Dans le cadre d’une initiative inédite, signe de l’aggravation de la crise dans l’industrie, la De Beers autorise les sightholders à reporter jusqu’à 75 % des achats de leur attribution pour le sight du mois d’août.[:]
Dans le même temps, plusieurs annonces de défauts sont intervenues dans l’industrie indienne, avec notamment des problèmes signalés dans une grande société, Godhani Gems. D’autres rapports signalent des suicides de travailleurs licenciés.
« Si vous parcourez les rues d’Anvers ou de Mumbai, vous voyez des gens qui souffrent réellement », explique Guy Harari, président du courtier de brut en ligne Bluedax.
Lors de l’annonce de ses résultats financiers pour le premier semestre, la De Beers a affirmé que ses ventes avaient perdu 21 %, à 3 milliards de dollars, contre 3,8 milliards de dollars l’année précédente. Elle a expliqué que la demande en Chine avait considérablement baissé et que celle des États-Unis avait légèrement reculé au premier semestre, pour des motifs « liés à la météo », a-t-elle expliqué.
Cette nouvelle politique montre que la De Beers se résout à l’inévitable : les sightholders ont en effet refusé 60 % à 70 % environ des marchandises proposées lors du sight de juillet. Ces chiffres comprennent les reports, qui permettent aux clients de retarder leurs achats jusqu’au sight vivant, ou des refus nets des marchandises.
Traditionnellement, la De Beers n’autorisait une société à reporter un achat qu’une seule fois avant de considérer qu’il s’agissait d’un refus. Or, les refus peuvent nuire au positionnement d’un sightholder auprès de la société. Aujourd’hui, les marchandises peuvent être reportées pour le reste de l’année, explique David Johnson, porte-parole de la société.
« Nous procédons ainsi car nous savons que la période est difficile pour nos clients. Cela leur offre beaucoup plus de flexibilité pour le moment », explique-t-il.
Les refus exercés risquent toujours d’avoir des conséquences sur les futures attributions, explique David Johnson.
La société autorise également les sightholders à retarder la livraison de certaines marchandises, car les plannings d’attributions précédemment convenus « risquent de ne plus refléter les niveaux de la demande », affirme-t-il.