Au deuxième trimestre, les ventes et la production d’ALROSA ont plongé jusqu’à atteindre leur plus bas niveau depuis 10 ans. La demande de brut a montré une faiblesse inédite pendant la crise du coronavirus.
Les ventes de brut ont perdu 91 % en glissement annuel, à 74,1 millions de dollars, moins que pendant le ralentissement de 2009, puisque le minier a autorisé ses clients sous contrat à reporter des achats à une période ultérieure dans l’année. Le volume des ventes a plongé de 92 %, à 634 000 carats, a annoncé ALROSA jeudi 16 juillet.
Les fabricants indiens n’ont montré qu’un intérêt minime pour le brut au cours de cette période puisque les usines de Surat ont fermé lors de la pandémie et parce que la demande de taillé s’est tarie. Les clients n’étaient pas non plus en mesure d’assister aux ventes contractuelles mensuelles d’ALROSA en raison des limitations de déplacement. Ils étaient également confrontés à des restrictions dans l’expédition des marchandises.
« ALROSA a engagé des mesures pour optimiser la production en réduisant son activité pour 2020 […] et en équilibrant l’offre et la demande grâce à une stratégie de ventes flexible », a indiqué le minier. Cela a amené la société à ne « vendre des diamants que s’il existe une véritable demande et à permettre aux clients de reporter les volumes sous contrat à des périodes ultérieures », a-t-il ajouté.
Lorsqu’ils avaient besoin de marchandises, les clients sous contrat ont recherché des alternatives à ALROSA et De Beers pendant cette période, jugeant les prix des miniers trop élevés étant donné l’état du marché du taillé. D’après ce que des clients ont expliqué à Rapaport News, les prix étaient plus bas lors des tenders ouverts.
L’indice des prix du brut d’ALROSA n’a baissé que de 1,4 % par rapport au trimestre précédent, la société ayant limité son offre pour éviter un fort recul des prix. Son prix de vente moyen a progressé de 22 %, à 117 dollars par carat, puisque la demande s’est déplacée vers de plus grosses marchandises. La société a vendu 102 diamants bruts entre 5 et 10 carats à des clients à long terme lors d’un tender en ligne en mai. Entre-temps, les ventes de taillé ont progressé de 16 %, à 12,8 millions de dollars. La société avait en effet davantage de marchandises à proposer qu’il y a un an après son rachat du fabricant Kristall fin 2019.
La production de brut a perdu 42 %, à 5,7 millions de carats, le niveau le plus bas sur un trimestre depuis que Rapaport a commencé à consigner les chiffres en 2008. La société a en effet interrompu son activité dans certaines mines afin de tenir compte de la baisse de la demande pendant la pandémie.
Au premier semestre, les ventes de brut ont reculé de 46 %, à 955,3 millions de dollars, tandis que les ventes de taillé ont progressé de 31 %, à 35,8 millions de dollars. Le total des ventes de diamants a dégringolé de 45 %, à 991,2 millions de dollars. La production a baissé de 22 %, à 13,7 millions de carats.