Lors du sight de la semaine du 2 mai au Botswana, De Beers a proposé à tous ses sightholders des diamants dont l’origine peut être tracée dans toute la filière, grâce à sa plate-forme Tracr basée sur la Blockchain.
« Nous proposons depuis un certain temps des informations sur l’origine en nous basant sur les factures, explique David Prager, le directeur de marque de De Beers. Mais il s’agit là d’une toute autre histoire. Avant, les revendications de provenance ne pouvaient pas être associées à chaque diamant individuellement. »
Ce programme « débute à la source et attribue à chaque diamant un identifiant Tracr unique, explique-t-il. Lorsque les fabricants vendent ces diamants aux détaillants sous leur forme taillée, les détaillants peuvent entrer ces identifiants dans l’appli Tracr et découvrir l’origine des pierres. »
Même si De Beers travaille avec Tracr depuis 2018, David Prager considère ce lancement comme une « grande étape et, en même temps, un premier pas. Selon nous, les consommateurs vont maintenant insister pour savoir d’où viennent leurs produits et le rôle qu’ils jouent dans le monde. Nous engageons la première étape pour pouvoir répondre à ce besoin, à l’échelle adéquate. »
Pour l’heure, les informations issues de Tracr indiqueront simplement que le diamant provient de De Beers mais ne citeront pas celui des quatre pays (Namibie, Afrique du Sud, Botswana et Canada) dont il est issu.
« Sans trop présager de ce qui viendra, nous savons que nous sommes aux débuts de l’évolution technologique, explique David Prager. Nous observons les progrès de la technologie : nous pouvons désormais ajouter des informations sur les pays où nous travaillons. »
Actuellement, près de 25 % de la nouvelle production de De Beers est enregistrée sur la plate-forme Tracr. Le système est pour l’instant limité aux diamants de 1 carat et plus sous forme brute. L’objectif à long terme est de rendre traçable toute la production de De Beers.
« Nous estimons qu’aujourd’hui, Tracr peut intégrer près d’un million de pierres par jour sur la plate-forme, estime David Prager. Nous prendrons le temps d’inscrire des personnes dans le système. Mais l’objectif général est de charger toute la production sur la plate-forme. »
L’opération englobera également les pierres les plus petites.
« Nous savons que le mêlé pose problème dans l’industrie, explique-t-il. Nous travaillons avec des sightholders pour aboutir à un système prévoyant une solution pour chaque diamant qui passe par la chaîne de valeurs, quelle que soit sa taille. »
La traçabilité des diamants devient essentielle, étant donné les sanctions imposées aux diamants russes, ajoute David Prager.
« Elle permet à un détaillant d’avoir confiance dans le produit qu’il achète et dans ce qu’il vend dans sa boutique », explique-t-il.
Le système Tracr aura un « coût mais qui reste minimal et reflète la vitesse de mise sur le marché », explique-t-il.
Même si le programme Tracr est destiné à être partagé entre des entreprises, la technologie aidera à appliquer le nouveau code d’origine que De Beers teste auprès des consommateurs.
On peut se demander si les sanctions imposées contre le principal concurrent de De Beers propulseront les ventes de la société. David Prager estime que le minier produit déjà « en fonction de ses capacités ».
« La demande américaine reste solide et forte, explique-t-il. Notre production est ce qu’elle est. »