Art diamantaire révélé : présentation gemmologique d’un brut

Nathan Bensoussan

Sur internet, les photos de « diamants bruts » de qualité haute joaillerie sont rares. Les diamants bruts sont les pierres naturelles telles qu’on les trouve dans les sols de la Terre avant d’être taillées et de devenir les joyaux que vous connaissez. Rubel & Ménasché est fière de vous présenter un cliché exceptionnel.

« Les diamants se forment dans des manteaux terrestres profonds allant jusqu’à plus de 800km sous terre. La plupart d’entre eux sont des diamants lithosphériques, nichés à 150 – 200km sous terre. Il existe néanmoins des « superdeep diamonds » enfouis dans des profondeurs terrestres allant à plus de 800km sous nos pieds, et constituant encore des zones d’ombres pour les chercheurs. »

Des conditions de formation extrêmes

Les diamants subissent des conditions de formations extrêmes, mêlant hautes pressions et températures, faisant du diamant l’un des matériaux les plus durs sur terre, du moins selon l’échelle de Mohs. En termes de pression, les conditions nécessaires atteignent environ 75 tonnes /cm2, soit l’équivalent d’un homme qui subirait la pression de 15 tours Eiffel. En matière de température, elle doit approcher les 1300°C.

Une fois les conditions réunies, il ne manque plus qu’un dernier élément indispensable à la cristallisation de notre diamant : le carbone ! Car sans lui, notre diamant n’existerait pas. Ainsi, sous la pression écrasante subie, les atomes de carbone vont se resserrer considérablement, raison pour laquelle le diamant est d’une dureté extrême. Sans ces fortes pressions, notre diamant serait du graphite comparable à celui de nos mines de crayons …

Une fois cristallisé, un long processus magmatique et géologique se met en place. Des millions, voire des milliards d’années sont nécessaires pour que les diamants remontent à la surface terrestre, transportés principalement par la roche Kimberlite. Une roche qui aura donné son nom à la célèbre mine Kimberley en Afrique du Sud, ouverte en 1871.

Gisements primaires et secondaires

Les experts parlent de « cristallisation parfaite » lorsque les diamants bruts aboutissent à une forme octaédrique. Une forme typique de brut, généralement associé à des gisements primaires : où l’on mine le diamant directement dans la roche magmatique, le cas de la mine de Jwaneng au Botswana.

Au fil du temps, l’érosion a affecté les roches, conduisant certains diamants à se retrouver emportés sur le flanc des montagnes, puis dans les rivières. On parle alors de gisements secondaires, la plupart des bruts disposeront alors de formes plus quelconques et plus éloignées des octaèdres parfaits. Les diamants du Congo sont un bel exemple de gisements secondaires.

Etude du brut

Certaines figures triangulaires, appelées « trigons », présentes sur des bruts comme ci-dessous, témoignent des conditions de formation extrêmes subies par les diamants. Ils sont un atout essentiel pour distinguer les diamants naturels bruts d’autres gemmes potentielles.

Les trigons s’apparentent à une gravure sur la surface des diamants. Une fois le brut taillé et poli, les trigons disparaissent, laissant place à l’éclat adamantin que l’on connaît du diamant.

Les scientifiques parviennent aujourd’hui à déterminer l’âge des diamants bruts à l’aide de différentes méthodes. La première étant la datation carbone : en comparant le rapport entre les isotropes du carbone 12 et 13 retrouvé piégé au sein du diamant, les chercheurs ont été en capacité d’indiquer à partir de quels éléments ils ont été formés, et par la suite d’en estimer un âge.

Les inclusions jouent aussi un rôle prépondérant dans la datation des diamants. En analysant ces dernières, les experts peuvent retracer la vie du diamant jusqu’à en déduire la température et la pression qui régnaient lors de leur formation. Ce sont de véritables mines d’informations. Les diamants les plus âgés étudiés par les chercheurs remontent à 3.5 milliards d’années et proviennent des mines de Diavik et Ekati, au Canada.

Gemmologue chez Rubel & Ménasché

J’ai depuis presque toujours éprouvé cette passion pour les minéraux et les gemmes, le métier de Gemmologue a très vite été pour moi une évidence. Il y a une citation dans le métier que je trouve très juste : « Si tu sais voir dans un diamant, alors tu sauras voir dans n’importe quelle pierre ». Le diamant est une pierre extrêmement spécifique, technique et qui requiert beaucoup d’exigence. L’apprentissage chez Rubel & Ménasché permet d’atteindre un niveau de perfectionnement très élevé sur le diamant, que l’on ne peut acquérir dans aucune autre école. C’est la force du savoir-faire de la Maison.

En tant que contrôleur qualité, je suis chargé de m’assurer que les lots passant entre mes mains correspondent au cahier des charges de nos clients. Chaque client ayant ses propres spécificités, nous nous appuyons sur les 4C du diamant pour juger les critères des pierres. Je vais ainsi contrôler la fluorescence des gemmes à l’aide d’une boîte à Ultraviolet, vérifier leur couleur à l’aide d’un carton blanc simple, observer les inclusions et la taille en utilisant un sortoscope (binoculaire grossissant les diamants 10 fois).

Mon quotidien est assez diversifié, je suis amené à trier des pierres allant d’1 carat à moins de 2 mm de diamètre (0,03 ct). En passant par des tailles ronde, ovale, poire … la diversité des diamants fantaisie que l’on retrouve chez Rubel & Ménasché est quasi infinie. Cela permet d’entraîner notre œil sur tous les types de formes.

Nous sommes amenés à voir de très belles pierres quotidiennement, parfois des spécimens exceptionnels… je me souviendrai toujours de ce jour où un diamant brut de 50cts + est arrivé entre mes mains… J’en tremblais face à cette merveille que la nature nous offre !