Brent Eiseb, un professionnel de l’industrie diamantaire depuis 24 ans, qui a gravi les échelons de la Namibia Diamond Trading Company (NDTC) et a été récemment désigné comme son nouveau président-directeur général, a accordé un long entretien au Windhoek Observer. [:]À cette occasion, il a affirmé qu’au cours des 11 dernières années, à savoir depuis la création de la Namibia Diamond Trading Company (NDTC), la société avait exécuté avec succès son mandat de tri, d’estimation, de vente et de commercialisation du brut extrait par NAMDEB Holdings, tout en s’assurant que la valorisation en aval ait un impact positif sur les vies des Namibiens.
Brent Eiseb a signalé que, depuis sa création en 2007, la NDTC avait vendu pour 30 milliards NAD de diamants à des usines de taille namibiennes. Il a affirmé que 17 millions de carats de brut avaient été triés, estimés et distribués par la société, que 1,5 milliard NAD avaient été réglés en impôts sur les sociétés et que 1,2 milliard NAD de dividendes avaient été déclarés au gouvernement.
« La NDTC a toujours joué un rôle majeur dans la création d’une industrie de la taille solide et durable, qui emploie directement plus de 1 000 Namibiens. Il est évident, d’après ce qui précède, que la NDTC est en bonne voie pour continuer à remplir son mandat et créer de la valeur pour ses actionnaires et parties prenantes », a-t-il déclaré au Windhoek Observer dans un entretien exclusif.
Il a toutefois reconnu que les exigences et pressions ont changé dans cette activité, la société devant maintenant mettre de côté 15 % des diamants en valeur et les proposer à la vente à NAMDIA.
« Les quantités accrues du brut mises à disposition pour être vendues localement nous obligent à mettre de côté et préparer une plus grande part de la production de Namibie pour la proposer aux sightholders de la NDTC et estimer tous les diamants de plus de 10,8 carats en Namibie. Cela a obligé la société à créer un service spécifique, équipé de la toute dernière technologie et des compétences adaptées pour s’assurer que cela soit effectué correctement en Namibie. Nous agirons en adéquation avec le nouvel accord namibien sur le tri, l’estimation, la vente et le marketing conclu entre la Namibie et De Beers.
« Si l’on associe cela à l’environnement commercial en constant changement du fait de la volatilité accrue de l’industrie diamantaire mondiale, on voit qu’il est vraiment nécessaire de toujours contrôler les résultats de la NDTC par rapport à ses objectifs stratégiques. Comme toute autre entreprise, la NDTC est soumise à des pressions pour en faire toujours plus avec moins de ressources. Dès lors, nous chercherons à atteindre les objectifs stratégiques efficacement », a-t-il indiqué au Windhoek Observer.
À propos de l’impact des turbulences dans l’industrie diamantaire mondiale, laquelle a assisté à une baisse des prix et de la demande des grands marchés comme les États-Unis, Brent Eiseb a déclaré : « La filière intermédiaire doit actuellement passer par une période difficile mais nous pensons que les grandes difficultés seront de courte durée. »
« Les problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés sont principalement dus à un excès de stocks de taillé, de faibles liquidités dans la filière intermédiaire et des marges serrées liées à une baisse durable des prix du taillé. De plus, l’impasse sur les droits de douane entre les États-Unis et la Chine, deux des plus grands marchés de consommation de bijoux en diamants, pèse sur l’humeur et la confiance dans l’industrie. »
Dans sa déclaration au journal, Brent Eiseb estime que la baisse des ventes de brut ces derniers mois, associée à une solide demande de retail aux États-Unis, marché clé s’il en est, avec environ 50 % de la demande mondiale de bijoux en diamants, devrait aider à répondre aux difficultés à court et moyen terme. « Dès lors, nous restons prudemment optimistes quant à la durabilité de l’activité et de l’industrie dans son ensemble », a-t-il déclaré.
Le PDG de la NDTC a exclu la possibilité que la NDTC délocalise ses enchères de diamants, suivant ainsi les pas du Botswana.
« La stratégie de distribution du brut de la NDTC s’appuie sur ce que l’on appelle communément le système des sights. Dans ce cadre, la NDTC conclut des contrats d’approvisionnement sur le long terme avec ses clients, généralement sur 3 à 5 ans. De plus, la NDTC donne à ses sightholders la possibilité de planifier la livraison de leur attribution sur une période de 12 mois. Selon nous, cet aspect, associé à la régularité de l’offre, améliore les capacités de planification des sightholders de la NDTC, ce qui améliore ensuite les efficacités dans la chaîne d’approvisionnement, tout en offrant un horizon de planification à plus long terme », a-t-il ajouté.
« Rappelons que les sightholders de la NDTC ont toujours investi dans des infrastructures et de la technologie pour améliorer la durabilité de leurs usines namibiennes. Il est donc important que l’offre de brut soit non seulement régulière, mais qu’elle soit aussi fiable et sur une plus longue période. Dès lors, il est évident que le modèle actuel de distribution de brut est aligné sur le mandat de la NDTC et qu’il le soutient totalement, mandat consistant à faciliter la valorisation en aval en Namibie. Nous n’avons donc aucune intention de nous en éloigner. »