La coalition de la société civile qui participe traditionnellement au Kimberley Process s’abstiendra de participer aux assemblées de l’année prochaine pour protester contre la présidence des Émirats arabes unis en 2016.[:]
Les organisations ont affirmé que le choix des EAU à la présidence revenait à franchir une « ligne rouge », évoquant des préoccupations constantes par rapport à des « normes laxistes » et au tarif des transferts à Dubaï, ainsi que les relations souvent conflictuelles du pays avec les ONG.
« Nous avons appelé Dubaï à modifier ses pratiques commerciales dangereuses en matière de diamants, a affirmé Alan Martin, directeur de recherche pour le Partenariat Afrique Canada, dans un communiqué. S’ils veulent être un dirigeant du Kimberley Process, ils doivent agir comme tel. »
Dans un communiqué, les EAU se sont dits « déçus » par cette décision.
« Nous restons décidés à collaborer avec la société civile, l’un des trois piliers fondateurs du Kimberley Process », ont-ils déclaré.
Le boycott menace depuis cet été, lorsque les EAU ont été élus vice-président, tremplin traditionnel vers le rôle de dirigeant, et ce malgré les objections des ONG.
Bien que Dubaï et les ONG du KP entretiennent depuis longtemps des relations houleuses, des efforts ont été observés en vue d’un rapprochement. Lors de l’assemblée de cet été, Dubaï a présenté un agenda de réformes ambitieux, que beaucoup ont jugé hors de propos pour un centre souvent considéré hostile à la réforme.
Le communiqué de la coalition de la société civile a affirmé qu’elle « a tenté de collaborer avec les EAU pour aborder ses vulnérabilités en termes de gouvernance, améliorer son approche hostile à la société civile et bâtir une relation de travail avant qu’ils ne prennent la présidence. Toutefois, ces derniers mois, la coalition a découvert que son partenaire dans cet effort manquait de sincérité. »
En réaction, les EAU ont affirmé que les déclarations de l’ONG étaient « sans fondements et entachées d’erreurs », produisant deux e-mails en provenance de Peter Meeus, président du Dubai Diamond Exchange, qui réclamaient une rencontre pour discuter de l’obligation de vérification de la chaîne d’approvisionnement.
Alan Martin a répondu : « Les [premiers] e-mails ont été envoyés pendant l’intersession [de juin]. Nous en avons accusé réception et avons affirmé que nous étudierions les propositions des EAU. Depuis l’intersession, c’est le silence total. Le second e-mail était une invitation à se rencontrer pour discuter. Il n’y avait pas de demande explicite d’entamer un dialogue à propos d’une « coopération » ou d’un quelconque sujet spécifique. »