Des procureurs en Belgique qui font un procès à un négociant après une descente de police musclée dans son entreprise, des arrestations en Israël alors que la police enquête sur des activités financières illégales à la bourse du diamant, le gouvernement indien qui décide de combattre les allers-retours et le Département d’Etat américain qui aborde avec les ONG la manière de modifier la règlementation du commerce de diamants… Mesdames et messieurs, faites un triomphe à la Nouvelle Donne, version 2.0 : le resserrement des contrôles. Contrairement à la première version, ciblée sur l’économie de l’industrie, celle-ci est consacrée au droit et aux contrôles. Dans les deux cas, les négociants doivent faire preuve de flexibilité et être capables de s’adapter au changement.[:]
Aujourd’hui, le Antwerp World Diamond Centre travaille sans relâche à améliorer les relations avec le gouvernement belge et, dans le même temps, à faire connaître les griefs du marché, d’autres, en revanche, de l’autre côté de la barrière, se font fort de publier des articles préjudiciables dans la presse locale.
En Israël, en dépit de tentatives courageuses sur le marché pour poursuivre les activités comme à l’ordinaire, la presse publie chaque semaine un certain nombre de rapports sur la banque illégale qui aurait manœuvré depuis l’intérieur de la bourse.
En Inde, la presse cherche régulièrement à rapporter des informations sur le blanchiment d’argent au sein des transactions.
Les journaux jouent évidemment un rôle de surveillance important dans la société. Toutefois, il serait naïf de ne pas reconnaître qu’ils se font aussi l’écho d’opinions plus larges, préexistant chez les consommateurs.
Ainsi, bien que la contrebande, le blanchiment d’argent et la fraude de toute nature soient évidemment inadmissibles sur tous les plans, les pouvoirs en place se concentrent maintenant sur l’industrie du diamant, principalement sur les grossistes, dont l’activité est plus vague.
Dans son discours inaugural, la nouvelle présidente du Kimberley Process, l’ambassadeur américain Gillian Milovanovic, a déclaré que le Département d’État est en contact permanent avec des ONG qui n’ont jamais fait partie du KP. Elle révèle également que les États-Unis envisageraient de nouvelles façons de contrôler le secteur mondial du diamant.
Lorsque, chez IDEX Online, la presse généraliste nous contacte pour nous demander de l’aider à mieux comprendre notre secteur d’activité, il nous faut généralement commencer par faire tomber une idée préconçue sur l’industrie du diamant : qu’elle foisonne d’escrocs. Tout cela est loin d’être vrai et nous devons régulièrement dépasser ce préjugé.
Le problème, c’est que ce courant de pensées est partagé par des ministres du gouvernement indien, des agents de police à Anvers, des ONG à Londres et peut-être même certains fonctionnaires du Département d’État américain. L’effet sur l’industrie est néfaste ; notre responsabilité est de dissiper ces idées reçues.
Le secteur doit élaborer, au vu et au su de tous, une auto-réglementation qui permettrait d’éviter les faux pas, tout en réfutant, à la face du monde, la nécessité d’une réglementation imposée par l’extérieur. Ce n’est qu’alors que les négociants pourront travailler en se concentrant sur leur activité, sans être constamment sur leurs gardes.