Chaque jour, nous prenons des risques. Certains limités, d’autres plus dangereux. Or, inévitablement, toute décision est assortie de risques. Il s’agit d’une caractéristique essentielle du monde des affaires, qui ne fait que se développer. [:]
Le marché se trouve dans une situation très délicate ; les décisions qui seront prises dans les mois à venir auront une influence pendant plusieurs années. Ces dernières semaines, nous avons expliqué, de diverses manières, les nouveaux dangers qui attendent le marché. Les prix du brut sont tellement élevés qu’ils excluent toute rentabilité. Les marges des tailleurs sont faibles. Ceux-ci ont d’ailleurs cessé leurs activités face à des prix du taillé pratiquement inchangés. Simultanément, les consommateurs achètent, mais sans frénésie.
De surcroît, les banques qui financent l’industrie, au moins la section de gros dans la filière, du brut au taillé, augmentent leurs frais et réduisent le financement. Les activités se développent alors moins rapidement et le défi est de plus en plus complexe.
Nous avons également abordé les difficultés qui existent à augmenter les ventes chez les consommateurs. Aux États-Unis, les ventes de bijoux ont progressé, mais les bijoux en diamants ne suivent pas le même rythme. Ils perdent même des parts de marché.
En Chine, grand espoir pour l’essor de la consommation, les ventes de bijoux en diamants sont en hausse. Or, ces acheteurs chinois restent très conservateurs. Ils continuent de préférer les bijoux en or, pour l’aspect investissement. Le jade est encore plus désirable que les diamants. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de place pour une croissance des bijoux en diamants. Toutefois, l’espoir que les bijoux sertis de diamants, dans un large éventail de qualités et de couleurs, soient les stars des vitrines s’est simplement révélé trop optimiste.
Au Japon, après une belle progression de trois ans, les importations de taillé commencent à faiblir. Ne parlons pas de l’Inde et de ses difficultés économiques. Il suffira de dire que le prix de l’or a reculé ; beaucoup préfèrent profiter de l’occasion pour acheter des bijoux en or.
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Pour compliquer encore les choses, les fabricants disposent d’un énorme stock de taillé. Il est issu du surplus de brut que les négociants ont acheté l’année dernière, sachant que la rentabilité ne serait pas forcément au rendez-vous. Ces marchandises ont fini par être taillées et attendent maintenant des acheteurs.
La situation n’est pas absolument pessimiste. Mais si l’industrie continue de travailler sans rien changer, aucune amélioration ne devrait intervenir. La voie est dangereuse.
D’autre part, il y a là une excellente occasion de repenser l’ancien modèle, de tracer un nouveau parcours. Les projets sont extrêmement nombreux. Il s’agit notamment d’améliorer l’efficacité : investir dans le marketing intelligent, faire passer les normes de création de rapports au XXIe siècle, aborder les questions d’éthique et bloquer le flot continu des diamants de laboratoire non déclarés dans des plis de pierres naturelles.
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« La situation n’est pas absolument pessimiste. Mais si l’industrie continue de travailler sans rien changer, aucune amélioration ne devrait intervenir. »
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Les défis sont nombreux, mais ils découlent d’une nécessité. Les possibilités qui naîtront seront abondantes, en particulier pour ceux qui cherchent à se réinventer, à l’ère des données facilement accessibles et des mémoires infinies.
Ne pas aborder ces questions, c’est prendre un pari fou sur l’avenir de l’industrie. Les ignorer, cela revient à s’enfouir la tête dans le sable. Comme quelqu’un aime à me le rappeler, dans cette position, vous avez le derrière qui dépasse. N’importe qui peut lui donner un bon coup de pied. Ce n’est pas ainsi que l’on progresse.
Shana Tova
