D’après des sightholders, De Beers prévoit d’attribuer davantage de brut aux unités de fabrication en Afrique en 2023, ce qui réduirait l’offre pour d’autres structures de taille, alors que la production globale du minier ralentit.
Une part plus importante des diamants de De Beers ira aux fabricants du Botswana, de Namibie et d’Afrique du Sud en 2023, d’après ce qu’ont indiqué les sightholders à Rapaport News au cours de la semaine du 5 décembre. Ils ont fait remarquer que l’initiative concerne des marchandises qui seraient auparavant allées à des fabricants internationaux, et principalement indiens. Ce changement fait partie des efforts déployés par le minier pour renforcer les industries diamantaires locales des pays producteurs, un système connu sous le nom de « valorisation ».
De Beers possède des mines dans les trois pays africains cités plus haut, ainsi qu’au Canada. Le minier vient d’ajouter un nouveau sightholder, Molefi Letsiki Diamonds Holdings, en Afrique du Sud, d’après des déclarations d’un porte-parole de la société vendredi 9 décembre.
« La valorisation joue un rôle toujours plus important dans notre approche. Nous adressons nos marchandises en priorité aux opérations de taille dans les pays producteurs », a-t-il expliqué.
Les usines du Botswana, qui comptent environ 40 installations consacrées à la taille, recevront également du brut d’une grosseur inférieure à ce qui se faisait avant. Même si le brut qu’ils transformaient précédemment pesait principalement 2 carats et plus, les sightholders s’attendent maintenant à recevoir de De Beers davantage de marchandises de 1 à 2 carats, de qualité supérieure, qui seront taillées dans le pays.
Cet ajustement s’inscrit dans les projets visant à faire fabriquer davantage de marchandises de De Beers en Afrique. Il intervient alors que le minier et le Botswana négocient un nouveau contrat commercial. Ces pourparlers ont été retardés maintes fois ; des rumeurs avancent que le gouvernement attend de meilleures conditions pour les gros diamants de grande valeur de son pays.
« De Beers aura vendu environ 1 milliard de dollars cette année aux usines des pays producteurs, a estimé un sightholder. Je pense que vous pouvez y ajouter sans problème 20 % supplémentaires pour l’année prochaine. »
Début décembre, le minier a informé ses clients de ses attributions pour 2023. De Beers n’a pas souhaité en communiquer les détails.
La société prévoit un recul de sa production l’année prochaine, pour un total compris entre 30 millions et 33 millions de carats, contre environ 34 millions de carats en 2022. Anglo American, sa société-mère, a annoncé le chiffre de 2022 lors d’une rencontre pour les investisseurs vendredi 9 décembre. Les prévisions établissaient une plage allant de 32 millions à 34 millions de carats.
Elle a également réduit ses prévisions de production pour 2024, estimant que le total serait compris entre 29 millions et 32 millions de carats. L’estimation antérieure prévoyait entre 30 millions et 33 millions de carats. La transition de la mine Venetia, du puits ouvert à une infrastructure souterraine, a pesé sur la production de la société. La mise en place de la pleine production dans le site d’Afrique du Sud en 2023 devrait prendre plus longtemps que prévu, a expliqué la société. Les chiffres pour 2025 seront établis entre 32 millions et 35 millions de carats, a-t-elle prévu.
« La baisse des volumes de production aura inévitablement un impact sur la disponibilité globale du brut l’année prochaine », a expliqué le porte-parole de De Beers.