Les ventes de brut de De Beers ont ralenti en janvier. Une saison des fêtes décevante a renforcé les pressions sur la filière intermédiaire.[:]
Les recettes ont reculé à 505 millions USD lors du premier cycle commercial de l’année, soit 25 % de moins que les 672 millions USD d’il y a un an, a indiqué la société mardi 29 janvier.
Janvier est généralement l’une des périodes commerciales les plus importantes de l’année pour le brut car détaillants et négociants se réapprovisionnent après les fêtes. Toutefois, selon un courtier du sight, une demande de taillé atone a suscité de la prudence chez les acheteurs de De Beers. Nombre d’entre eux ont refusé plus de marchandises que d’habitude, dont des grosses pierres généralement appréciées, a-t-il ajouté.
« L’humeur ne s’est pas vraiment améliorée pendant les fêtes. Les gens souffrent réellement du ralentissement des ventes de taillé, bien plus important que prévu en janvier, a indiqué le courtier à Rapaport News lundi 28 janvier. Cela a provoqué beaucoup de résistance lors du sight. Les gens ont regardé les marchandises mais les marges sont sous pression. Ils n’étaient donc pas particulièrement satisfaits des diamants présentés. »
Le minier a maintenu des prix stables mais les négociants ont constaté une baisse des premiums réalisables sur le marché secondaire, a ajouté le courtier. Plusieurs boîtes du sight se revendent même moins cher que le prix auquel les négociants les ont achetées à De Beers.
De nombreux sightholders voulaient laisser des produits sur place mais ne l’ont pas fait, de peur de perdre une offre future de De Beers, a écrit Dudu Harari, du cabinet de courtage Bluedax, dans un article sur le sight.
Parallèlement, rares sont ceux à espérer une éventuelle amélioration à long terme des marges bénéficiaires de la filière intermédiaire, a expliqué un sightholder.
« Les prix du taillé sont stables, même si le marché s’améliore. Il n’y a donc pas de possibilité de voir les tarifs du brut augmenter sur le marché secondaire, a-t-il déclaré. Même si la rentabilité augmente, ce ne sera que pour quelques mois, car la concurrence est rude sur le marché. »
Les pierres les moins chères ont eu des résultats particulièrement médiocres. De Beers avait autorisé des sightholders à reporter des achats lors de sa vente de septembre et a ensuite réduit les prix de ses marchandises bon marché lors du sight de novembre. Les ventes se sont reprises en décembre avec les retours des négociants après la pause de Diwali mais les articles bas-de-gamme étaient peu recherchés ce mois-ci.
« Les ventes de brut du premier cycle commercial de 2019 étaient inférieures à celles de la période équivalente l’année dernière, reflétant des ventes supérieures à la normale au cycle précédent… et les faibles rotations du brut de faible valeur dans la filière », a indiqué Bruce Cleaver, le PDG de De Beers, mardi 29 janvier.
Le quatrième trimestre 2018 a vu se dérouler une saison mitigée pour les consommateurs. Les grands détaillants Signet Jewelers et Tiffany & Co ont tous deux publié des ventes inférieures aux attentes pour les fêtes. La guerre commerciale entre États-Unis et Chine a suscité des craintes à propos de la demande des consommateurs dans les deux plus gros marchés pour les bijoux en diamants, tandis que le secteur indien de la taille continue à se débattre avec un crédit bancaire resserré et une roupie en baisse.
« On dirait qu’il n’existe pas de solution aux problèmes de l’industrie », a ajouté Dudu Harari, évoquant l’impact d’une baisse du financement et la concurrence des synthétiques.
« Les fabricants affirment que les prix du brut sont trop élevés et que le marché du taillé est lent et sélectif. Si le marché du taillé se portait mieux, il y aurait une hausse des prix du brut. »