Alors qu’en 2017, les cours des actions sont montés en flèche, celles du secteur du retail américain ont obtenu des résultats très en deçà, car les consommateurs (et les investisseurs) ont délaissé les canaux d’achat traditionnels pour leur préférer des plates-formes de commerce électronique. [:]Ainsi, des noms familiers comme J.C. Penney, Macy’s et Signet Jewelers ont plongé au cours de cette période. Il en a été de même des miniers spécialisés dans les diamants, entre craintes d’une offre de brut excédentaire et questionnements sur la future demande des consommateurs.
Voici les principales conclusions des résultats des actions de cette année :
1. Le retail américain s’est effondré
Les investisseurs ont manqué de confiance dans les boutiques traditionnelles, délaissant les actions comme J.C. Penney (-62 %) et Macy’s (-30 %). Ce titre a montré des signes de reprise au cours des deux derniers mois de l’année, la confiance des clients ayant augmenté avant la saison des fêtes. Le secteur est resté en-deçà du Dow Jones Industrial Average, qui a bondi de 24 % sur l’année, soutenu par une économie en progression. On a constaté un fort contraste entre les détaillants traditionnels et les sociétés plus technologiques, le cours de l’action Amazon bondissant de 54 % cette année, alors que celle d’Apple était en progression de 46 %.
Signet (-40 %) a souffert comme tous ses pairs, même si la société a également connu des difficultés spécifiques, notamment des allégations de harcèlement sexuel et des problèmes avec ses services de crédit.
2. Tiffany devant ses rivaux
L’arrivée d’Alessandro Bogliolo au poste de PDG et de Reed Krakoff au poste de directeur artistique, couplée à quelques décisions novatrices de la marque ont ramené la confiance chez Tiffany &Co.
« Les nouveaux dirigeants nous prouvent qu’ils comprennent les difficultés et les opportunités et qu’ils ne restent pas immobiles », ont indiqué des analystes de Citi, dont les propos ont été repris par CNBC à la mi-décembre. La banque a surclassé l’action Tiffany, qui est passée de « neutre » à « acheter » pour la saison des fêtes.
Le comportement des investisseurs a été la preuve de cet optimisme tout au long de l’année : l’action du joaillier a pris 33 %.
3. Les actions asiatiques et européennes se sont (pour la plupart) reprises
Le retour d’une certaine dynamique en Chine et à Hong Kong a offert un nouveau souffle au secteur du retail dans la région. Des bijoutiers comme Luk Fook (+67 %), Chow Tai Fook (+37 %) et Chow Sang Sang (+31 %) en ont profité aussi bien en termes de ventes que pour le cours des actions. Ces titres ont suivi la voie tracée par l’indice Hang Seng de Hong Kong qui a bondi de 36 % sur l’année.
Parmi les actions d’Extrême-Orient suivies par Rapaport, Sarine Technologies, installée en Israël et cotée à Singapour, a obtenu de moins bons résultats, en recul de 44 %. Un excès de taillé dans le secteur indien de la fabrication a ralenti les ventes de machines de la société.
Les actions européennes du luxe ont également connu une année solide, entraînées par une reprise de la demande des consommateurs après les soubresauts politiques de 2016 qui ont pesé sur la confiance du public. Kering, qui détient les marques de bijoux Boucheron et Pomellato, a obtenu les meilleurs résultats, prenant 81 % sur l’année.
4. Les producteurs de diamants sont à la traîne mais les miniers diversifiés progressent
L’année a été mauvaise pour les actions Firestone Diamonds (-81 %), Petra Diamonds (-51 %) et Mountain Province (-49 %) et chez quasiment tous les autres miniers spécialisés dans les diamants. Les causes de ces baisses sont propres à chaque société mais le tableau général est celui d’un stock excédentaire de brut, lié à la hausse de production des grands miniers et au fait que trois nouvelles mines sont entrées en production au cours de l’année.
Au contraire, les actions d’Anglo American, propriétaire de De Beers, ont pris 33 %, alors que Rio Tinto était en progression de 24 %. Ces hausses traduisent la reprise des actions du secteur minier, principalement du fait d’une amélioration des cours des métaux.
5. L’Inde se reprend après la démonétisation
Mené par Titan Company (+153 %), le secteur indien de la bijouterie a fait preuve d’une forte remontée. L’industrie a profité d’une amélioration de la demande par rapport à la même époque l’an dernier, le gouvernement ayant décidé en novembre 2016 d’invalider 86 % des billets, ce qui avait pesé sur les liquidités.