Ces deux derniers mois, de nombreuses théories ont émergé sur l’éventuelle « taxe carat » en Belgique. Cette nouvelle loi fiscale, si elle est approuvée par la Commission européenne, imposerait le chiffre d’affaires des diamantaires à 0,55 % plutôt que leur bénéfice[:], comme c’est le cas maintenant, et devrait donc concerner les grands diamantaires locaux. Elle pourrait ainsi créer un terrain de jeu financier plus égalitaire face à d’autres centres de négoce.
Même si l’impôt est bien présent dans l’esprit de chaque anversois, la proposition ressemble plutôt au monstre du Lochness : personne n’en a encore vu les détails. Toutefois, cela aussi est sur le point de changer. Le 9 juin, le Antwerp World Diamond Centre (AWDC) a organisé le premier séminaire sur la taxe carat à la bourse d’Antwerp Diamond Kring. Mais l’assistance était limitée aux diamantaires inscrits et la presse n’avait pas été conviée.
Le sujet reste sensible car l’évolution de la taxe carat est essentiellement liée à des décisions politiques. D’une part, les politiciens sont prêts à aider l’industrie mais, de l’autre, ils ne veulent pas être considérés comme trop protecteurs par le public.
L’équilibre politique de la Belgique s’obtient souvent par une pondération très délicate entre les intérêts des socialistes (qui ont besoin d’argent pour financer les prestations sociales) et les libéraux (qui souhaitent aider l’entreprenariat).
Mais la taxe carat semble n’être rien moins qu’une étape majeure pour s’assurer que les diamantaires d’Anvers pèsent plus lourd face aux autres centres diamantaires. Le séminaire du AWDC, qui avait fait le plein des réservations à l’avance, souhaitait proposer une vue d’ensemble de la loi avant qu’elle ne soit présentée à la Commission européenne. « Il reste encore beaucoup de flou, mais la loi a été définie dans les grandes lignes », a affirmé l’un des participants.