La production mondiale de brut continue de diminuer en carats, comme en témoignent les données du Kimberley Process. La production de diamants en 2011 a atteint 123,989 millions de carats, soit 3,4 % de moins qu’en 2010.[:]
La répartition de la production mondiale est restée inchangée. La Russie demeure le premier producteur de brut : en 2011, le pays a produit 35,139 millions de carats (une hausse de 0,8 %). Le Botswana, au deuxième rang, a vu sa production progresser de 4 %, à 22,904 millions de carats.
D’après les résultats de 2011, les neuf premiers pays producteurs de diamants sont les suivants :
D’autres pays ont produit quelques centaines de milliers de carats, des chiffres qui ne peuvent pas être comparés avec ceux des pays ci-dessus.
Les statistiques montrent que la tendance à la baisse de la production s’observe dans la plupart des zones diamantifères, ce qui s’explique apparemment en premier lieu par l’épuisement naturel des mines. Ainsi, la chute de plus de 20 % de la production australienne est une conséquence directe de l’épuisement de la mine Argyle, qui produisait environ 40 millions de carats à son plus haut, dans les années 90.
Cette tendance devrait se poursuivre partout dans le monde, et non pas seulement en raison de l’épuisement des mines. Compte tenu des difficultés du marché, les miniers devraient ralentir leurs opérations parallèlement à la baisse de la demande de brut. La De Beers a notamment déjà annoncé un recul de sa production de brut cette année. ALROSA n’a pas encore fait de déclaration dans ce sens.
Selon le Kimberley Process, la valeur moyenne du brut extrait en 2011 a atteint 14,406 milliards de dollars la même année, soit un prix moyen de 116,19 dollars/ct. En termes de coût de production, le KP évoque la soi-disant « valeur comptable pour le producteur », qui caractérise principalement la qualité des pierres et le coût de production. Par rapport à 2010, le coût moyen du brut en 2011 a augmenté de 30,9 %.
La Russie, leader mondial de la production de diamants en carats, produit du brut plutôt bon marché, à 76,12 dollars/ct en 2011 (68,35 dollars/ct en 2010). Or, environ 35 % de la production russe concerne ce que l’on appelle du brut industriel, à la valeur marchande assez faible. Dans son rapport pour 2011, Alrosa a donné comme prix moyen des diamants industriels le montant de 7,7 dollars/ct, tandis que les pierres de qualité joaillerie étaient évaluées à 196,9 dollars/ct.
Les prix les plus élevés du brut concernent principalement des pays faiblement producteurs. Le brut le plus cher en 2011 a été extrait au Lesotho, pour une valeur de 1.602 dollar/ct. Gem Diamonds, qui opère dans ce pays, est spécialisé dans la production de pierres rares de grande qualité. Traditionnellement, le brut onéreux est extrait en Namibie, à 694,82 dollars/ct (439,57 dollars en 2010).
Dans le même temps, les diamants les moins chers, à 9,33 dollars/ct, proviennent de RDC, qui occupe le troisième rang en termes de production en carats. Le pays produit presque exclusivement du brut de petite taille, ce qui le rend invisible sur le marché mondial. Les diamants australiens s’affichent à une moyenne de 28,19 dollars/ct ; la majeure partie des marchandises du pays est du brut de petite taille en provenance d’Argyle.
Prix du brut obtenu dans les principales zones d’extraction de diamants (en USD) :
Parallèlement, les montants des transactions peuvent différer des valeurs comptables. Ainsi, par exemple, selon le KP, la valeur moyenne des diamants exportés de Russie en 2011 s’élevait à 117,82 dollars/ct.
Toujours selon le KP, le Zimbabwe a exporté ses marchandises à un prix de 54,31 dollars/ct en 2011, bien que leur valeur comptable ait été de 56,01 dollars/ct. Cela confirme les rapports publiés précédemment ; certaines sources indiquaient qu’en raison de leur statut juridique incertain, les diamants du Zimbabwe se vendaient à bas prix afin que les producteurs récupèrent au moins un peu d’argent sur le brut produit.
L’Inde reste le plus grand consommateur final de brut. Selon le KP, le pays a importé 132,095 millions de carats de brut et exporté 37,07 millions de carats en 2011. Ainsi, ce sont 95,025 millions de carats de diamants qui sont restés en Inde pour y être taillés. En 2010, ce chiffre atteignait 132,226 millions de carats. Le recul des achats de brut à des fins de taille a probablement été dû à la crise des liquidités, à laquelle les diamantaires indiens ont été confrontés au second semestre 2011. Le prix moyen de l’importation de diamants en Inde en 2011 a augmenté de 59 %, à 108,1 dollars/ct.
Le deuxième plus grand centre de taille, en termes de quantité de brut consommée, est la Chine, où les importations nettes de brut en 2011 ont totalisé 6,095 millions de carats, après une légère augmentation par rapport à l’année précédente (5,46 millions de carats). Le prix moyen des diamants importés en Chine est de 145,47 dollars/ct, contre 112,23 dollars un an plus tôt.
En 2011, les importations nettes de brut d’Israël ont dépassé les quatre millions de carats (4,042) pour la première fois depuis 2006. Avant cela, le pays conservait environ 2 millions de carats de brut chaque année.