Communiqué de presse – « Dans un avenir pas si lointain, nous verrons une différence entre le brut qui peut, preuve à l’appui, répondre aux demandes et attentes des clients et les autres diamants », a expliqué Edward Asscher, président du World Diamond Council (WDC), qui s’est exprimé le 25 juin, lors de la séance de clôture de la réunion intersession 2021 du Kimberley Process (KP). D’après lui, « les diamants d’extraction responsable seront plus demandés. Ils obtiendront de meilleurs prix et, dans les boutiques, les acheteurs exigeront des preuves de cette extraction responsable avant d’acheter le taillé. »
Dans un discours percutant, le président du WDC s’est demandé si certains participants du KP étaient vraiment prêts à répondre aux attentes des consommateurs de bijoux d’aujourd’hui, qui exigent de plus en plus des diamants dont l’origine responsable soit vérifiable et qui aient été traités conformément aux principes essentiels des droits de l’homme, de la protection de l’environnement et de la justice sociale. « Il est très possible que les préoccupations des consommateurs aillent bien au-delà du champ de perception des pays producteurs, des centres de taille et des gouvernements. Mais que se passe-t-il quand les producteurs n’écoutent pas le marché ? Ils sont dépassés », a expliqué Edward Asscher.
« Le Kimberley Process a la possibilité de créer l’égalité sur le marché, a indiqué le président du WDC. S’il répond aux attentes des consommateurs, tous les diamants naturels provenant de tous les pays participants seront représentés. Mais on constate clairement une résistance et je pense que cela est dû au fait que, si certains d’entre nous considèrent le Système de certification du Kimberley Process comme un activateur de marché, d’autres le considèrent comme un frein. »
Dans son discours, le président du WDC a expliqué les conséquences d’un marché qui aurait deux chaînes de valeur différentes. « Certains pays producteurs constateront une baisse de la demande de marchandises. Pouvez-vous imaginer un merveilleux diamant qui soit difficile à vendre parce que les acheteurs potentiels n’auront pas la garantie que la pierre a fait le bien tout au long de son trajet entre la mine et le marché ? », a-t-il demandé.
« Les petites et moyennes entreprises rencontreront des difficultés à vendre des diamants naturels car elles n’appartiennent pas au groupe d’élite des tailleurs capables d’assurer que les diamants qu’ils achètent et taillent sont d’origine responsable. Les conditions de négoce deviendront inégales dans les centres de taille, ce qui menacera la subsistance de milliers de personnes qui possèdent des PME, y sont employées ou sous-traitent pour elles », a expliqué Edward Asscher.
Le président du WDC a souligné qu’il restait peu de temps avant de devoir changer de cap. « Je pense que cette vérité va se présenter à nous avant la séance plénière du Kimberley Process cette année, a-t-il affirmé. Nous n’avons que deux solutions : soit nous travaillons vraiment ensemble pour réformer le KP, en œuvrant dans le sens des attentes des consommateurs, soit nous laissons un bon nombre de nos amis du KP à la traîne, dans une industrie bien plus petite et concentrée, comportant deux chaînes de valeur, l’une répondant aux exigences des consommateurs, l’autre non. »