Huit mois après avoir demandé une protection contre l’insolvabilité, Dominion Diamond Mines ULC a déclaré être parvenue à un accord pour vendre sa mine Ekati à deux sociétés de gestion de patrimoine.
Dans un communiqué de presse publié lundi 7 décembre, Dominion a annoncé la vente de la mine de diamants à DDJ Capital Management et Brigade Capital Management LP, deux gestionnaires d’investissement pour les titulaires de privilèges de second rang de la société.
Les fonds gérés par DDJ Capital Management ont détenu Samuels Jewelers à la fin des années 1990 jusqu’au début des années 2000, tandis que Brigade était l’un des cabinets qui ont renfloué les 218 millions de dollars de Barney dans le cadre du financement du débiteur non dessaisi, à l’époque où ces grands magasins, désormais disparus, recherchaient un acheteur.
Les deux sociétés feront l’acquisition de la quasi-totalité des actifs de Dominion, en échange d’une reprise de 70 millions de dollars de dettes.
La vente n’intègre pas la participation de 40 % de Dominion dans la mine Diavik de Rio Tinto. Dominion et Rio Tinto sont engagées dans un conflit juridique à part, concernant leur partenariat dans Diavik.
Une fois l’accord conclu, Dominion prévoit que l’activité courante permettra de payer ou de dédommager d’une autre façon différents acteurs : les employés de Dominion, y compris les engagements pour leur retraite ; les autorités gouvernementales, y compris les obligations de restaurer les terrains lorsqu’Ekati fermera définitivement ; les partenaires de l’Accord sur les répercussions et les avantages de Dominion et d’autres groupes indigènes et communautés du Nord.
La vente de la mine Ekati est soumise à des conditions, dont une approbation par les tribunaux.
La date limite de signature est prévue le 1er février. Dominion a affirmé vouloir « engager toutes les actions raisonnablement nécessaires ou appropriées » pour relancer les opérations dans la mine au plus tard le 29 janvier.
Bien que la majeure partie des employés d’Ekati ne travaillent plus depuis le mois de mars, une équipe de base est présente sur place pendant les opérations d’entretien et maintenance. Le mois dernier, Dominion a rappelé 60 travailleurs, en prévision de la réouverture.
Lorsqu’elle est pleinement opérationnelle, Ekati emploie plus de 1 000 personnes, dont 396 membres de l’Union des travailleurs du Nord (UNW) du Canada, section locale 3000.
Mardi 8 décembre, Todd Parsons, le président de l’UNW, a déclaré que le syndicat était « heureux et soulagé » que Dominion ait trouvé un acheteur pour la mine et que l’accord comprenne la protection des travailleurs et de leur retraite.
« Étant donné que le syndicat représente près de 400 travailleurs d’Ekati, notre principal objectif pendant cette période difficile était le succès et la réouverture de la mine, aussi bien pour assurer un emploi stable à long terme à nos membres que pour la croissance économique du territoire », a-t-il déclaré.
« Il s’agit d’une bonne nouvelle, en particulier à l’approche des fêtes et nous sommes impatients que le reste des membres, renvoyés chez eux, puissent reprendre le travail l’année prochaine. »
La mine de diamants, qui est située dans les territoires du Nord-ouest du Canada, à un peu moins de 200 km au sud du cercle arctique, est fermée depuis la mi-mars.
Dominion s’est vu accorder une protection contre l’insolvabilité le mois suivant, après avoir évoqué les perturbations provoquées par la Covid-19 sur le marché diamantaire international.
Un précédent accord pour vendre Ekati à des filiales de son propriétaire actuel, The Washington Companies, avait échoué cet automne, face aux objections des assureurs de Dominion.