La CIBJO, la confédération mondiale de la joaillerie, a refermé son congrès 2016 à Yerevan, en Arménie, après cinq jours intensifs de discussions sur un vaste éventail de questions auxquelles doit répondre l’industrie des bijoux et des pierres précieuses.[:]
Les sessions de ses commissions spécialisées ont abordé les thèmes des diamants, des pierres de couleur, des perles, des coraux, des métaux précieux et des laboratoires de gemmologie, mais également l’éthique, le marketing et l’enseignement.
Ce congrès de la CIBJO, le premier organisé par la confédération sur le marché d’Asie centrale, au développement rapide, comprenait trois jours de sessions formelles, ainsi que deux journées préalables consacrées aux assemblées du comité directeur de la commission et du secteur. Environ 120 délégués du monde entier y ont assisté avec, entre autres, des délégations importantes des États de la CEI, comme l’Arménie, la Fédération de Russie, le Kazakhstan et le Kirghizstan. L’événement était organisé par l’Armenian Jewellers Association (AJA).
Lieu de rencontre pour l’assemblée des délégués de la CIBJO, les congrès annuels représentent un forum officiel pour les membres de la confédération, qui regroupe actuellement 87 associations nationales de bijoux et de pierres précieuses issues de 43 pays et des représentants de 55 organismes commerciaux parmi les plus importants de l’industrie.
Le congrès 2016 de la CIBJO a été officiellement ouvert en présence du président de la République d’Arménie, Serzh Sargsyan, qui a souligné le lien entre la nation arménienne et l’industrie et l’artisanat de la joaillerie. « Au fil des siècles, les joailliers arméniens ont apporté une importante contribution au développement de l’industrie des bijoux partout dans le monde, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, notre république considère que la création de bijoux et la taille des diamants figurent parmi ses industries prioritaires. C’est pour cette raison que nous nous efforçons au mieux d’aider et de promouvoir ces industries, à chaque fois que nous le pouvons. »
Au cours de la session d’ouverture, le président Serzh Sargsyan a remis à Gaetano Cavalieri, le président de la CIBJO, une médaille spéciale de reconnaissance, en l’honneur de sa contribution et de celle de la CIBJO à l’industrie de la joaillerie en Arménie et dans le monde. Gaetano Cavalieri a accepté la récompense en soulignant qu’il agissait au nom de la CIBJO et de ses membres, et pour le travail réalisé par la confédération pour le compte des participants, des consommateurs et des parties prenantes du secteur des bijoux et des pierres précieuses.
Dans son discours d’ouverture, Gaetano Cavalieri a mis l’accent sur l’indépendance de la CIBJO et sur son engagement à servir les intérêts de tous les acteurs de la grande industrie des bijoux et des pierres précieuses, quelle que soit leur importance. « La CIBJO est la seule organisation à œuvrer dans l’industrie qui considère son domaine d’intérêt et ses responsabilités en y intégrant toute la chaîne de distribution, de la mine jusqu’au point de vente au consommateur, dans tous les pays et dans toutes les régions où l’on produit des bijoux et des pierres précieuses, a-t-il déclaré. Il n’existe aucun critère de taille pour choisir les personnes ou les organisations que nous servons. Cela signifie que notre engagement envers le bien-être des petits intervenants est aussi fort et absolu que notre engagement envers les grands acteurs du secteur. »
« Nous croyons avec force que si vous soignez et nourrissez les racines de l’industrie, l’activité n’en sera que plus saine. Le seul ticket d’entrée dans notre industrie devrait être un engagement ferme à travailler de manière équitable et responsable, en cherchant toujours à servir les intérêts des employés, des actionnaires et des clients », a indiqué Gaetano Cavalieri.
La première journée du congrès s’est particulièrement concentrée sur les questions de la responsabilité sociale des entreprises et du développement durable. Les intervenants et les participants aux ateliers rassemblaient de nombreux leaders et experts de premier ordre de l’industrie et de la société civile. Ceux-ci incluaient Ahmed Bin Sulayem, le président du Kimberley Process (KP) et président exécutif du Dubai Multi Commodities Centre, Andrey Yurin, responsable du dépôt d’État pour les minéraux précieux de Russie, le Gokhran, Andrey Zharkov, le président du plus grand minier diamantaire au monde, le russe ALROSA, Ian Harebottle, le président et PDG du plus grand producteur de pierres de couleur au monde, Gemfields, Andrey Polyakov, le président du World Diamond Council, Andrew Bone, le directeur exécutif du Responsible Jewellery Council (RJC), Stephane Fischler, le président du Antwerp World Diamond Centre (AWDC), Eduardo Escobedo, le directeur exécutif de la Responsible Ecosystems Sourcing Platform (RESP) et Moya McKeown, experte en empreinte carbone, qui travaille avec la CIBJO dans le cadre de son initiative de mesure et de compensation des gaz à effet de serre dans l’industrie de la joaillerie.
Au cours du congrès, Moya McKeown a remis un certificat attestant que la CIBJO a retiré ses crédits carbone afin de compenser son empreinte en gaz à effet de serre pour toute l’année 2015. Deux autres sociétés faisant partie de l’initiative de la CIBJO, GECI et Osigem Srl de Milan, étaient également concernées. Elles ont retiré leurs crédits carbone pour 2014.
Les autres principaux événements du congrès comprenaient les points suivants :
- Une session spéciale organisée par la Commission gemmologique qui s’est intéressée au problème des incohérences dans les rapports de laboratoire pour les pierres de couleur établis par différentes organisations. Elle s’est particulièrement intéressée aux descriptions de couleur « Pigeon’s Blood » pour les rubis et « Royal Blue » pour les saphirs. Lorsqu’elles sont attribuées, ces dénominations font souvent monter le prix des pierres concernées.
- La Commission sur les perles a communiqué les toutes dernières informations sur l’avancement du Guide de classification des perles naturelles et de culture de la CIBJO qui doit encore être publié.
- La Commission sur les coraux a abordé le premier jeu d’amendements au Livre bleu des coraux, l’ajout le plus récent à l’ensemble des normes et nomenclatures de l’industrie de la CIBJO, après sa première ratification en 2015.
- La Commission sur les diamants a décidé d’ajouter des définitions à la section du Livre bleu des diamants qui recense les traitements et les imitations, notamment des descriptions des imitations, du traitement thermique, des produits artificiels qui ne sont pas cristallisés et des pierres artificiellement cristallisées.
- La Commission sur les pierres de couleur a évoqué les avancées vers une déclaration homogénéisée des traitements pour les pierres colorées. Il a été décidé de formuler une proposition en vue d’une telle déclaration et celle-ci devrait être présentée au congrès de la CIBJO en 2017. Une discussion a également été menée à propos de la création d’un guide des opales, qui couvrirait tous les types de pierres précieuses issues de toutes les régions du monde.
- La Commission sur les métaux précieux a abordé les changements de la réglementation qui régit les niveaux acceptables de nickel dans les bijoux, de manière à éviter les réactions provoquées par les bijoux en contact direct et prolongé avec la peau.
- La Commission d’éthique a évoqué des rapports sur le cours de responsabilité sociale des entreprises (RSE), développé par la CIBJO en partenariat avec Branded Trust of Australia, accessible sur le site Internet de la CIBJO, et le Jewellery Industry Summit qui s’est tenu à New York en mars en tant que forum ouvert pour discuter du développement durable dans l’industrie des bijoux.
- Le congrès 2016 de la CIBJO a été l’occasion de fêter le 90e anniversaire de la création de la confédération en 1926, confirmant ainsi qu’il s’agit du plus ancien organe de représentation au service de l’industrie internationale.