En septembre dernier, j’ai écrit un article sur les prix des diamants synthétiques, dans lequel je citais un « ancien de l’industrie », qui se demandait, voyant des diamants synthétiques vendus avec une remise de 90 % par rapport à la liste Rapaport, « Jusqu’où peut-on descendre encore ? 100 % ? »
Puis, au cours de la semaine du 14 novembre, j’ai écrit un article de blog sur le bouleversement à venir dans le monde des diamants synthétiques, expliquant qu’un vendeur du salon JCK à Las Vegas avait proposé des diamants synthétiques de 1 carat avec « une remise de 100 % par rapport à Rapaport ». Inutile de vous procurer le dernier exemplaire de la liste Rapaport pour savoir qu’une « remise de 100 % » implique la gratuité.
Ce que je n’avais pas compris, mais que j’ai découvert par la suite, c’est que la personne qui avait fait cette déclaration – et qui m’autorise à citer son nom – est celle à l’origine de la promotion « 100 % de remise par rapport à Rapaport » à Las Vegas.
Alan Cohen, vice-président des ventes de Shinebright USA, un fournisseur de diamants synthétiques, avait imaginé cette idée de « 100 % de remise » avec Akshat Sanghavi, président de Shinebright, plus ou moins comme une plaisanterie.
« J’étais frustré d’entendre parler d’une réduction 97 % ou 98 % par rapport à Rapaport, affirme-t-il. Comment peut-on faire des bénéfices avec une remise de 97 % ? J’ai donc eu envie de faire quelque chose de fou. »
La promotion mentionnait que les diamants étaient vendus « avec une réduction de 100 % par rapport à la liste Rapaport », sous réserve de certaines conditions, notamment un achat associé. Ce n’est donc pas comme si la société distribuait ses diamants gratuitement, explique-t-il.
Le bijoutier a reçu des appels du monde entier à ce propos et a pu ouvrir de nouveaux comptes lors du salon. (Même s’il fait remarquer que tous les grossistes du secteur n’ont pas apprécié la plaisanterie). Et même si sa société a bien distribué quelques diamants gratuits, ils étaient associés à d’autres commandes.
Alan Cohen se montre extrêmement optimiste quant à l’avenir des diamants synthétiques. Il considère qu’ils représenteront à terme 50 % du marché. Il rappelle toutefois que la promotion était assortie d’un message.
« Je m’insurgeais contre la dévaluation du produit. Il faut arrêter cette folie. »
Cette histoire a donné lieu à une promotion intelligente, qui a surpris le marché. Mais a-t-elle mis un terme à cette descente infernale ? D’après les preuves récentes, probablement pas.