Bruxelles – Une nouvelle banque semble sur le point de quitter l’industrie diamantaire. KBC a en effet déclaré vendredi 19 septembre que la vente d’Antwerp Diamond Bank à Yinren Group était passée à la trappe et qu’elle allait donc, aux termes de son accord avec la Commission européenne, progressivement démanteler les activités de la banque. [:]
KBC a déclaré qu’Antwerp Diamond Bank (ADB), grand financier du secteur diamantaire, n’accorderait plus de nouveaux prêts et qu’aucune nouvelle activité ne serait développée. L’institution cherche à absorber les prêts en instance d’ADB dans KBC Bank NV, pour finalement réduire le portefeuille et les activités de prêt de la banque. Cette réduction d’activité doit obtenir l’aval préalable des autorités compétentes.
KBC a déclaré ne pas envisager de « licenciements collectifs » du personnel d’ADB en Belgique, mais prévoit de confier à un groupe issu de ce personnel la réduction progressive des activités de la banque, tout en redéployant les autres salariés ailleurs dans le groupe KBC. Les bureaux de la banque à Hong Kong, Mumbai, Singapour et Dubaï, aux Émirats arabes unis, seront fermés par de petites équipes sur place. Ces employés seront licenciés au terme de l’opération. Les bureaux de la banque à New York ont fermé plus tôt cette année.
KBC a annoncé qu’ADB contacterait personnellement ses clients dans les mois à venir pour leur apporter davantage d’informations sur la situation.
Le groupe bruxellois KBC a déclaré en décembre être parvenu à un accord avec Yiren Group, basé à Shanghai, en vue du rachat d’Antwerp Diamond Bank. Il a toutefois expliqué vendredi 19 septembre que Yinren n’était pas parvenu à déposer un « dossier complet » auprès de la Banque Nationale de Belgique, même après avoir bénéficié d’une prolongation du délai de trois mois.
KBC a conclu un accord avec la Commission européenne, aux termes duquel, après avoir reçu une aide pour subsister en 2008 et en 2009, la banque devait vendre ses filiales. À ce titre, KBC a annoncé n’avoir d’autre choix que de fermer ADB. À la conclusion de l’accord avec Yinren en fin d’année dernière, KBC avait déjà profité de deux prolongations du délai initial pour s’en dessaisir.
Bien que KBC affirme avoir programmé le début de la fermeture d’ADB, il semblerait que la banque conserve un léger espoir de trouver un acheteur de dernière minute. Elle a indiqué dans son communiqué qu’elle « examinerait toute proposition valable et acceptable, qui ne créerait pas de charge financière supplémentaire, pour le rachat de tout ou partie des activités d’ADB ou de son portefeuille de prêts. »
KBC a affirmé essayer depuis 2009 de trouver un investisseur sérieux pour la banque, mentionnant plus de 100 intervenants intéressés dans le monde, sans pour autant en trouver un. Le groupe a souligné un fait déjà bien connu dans le secteur des diamants et des bijoux en diamants : les banques se montrent plutôt réticentes à financer ce marché. KBC a qualifié de « véritable défi » la recherche d’un repreneur pour la banque, en raison de sa spécialisation dans l’industrie du diamant, des besoins de financement quotidiens, spécifiques à une banque diamantaire, et de l’environnement économique et de marché en général.
La disparition probable d’Antwerp Diamond Bank intervient au lendemain de la décision de Bank Leumi de clôturer son portefeuille de diamants et de bijoux d’ici fin 2014 et de l’annonce en août qu’Anna Martin quittait Standard Chartered pour occuper un nouveau poste au Gemological Institute of America. Bien que la banque ait affirmé dans un communiqué qu’elle restait engagée aux côtés de ses clients du secteur des diamants et des bijoux, elle ne s’est pas hâtée pour remplacer ce pilier du financement de l’industrie.
« Nous regrettons que cet acteur majeur, marque forte de l’industrie bancaire du diamant, à l’histoire riche et longue, doive cesser ses opérations (en conséquence de l’échec de la transaction) », a annoncé Johan Thijs, le PDG de KBC Group NV.