’absence d’interactions avec la Chine. « Le marché prévoit un déséquilibre majeur des paiements pour les sociétés traitant avec différents commerçants dans cette partie du monde. »
L’épidémie du virus, qui se répand principalement en Chine, a entraîné un ralentissement important du retail dans la région et amené des entreprises à fermer temporairement. La chaîne de bijouterie Chow Tai Fook ferme plus de 40 points de vente à Hong Kong et Macao jusqu’à nouvel ordre et réduit les horaires d’ouverture d’autres succursales, selon ses déclarations mardi 11 février.
Ces dernières difficultés s’ajoutent aux pressions que subit déjà l’industrie en raison des manifestations à Hong Kong au deuxième trimestre 2019, qui ont ralenti le commerce de l’Inde avec la municipalité. Les exportations de taillé d’Inde ont reculé de 16 %, à 20,62 milliards de dollars l’année dernière, d’après des données du GJEPC.
La situation sanitaire a également provoqué un report du salon international des diamants, des pierres et des perles de Hong Kong et du salon international de la bijouterie de Hong Kong, du mois de mars au mois de mai. Au cours de la semaine du 10 février, la maison d’enchères Bonhams a déclaré qu’elle reprogrammait les ventes prévues dans la ville en mars.
« L’effet du coronavirus est déjà assez lourd, a déclaré Sergey Ivanov, PDG du minier russe ALROSA, lors de l’International Diamond Week en Israël lundi 10 février. Nous savons que nos clients se montrent très prudents à propos de la situation et qu’ils évaluent également leurs stratégies pour le marché asiatique au deuxième trimestre. »