Au cours de la semaine du 4 mars, l’article de couverture du numéro de mars d’IDEX Magazine a abordé, entre autres choses, le danger que présente le mêlé synthétique non déclaré pour la filière d’approvisionnement des diamants.[:] Si les fabricants, designers et détaillants de bijoux n’ont plus confiance dans l’offre de mêlé naturel, ne sachant plus s’il est vraiment naturel, quelles en seront les conséquences pour toute la chaîne d’approvisionnement, des miniers jusqu’aux consommateurs ? Ne ratez pas ce magazine. Son contenu est à la fois intéressant et révélateur.
Parallèlement, un nouvel argument a fait son apparition concernant les synthétiques.
De Beers a récemment annoncé que, contrairement à d’autres fabricants et distributeurs de synthétiques, elle ne chercherait pas à consigner, déclarer ni partager des informations sur des traitements éventuels appliqués aux synthétiques sertis sur des bijoux Lightbox. De même, De Beers s’oppose à la certification des synthétiques. Selon le minier, les synthétiques sont un produit manufacturé. Tous les synthétiques doivent, en fin de processus de fabrication, être évalués pour savoir s’ils sont, ou non, bons à l’usage, comme n’importe quel autre produit.
Sally Morrison, directrice marketing de Lightbox, a confirmé cette position dans un e-mail.
« Il nous semble inapproprié d’appliquer la logique des diamants naturels à ce produit. Pour nous, ce sont deux choses différentes et cette approche ne convient pas. En ce qui concerne la certification, la qualité intrinsèque d’une pierre naturelle est un facteur clé de sa valeur car elle établit sa rareté relative. Or, un synthétique est un produit manufacturé qui, par définition, n’est pas rare puisqu’il peut être reproduit à l’infini. La qualité est contrôlable, en fonction de l’efficacité du processus de production », a écrit Sally Morrison.
Steve Coe, PDG de Lightbox, a confirmé ces intentions dans une conversation téléphonique. « Les synthétiques sont un produit manufacturé, a-t-il déclaré. Il n’est pas nécessaire d’informer le consommateur sur le processus de fabrication, les différentes étapes, les améliorations ou les modifications qui ont été appliquées, etc. Ainsi, même si tous ceux qui achètent une BMW sont intéressés par la garantie accordée avec cette voiture de qualité, il leur suffit de savoir que le véhicule est bien conçu et qu’il a été soumis à un contrôle qualité strict. Je vous garantis que nous faisons de même avec nos synthétiques. »
Et les consommateurs le comprennent. Dans un récent article du Malta Times, Andreas Sweitzer, journaliste indépendant installé à Malte et qui publie régulièrement des articles sur les affaires économiques et commerciales, a écrit à propos des synthétiques : « Non seulement les diamants sont éternels, mais ils le sont à tout jamais… Les synthétiques sont trop réguliers, trop transparents, trop parfaits lorsqu’on les compare à leurs camarades qui se sont développés pendant quelques centaines de millions d’années à 700 km de profondeur. Pourtant, ils brillent autant qu’ils peuvent…»
Le marché diamantaire, même s’il a une montagne de travail à faire et des changements à apporter pour promouvoir son propre produit, devrait se rallier à cette position de De Beers. En effet, pourquoi vouloir certifier un synthétique ? Il n’a rien de spécial. Il n’a pas entrepris le périple fascinant et unique depuis les profondeurs de la Terre, où il a été créé il y a des millions d’années, et n’a pas non plus fait deux fois le tour du monde avant de finir serti sur un bijou. Il n’a aucune histoire à raconter ni aucun argument à avancer. Ce n’est pas lui qui fait sa certification, contrairement à un diamant naturel.