L’offre de diamants pour les États-Unis provient du monde entier. Étant le plus grand marché de consommation de diamants au monde, les États-Unis sont le pays qui importe le plus de diamants : plus de 400 milliards de dollars de taillé au cours des 30 dernières années.
Plus précisément, entre janvier 1989 et août 2020, les importations brutes des États-Unis ont atteint le chiffre extraordinaire de 426 142 353 096 dollars de taillé.
D’ici la fin 2024, ce chiffre pourrait facilement parvenir au niveau faramineux de 500 milliards de dollars. D’où proviennent ces diamants et quelles sont les implications pour l’extraction minière ?
D’où viennent les diamants des États-Unis ?
Pendant la majeure partie de ces 30 années environ et jusqu’en 2015, Israël était la principale source de diamants des États-Unis. La Belgique arrivait juste derrière jusqu’en 1992. À partir de là, les choses ont commencé à changer dans la filière intermédiaire.
En 1993, le secteur de la fabrication indien est devenu suffisamment important et son envie de conquérir des parts de marché suffisamment forte pour passer de la troisième à la deuxième place des fournisseurs de taillé pour les États-Unis.
En 2016, l’Inde était déjà le plus gros fournisseur de taillé des États-Unis. À partir de là, les fabricants israéliens ne parvenaient plus à concurrencer l’Inde en termes de coût ou d’échelle.
Ces trois pays – Inde, Israël et Belgique – ont représenté de 90 % à 93 % des importations de diamants américaines jusqu’en 2005. À cette époque, les importations en provenance d’Afrique du Sud ont commencé à prendre de l’importance. Le pays n’est jamais devenu une source de taillé majeure mais la valeur moyenne élevée des importations de diamants d’Afrique du Sud ont suffi à le propulser à la quatrième place des plus grands fournisseurs de diamants des États-Unis.
En cinquième position, la valeur de préférence aux volumes
Au fil des années, un cinquième pays est devenu une source importante de diamants. Très différente des quatre autres, la Suisse vient terminer la liste des cinq plus gros fournisseurs de diamants des États-Unis.
Les trois plus grands fournisseurs des États-Unis sont les plus grands centres de taille au monde et l’Afrique du Sud est un pays producteur avec un secteur de la taille actif ; en revanche, la Suisse n’entre dans aucune de ces catégories.
Dépourvu d’une grande industrie de la taille et de toute activité minière, ce pays européen, plus connu pour son système bancaire, est un important fournisseur de diamants pour les États-Unis, et ce pour une raison très différente.
Comme l’Afrique du Sud, la Suisse est une source de marchandises de grande valeur – voire de très grande valeur. Le prix moyen des diamants taillés importés aux États-Unis en 2019 s’élevait à 2 099,57 dollars par carat. La valeur moyenne des importations venant d’Afrique du Sud était plus de neuf fois supérieure : 19 106,96 dollars. Les importations venant de Suisse étaient considérablement plus élevées, avec 45 174,60 dollars, soit 21,5 fois au-dessus de la moyenne.
Au cours de cette période de 30 ans, l’offre de diamants aux États-Unis était issue de 162 pays différents. Certains fournisseurs étaient très petits, presque anecdotiques, mais 29 d’entre eux ont apporté 100 millions de dollars ou plus au fil des années. Les super-fournisseurs figurent au nombre de 13 et ont procuré 1 milliard de dollars de taillé ou plus depuis 1989.
Ces super-fournisseurs, assurant 1 milliard de dollars, sont :
Pays | Milliards de dollars |
Israël | 175,2 |
Inde | 120,1 |
Belgique | 74,4 |
Afrique du Sud | 12,4 |
Suisse | 8 |
Hong Kong | 5,5 |
Russie | 3 |
Chine | 2,9 |
Royaume-Uni | 2,4 |
EAU | 1,8 |
Canada | 1,8 |
Botswana | 1,5 |
Thaïlande | 1 |
Pour connaître les chiffres du commerce annuel des diamants des États-Unis et d’autres grands pays, consultez la page des statistiques.
Recul de la valeur moyenne de l’offre de diamants aux États-Unis
Malgré la valeur moyenne élevée des marchandises importées de Suisse, la valeur moyenne de l’offre de diamants aux États-Unis a baissé ces dernières années. Depuis le plus haut historique, d’un montant de 2 289,63 dollars en 2018, le chiffre est en baisse de 15,7 %, pour atteindre une moyenne de 1 930,03 dollars par carat cette année.
La tendance est intéressante. Le prix moyen des importations de diamants des États-Unis connaissait une tendance à la hausse. Les forts revirements économiques ne pouvaient entraîner que des replis temporaires. Il est logique que les prix moyens continuent d’augmenter à long terme, mais pas uniquement.
De même, les hausses récentes ont eu lieu alors que le prix de gros moyen des diamants taillés baissait. La raison en est, en partie, que la plupart des diamants entrant aux États-Unis sont sertis sur des bijoux. Les diamants qui entrent aux États-Unis sans être sertis – ce qui est montré ici – suivent une tendance différente.
Une explication possible à la hausse de la valeur moyenne du taillé serait que davantage d’Américains achètent de plus gros diamants après les avoir choisis chez un bijoutier.
Existe-t-il un monopole des diamants ?
Beaucoup considèrent que l’industrie de l’extraction est un monopole et que De Beers fixe les prix, la quantité et le rythme de l’offre de diamants. Or, De Beers n’est plus un monopole. Le minier reste toutefois le plus gros fournisseur en valeur mais sa part de marché a baissé en dessous des 30 %. Il existe un autre grand acteur sur le marché, ALROSA, le plus gros fournisseur en volume.
Ces sociétés sont rejointes par trois autres grands fournisseurs. Chacun d’eux commercialise ses marchandises séparément et se montre très compétitif. Ces données sont importantes dans le contexte de l’offre de taillé aux États-Unis. Les différentes méthodologies de tarification et approches marketing des miniers ont des conséquences sur la façon dont les fabricants achètent, taillent et même négocient les diamants bruts.
Les variations dans l’offre de taillé, la concurrence entre les grands centres de fabrication, les différences d’efficacité, les domaines de spécialité et les paramètres économiques locaux garantissent tous que le marché reste concurrentiel.
C’est la raison pour laquelle les consommateurs aux États-Unis et ailleurs dans le monde disposent d’un véritable choix. Les diamants américains provenaient de 71 pays différents en 2019. Depuis 1989, les États-Unis ont importé des diamants de 161 pays. Chaque pays a fourni des marchandises différentes, dont la couleur, la pureté et le prix étaient distincts. Telle est la beauté d’un marché de consommation concurrentiel.