Le 18 octobre, le laboratoire de certification de l’American Gem Society (AGS) a annoncé sa fermeture pour la fin de l’année 2022. Le GIA reprendra les éléments de propriété intellectuelle du laboratoire, son infrastructure technologique, ainsi que le site de Las Vegas, qu’il va reconvertir en centre de recherche.
Mais le GIA ne reprendra pas tous les éléments de propriété intellectuelle : le grade de taille pionnier, longtemps le principal argument de vente de l’AGS, restera en sa possession, déclare la PDG Katherine Bodoh.
« Le grade de taille est une référence de l’AGS, qui n’est pas rattachée au laboratoire, explique-t-elle. Il restera l’apanage de la société. Les détenteurs de droits sont libres de l’utiliser. Le grade de taille de l’AGS est une référence de la société, mais nos membres ne cessent de s’interroger sur ce qui est le mieux pour le consommateur et cela continuera à évoluer. »
Dès le mois de janvier, le GIA proposera à ses clients la possibilité d’obtenir, pour 25 dollars supplémentaires, le certificat numérique Ideal Report de l’AGS. Il n’utilisera pas son grade de taille, mais ses mesures de performance à la lumière. Ces certificats seront disponibles avec ou sans image ASET (Angular Spectrum Evaluation Tool, outil d’évaluation du spectre angulaire).
Voici ce qu’en dit la FAQ du laboratoire de l’AGS :
Le GIA fournit-il le grade de taille de l’AGS ?
Non, l’Ideal Report de l’AGS est un certificat numérique supplémentaire sur la performance à la lumière des rondes et des tailles fantaisie D à Z, qui se fonde sur le grade de taille du GIA ainsi que sur la mesure de la performance à la lumière de l’AGS.
Existe-t-il un laboratoire qui applique les normes de l’AGS ?
Non, une fois celui de l’AGS fermé, il n’y aura plus de laboratoire qui applique ces références de certification des diamants. Les détenteurs de droits d’AGS peuvent y recourir lorsqu’ils travaillent avec d’autres membres de la société.
Le GIA dispose bien sûr de son propre grade de taille pour les rondes. Néanmoins, la société n’en possède pas pour les diamants fantaisie, alors que l’AGS propose des grades pour certaines tailles.
Le GIA a fait part de sa volonté de développer des grades de taille pour les diamants fantaisie, une ambition qu’il avait déjà formulée par le passé mais qui n’a jamais été réalisée.
Cette nouvelle collaboration rend l’accomplissement d’un tel projet plus probable, selon la déclaration du GIA, qui indique que les équipes des deux sociétés travailleront ensemble sur « des recherches relatives aux performances à la lumière et sur une référence scientifique pour la certification des tailles fantaisie. »
« L’équipe de recherche combinée du GIA et de l’AGS sera la meilleure de l’industrie. Je me réjouis de voir ce qui en découlera », déclare Katherine Bodoh.
« Plusieurs choix » s’offrent aux laborantins qui travaillent actuellement pour l’AGS, indique-t-elle.
« Cette décision a été annoncée hier, nous ne savons donc pas encore ce qu’elle implique pour tout le monde, confie-t-elle. À mon avis, le GIA sera le meilleur employeur pour notre équipe. Je tiens beaucoup à nos collaborateurs et c’était un élément important dans la recherche d’une entente avec le GIA. »
En ce qui concerne la transaction elle-même, ni le GIA ni l’AGS n’ont fait de commentaire sur les détails financiers, même si le JCK laisse entendre qu’une somme d’argent considérable est en jeu.
Les déclarations des deux sociétés indiquent que le GIA établira « une dotation pour soutenir l’AGS et ses membres par le biais d’initiatives éducatives », mais il a refusé d’en préciser le montant.
Selon Katherine Bodoh, cette transaction « défie la terminologie habituelle. Il n’est pas question d’une fusion ou d’une acquisition au sens classique du terme, mais d’une collaboration autour d’une mission partagée. Nous sommes nés avec la même vision. Il s’agit de s’assurer que l’AGS puisse mener à bien sa mission et que nous fassions de notre mieux pour l’industrie et nos membres. Telles sont l’intention et la finalité de cette décision. »
Les deux sociétés sont des organisations à but non lucratif, fondées par les mêmes personnes, Robert M. Shipley et son épouse, Beatrice.