L’invasion de l’Ukraine par la Russie aura eu pour nouvelle conséquence la révocation d’ALROSA, le minier d’État russe, du World Diamond Council (WDC) qui représente l’industrie au Kimberley Process (KP).
Edward Asscher, le président du WDC, a indiqué au JCK que l’adhésion d’ALROSA « a été révoquée, et non suspendue, car nos statuts ne prévoient pas la suspension. »
« Cela signifie que si la situation revient à la normale, quelle que soit l’échéance, ALROSA devra de nouveau postuler au WDC », a-t-il expliqué.
ALROSA, qui appartient pour un tiers au gouvernement russe, était membre du WDC jusqu’à présent car, « en tant que groupe international, nous devons respecter nos statuts et tenir compte des dispositions du droit de la concurrence », explique Edward Asscher.
Mais lorsque le gouvernement américain a renforcé ses sanctions et interdit toute transaction avec ALROSA, cela « a changé la donne », puisque le WDC est une organisation américaine installée dans le Delaware.
ALROSA était un membre actif du WDC. Peter Karakchiev, son responsable des relations internationales, siégeait au conseil d’administration du groupe.
Edward Asscher estime que l’invasion de l’Ukraine par la Russie sera à l’ordre du jour de la prochaine réunion intersession du Kimberley Process en juin. Toutefois, la plupart des observateurs estiment que le KP n’engagera pas d’action car il lui faut atteindre l’unanimité au sein de ses membres.
ALROSA a également été suspendue du Natural Diamond Council et a quitté le Responsible Jewellery Council. Ses représentants ont démissionné des conseils d’administration de Diamonds Do Good et du Jewelers Vigilance Committee.
Aujourd’hui, ALROSA est évincée d’au moins une bourse financière.
Ses euro-obligations ne seront plus cotées à la bourse d’Irlande à compter du mardi 12 avril, en raison des sanctions de l’Union européenne contre la Fédération de Russie, a annoncé la société dans un communiqué.
Le minier de diamants « assure qu’il engagera tous les efforts possibles pour s’assurer une cotation sur une autre bourse, tout en respectant les exigences stipulées dans la documentation d’émission de titres et les limitations imposées par les sanctions », a-t-il déclaré dans le même communiqué.
L’un des coupons d’ALROSA avait une échéance de paiement au 9 avril mais le minier a annoncé qu’il ne pourrait pas le payer en raison des sanctions actuelles.
La société a expliqué dans un communiqué qu’elle « réitérait son engagements à satisfaire ses obligations au titre de la documentation sur l’émission de titres. » Elle a demandé au gouvernement russe de lui permettre de régler dans une devise étrangère et a interrogé le Bureau des sanctions financières du Royaume-Uni sur la possibilité de respecter ses obligations en lien avec ces titres.