De Beers autorise actuellement des reports illimités pour ses sightholders lors de la prochaine vente de brut, au motif que les fermetures de fabricants ont gelé la demande, selon ce que des sources du marché ont affirmé à Rapaport News.
Cette mesure rare fait suite à l’arrêt de l’industrie de la taille à Surat au cours de la semaine du 23 mars en raison du coronavirus, ce qui ne laisse aux acheteurs que de faibles opportunités de tailler ou de revendre les marchandises du minier. Les sightholders s’attendent à des ventes quasi-inexistantes lors du sight qui débute lundi 30 mars au Botswana.
« Personne n’imagine que plus de 10 % ou 15 % des marchandises puissent être vendus, a expliqué un sightholder. Cela n’a pas vraiment de sens de conserver des marchandises pour les faire fabriquer dans un mois. »
Au cours de la semaine du 16 mars, d’après De Beers, ses clients avaient exprimé le souhait que le sight ait lieu, malgré le fait que le Botswana interdise l’entrée sur son territoire de personnes en provenance des États-Unis, de Chine, d’Inde, de Belgique et de plusieurs autres pays. Toutefois, la situation évolue rapidement. La fabrication a maintenant totalement cessé en raison d’un confinement total de trois semaines en Inde et parce que les marchés de retail ferment partout en Amérique du Nord et en Europe. Les expéditions à l’international sont aussi devenues plus problématiques.
De Beers a réagi en autorisant les sightholders à reporter des achats lors de cette vente, la troisième de l’année, jusqu’aux sights 4 et 5 qui se dérouleront en mai et juin. Et bien qu’elle ait autorisé des reports de marchandises destinées à la Chine lors du sight de février, les nouvelles autorisations s’appliquent à toutes les catégories. Ses prix du brut restent inchangés par rapport à février, a compris Rapaport News.
« Nous vivons une époque exceptionnelle et je pense qu’ils se comportent en leader exemplaire dans la façon d’approcher cette situation, a indiqué une autre source du secteur du brut. Le marché apprécie. Il n’est absolument pas possible d’obliger des gens à acheter des marchandises lors de périodes comme celle-ci, alors que tout est gelé. Le marché évolue chaque jour. Il y avait peut-être de la demande la semaine dernière, parce que l’Inde ne devait pas encore s’arrêter, mais j’ignore quel niveau de demande peut encore être exprimé, à moins que quelqu’un ne soit prêt à s’asseoir sur ses marchandises pendant quelques mois. »
Les sightholders peuvent toujours, en théorie, effectuer des achats à distance, étant donné la nature relativement homogène des boîtes de De Beers, même si la plupart d’entre eux ne sont pas en mesure de se déplacer. Toutefois, le minier pourrait encore annuler le sight, a déclaré une autre source, sous couvert d’anonymat.
« Peut-être y aura-t-il un client qui achètera une boîte, mais pas plus », a-t-il prévu.
De son côté, De Beers a reporté les échéances de candidature pour son nouvel accord clientèle, prévues pour la semaine du 23 mars, jusqu’à fin avril, en raison des conséquences de la pandémie, ont indiqué des sources. Les clients doivent préciser le programme d’approvisionnement auquel ils souhaitent participer à compter de 2021. Le minier propose en effet différents contrats pour les fabricants, les négociants et les détaillants.
La société prévoit également de renoncer progressivement à sa pratique actuelle qui consiste à déterminer les futures attributions de brut en fonction des achats antérieurs. À l’heure actuelle, les sightholders conviennent d’un programme d’approvisionnement, dans le cadre d’un contrat d’un an, et sont censés réaliser les achats prévus, avec une flexibilité limitée. Toutefois, les ralentissements de l’industrie l’année dernière ont obligé le minier à introduire des concessions sans précédent pour éviter d’inonder le marché de marchandises non demandées.
De Beers a refusé de commenter sa décision.