Il y a quelques jours, j’ai reçu un e-mail d’une journaliste indépendante qui travaillait sur un article pour un quotidien bien connu et respecté. Elle avait quelques questions sur l’industrie diamantaire, et elle a évoqué comme un fait le « nombre de morts » qu’elle engendre. [:]C’était quelques jours après la publication dans le Huffington Post d’un article émaillé d’idées fausses et d’erreurs sur notre secteur, à commencer par le nom de la capitale botswanaise. S’en est suivie sur Twitter une discussion qui est allée encore plus loin et a lancé une théorie sans aucun fondement sur les financements bancaires et la transparence, comme s’il s’agissait d’informations prouvées et avérées. Ce n’était pas le cas. Il s’agissait simplement de légendes urbaines.
Je passe énormément de temps à mener des recherches sur l’industrie diamantaire, aussi ces erreurs m’ont-elles ennuyé, amusé, consterné et finalement inquiété. On a le droit de s’accrocher à ses croyances, même si elles sont erronées. C’est notre vie privée. Par contre, répandre de fausses croyances avec insistance n’est vraiment pas acceptable. Voici donc quelques informations sur l’industrie du diamant dont nous pouvons tous nous estimer fiers.
[two_third]L’industrie diamantaire donne du travail à environ un million de personnes. Le secteur indien de la taille emploie à lui seul près de 650 000 personnes. Notre industrie offre un emploi à des dizaines de milliers de personnes dans des mines dans des zones isolées en Afrique, au Canada, en Russie et en Australie. N’oublions pas non plus les activités de taille et de fabrication de bijoux en Chine, en Thaïlande et dans de nombreux autres pays en développement, qui nourrissent nombre de familles et font augmenter leur niveau de vie. Il s’agit là de travailleurs salariés ou sous contrat. En tenant compte de leurs familles, ce sont plusieurs millions de personnes qui vivent grâce à l’industrie diamantaire.
On estime à 14 ou 15 % la part mondiale de brut extraite artisanalement des alluvions. C’est le fruit du labeur de personnes qui travaillent dur, et non d’entreprises, ou encore moins de grandes multinationales.
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« L’industrie diamantaire donne du travail à environ un million de personnes. Le secteur indien de la taille emploie à lui seul près de 650 000 personnes. »
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Les mines de diamants au Zimbabwe, au Botswana, en Sierra Leone, en Namibie et dans d’autres pays ont amené des services de santé à une population qui sans cela n’y aurait jamais eu accès. Ce seul fait constitue une bonne raison d’acheter des diamants. Ces services comprennent le dépistage et le traitement du sida, ainsi que la fourniture d’informations sur cette maladie insidieuse.
[two_third]Une large part du coût des diamants africains couvre les salaires ainsi que le paiement des redevances et des impôts. Ajoutons à cela les autres dépenses liées aux mines, notamment les achats de nourriture, de services et de matériel qui profitent aux économies locales. N’oublions pas les systèmes de distribution et de filtration de l’eau, les programmes éducatifs, les cliniques et la disponibilité de médicaments difficiles à obtenir, les nouveaux logements à proximité des mines, et tout à coup, nous apportons là notre soutien à des communautés désavantagées comme aucun de ceux qui boycottent les diamants au nom de « l’éthique » ne le fait pour quiconque. Nulle part.
La majorité des diamants sont taillés à Surat, dans l’État indien du Gujarat. Selon le gouvernement indien, Surat dispose du salaire moyen le plus élevé en Inde. La ville vivant largement des industries diamantaire et textile, cela signifie que les ouvriers du secteur du diamant (et du textile) figurent parmi les mieux payés du pays.
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« Nous apportons là notre soutien à des communautés désavantagées comme aucun de ceux qui boycottent les diamants au nom de «l’éthique» ne le fait pour quiconque. »
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Toujours en Inde, de nombreuses entreprises diamantaires ouvrent des écoles. Elles éduquent gratuitement les enfants. Certaines de ces écoles sont réservées aux enfants des employés, d’autres sont ouvertes à tous les enfants de la région. Certaines cherchent même activement les enfants sans abri pour leur donner un toit, en plus d’une éducation.
Ces écoles offrent des repas gratuits, ainsi qu’un métier dans la taille ; ce n’est pas une obligation, mais une invitation ouverte. Une opportunité comme il n’en existe pas d’autres. Une entreprise (qui n’a pas d’école) évoque et félicite souvent les enfants de sa communauté pour leurs bonnes notes dans sa newsletter interne.
[two_third]Il y a une société diamantaire qui fait don d’un tiers de ses profits pour des projets de soutien aux communautés dans lesquelles elle est implantée (un autre tiers est consacré à la recherche et au développement). Une autre, dans un autre pays, finance l’un des plus importants projets locaux destinés à nourrir les sans-abris et les personnes dans le besoin. De nombreuses autres encore donnent un dixième de leurs profits à des causes louables.
Le public en dehors de l’industrie du diamant ignore ces projets, tout comme une bonne partie du secteur. Il ne s’agit pas d’une coïncidence : ces entreprises n’agissent pas ainsi pour se montrer sous leur plus beau jour ou parce que cela fait joli dans leur rapport annuel. Elles le font parce qu’elles sont intimement convaincues qu’elles doivent partager leur bonne fortune avec les autres. Je ne mentionne pas leurs noms car elles ne souhaitent pas être citées. Elles font preuve d’humilité, et préfèrent l’action à la publicité.[/two_third][one_third_last]
« Ces entreprises n’agissent pas ainsi pour se montrer sous leur plus beau jour. Elles font preuve d’humilité, et préfèrent l’action à la publicité. »
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Si vous avez déjà lu cette rubrique, vous savez que sous bien des aspects, la profession dispose encore d’une bonne marge de progression. Pourtant, il est important, à l’occasion, de faire un état des lieux et de mentionner les bonnes actions, les bienfaits, et oui, les comportements éthiques que l’on peut y constater.
Alors la prochaine fois que vous entendez dire que les diamants ne sont qu’un stratagème machiavélique du « Cartel » et qu’ils ne sèment que mort et dévastation, ne perdez pas courage. Vous pouvez citer toutes ces belles initiatives, et celles d’organisations comme la Diamond Development Initiative, le Diamond Empowerment Fund, Jewelers for Children, et bien d’autres encore. Il y a tellement d’objets de fierté dans l’industrie du diamant : c’est notre mission de porter certaines réalités positives à la connaissance du grand public, au lieu de le laisser dans une ignorance crasse peuplée d’idées fausses et de douloureuses erreurs.