Andrey Zharkov, le président récemment nommé d’ALROSA, et Philippe Mellier, le PDG de la De Beers, se sont exprimés lors d’une réunion [:]conjointe des membres de la World Federation of Diamond Bourse (WFDB) et de l’International Diamond Manufacturers Association (IDMA), le troisième et dernier jour de l’Assemblée des Présidents 2015 à Tel-Aviv, mardi 16 juin.
Andrey Zharkov, dont la présence était très attendue, a exposé la position d’ALROSA, ses investissements actuels dans l’exploitation minière et ses plans pour l’avenir.
Il a affirmé qu’actuellement, la société concentre ses efforts sur la Russie mais que « [leurs] recherches suggèrent que de la kimberlite devrait probablement être découverte en Angola. »
Il a également évoqué les perspectives de l’offre de diamants pour les 10 prochaines années, laquelle devrait baisser, et il a affirmé que d’ici 2019, la demande de brut devrait excéder l’offre.
De la même façon, Andrey Zharkov a souligné que les diamants de laboratoire avaient déjà commencé à avoir des conséquences sur le marché du brut.
Il a également indiqué que l’industrie devait se rassembler pour trouver des façons de corriger le déséquilibre actuel entre les prix du brut et du taillé. Toutefois, dans un commentaire qui n’a peut-être pas fait l’unanimité, Andrey Zharkov a expliqué que le problème n’était pas celui des prix du brut, mais plutôt de l’excédent de taillé.
Comme bon nombre d’intervenants à l’Assemblée des Présidents, Andrey Zharkov a insisté sur l’importance du marketing, affirmant qu’il fallait davantage de promotion pour les diamants en tant que catégorie, plutôt que pour les marques. « Les marques gagnent plus, a-t-il ajouté, et les diamants gagnent moins. »
Dans sa présentation, Philippe Mellier a expliqué que les individus, tout aussi bien que l’industrie, devaient comprendre qu’il était impossible que les choses reviennent en arrière. « Le monde a changé et il ne fera pas marche arrière. L’industrie aussi a changé et nous ne la ramènerons pas à son état initial. N’essayez pas, vous n’y arriverez pas. »
Il a souligné qu’il n’existait pas de « baguette magique », pas de « solution universelle » pour changer la situation actuelle, étant donné la nature diverse des activités au sein de l’industrie. « Chacun de nous doit observer les changements auxquels nous assistons par le prisme des objectifs et des attributs de sa propre société… Nous devons tous gagner nos propres marges », a-t-il ajouté.
Shmuel Schnitzer, le président de l’Israel Diamond Exchange, et Ernie Blom, le président de la World Federation of Diamond Bourses, se sont adressés aux délégués et ont continué d’évoquer les grands thèmes qu’ils avaient abordés la veille.
Shmuel Schnitzer a expliqué qu’il était important que l’industrie s’attaque aux défis de la concurrence qu’exercent d’autres producteurs de luxe.
Ernie Blom a rappelé les problèmes auxquels est confrontée l’industrie. Il a affirmé que malgré sa longue histoire de leader, l’industrie n’avait jamais connu une telle convergence de difficultés. Il a également appelé tous les professionnels à faire front ensemble face aux médias, pour montrer que l’industrie est propre et transparente. Dans cet état d’esprit, il a indiqué que tous devaient se montrer scrupuleux, car « les consommateurs n’ont jamais été aussi informés et aussi intéressés. »
Maxim Shkadov, le président de l’IDMA, a reconnu que les fabricants étaient sous pression dans la filière et a plaisanté, affirmant que parfois, la fabrication des diamants ressemblait plus à un loisir qu’à un métier. Selon lui, la création de la Diamond Producers Association (DPA) représente une évolution positive et il espère constater une amélioration de la confiance dans toute l’industrie, y compris dans les usines et les bureaux.
Au cours de la session, un prix a été décerné à Willie Nagel pour l’œuvre de sa vie, en l’honneur de sa longue association avec l’industrie diamantaire, et notamment pour sa contribution essentielle à la mise en œuvre de la chaîne des garanties de 1999, destinée à vérifier la provenance des diamants du conflit.
Par David Brummer et Danielle Max