À bien des égards, la filière du diamant, entre extraction et vente au détail, n’a guère évolué depuis des décennies, mises à part la vente en ligne et une longue série d’innovations technologiques, principalement associées à d’autres aspects de l’industrie. En fait, à l’arrivée de petites nouveautés, nombreux sont ceux à vouloir revenir en arrière, au prétexte que le commerce sera lésé : tarifs, ventes en ligne, transparence et même certificats, tous ces aspects sont mal perçus par de nombreux professionnels.[:]
La volonté de revenir en arrière concerne même le marketing, domaine dans lequel des requêtes polies, constantes et quelque peu appuyées ont été faites pour que le secteur minier s’attaque au marketing générique.
Le temps du changement
Disons-le clairement : le temps est venu pour un nouveau paradigme. L’industrie doit regarder vers l’avenir et évoluer, faute de quoi elle sera emprisonnée dans le passé et finira par décliner. La révolution industrielle a balayé l’artisanat traditionnel et sa fabrication limitée, laissant la place à une production de masse à moindre coût. Cela fait un siècle et demi, aujourd’hui, l’économie mondiale entre dans une nouvelle ère.
Et ce n’est pas évident, car de nombreuses évolutions historiques ne sont comprises qu’a posteriori. Considérez toutefois ceci : Internet a libéré l’information et élevé toutes sortes de médias vers de nouveaux sommets d’exposition. Aujourd’hui, la tendance filtre jusque dans le « monde réel ». Dans son livre révélateur Makers, Chris Anderson décrit une classe montante d’entrepreneurs qui transfèrent la révolution de la fabrication jusque dans les bureaux.
« Les usines du monde entier s’ouvrent de plus en plus via le Web, produisant ce que l’on appelle la fabrication en « cloud ». D’immenses « communautés de fabricants » se sont développées autour de sites tels que Kickstarter et Etsy », a-t-il expliqué dans une récente interview accordée à The Atlantic Cities.
Il compare la situation à l’avènement de l’édition assistée par ordinateur, qui a ramené des siècles d’expertise en impression et en typographie « à des logiciels peu chers que n’importe qui peut utiliser. (…) [S]ans grands efforts, tout le monde peut produire une page d’aspect professionnel. »
Devons-nous tenir compte de cette révolution ? Si les enfants peuvent maintenant concevoir un jouet sur leur iPad pour le faire fabriquer dans une usine en Chine, pourquoi ne pas proposer cela à nos clients ?
Certains ont déjà sauté le pas
Chris Anderson cite le site Etsy, mais Plukka.com est plus adapté aux bijoux ; le site applique le concept d’achat groupé à la fabrication. Les spécialises ne fabriquent un produit que si suffisamment de clients veulent l’acheter. Plus il y a de consommateurs intéressés, moins le bijou coûte cher.
Le monde de la fabrication constate une vraie révolution, les fabricants de bijoux peuvent maintenant proposer un design sans avoir à engager les coûts d’une production de masse pour un article qui ne se vendra pas. Les fabricants traditionnellement prudents peuvent maintenant se montrer très audacieux dans leurs conceptions et être agréablement surpris par, vous l’aurez deviné… la différenciation !
Or, pour avancer dans cette direction, il faut un esprit d’entreprise vaillant et courageux. Le professionnel doit partir avec un objectif bien défini et avancer avec une planification stratégique. Ceux qui sont assez courageux pour faire le grand saut en récolteront les fruits.