L’acquisition de Tiffany & Co. par LVMH, pour un montant de 16 milliards de dollars, pourrait être remise en cause en raison de la détérioration de la situation sur le marché américain, d’après un article publié mardi 2 juin par WWD.
Évoquant des sources, cette publication du marché de la mode a annoncé que des membres du conseil d’administration de LVMH Moёt Hennessy Louis Vuitton s’étaient réunis à Paris au cours de la semaine du 1er juin, précisément pour discuter de l’accord.
Ces responsables sont préoccupés par la pandémie de Covid-19 et son impact sur le joaillier, ainsi que par les troubles civils aux États-Unis après le meurtre de George Floyd le 25 mai.
Des membres du conseil d’administration ont également exprimé des craintes quant à la capacité de Tiffany à respecter toutes ses conventions de dette, a signalé WWD.
Le plus grand marché de Tiffany reste les Amériques, à la fois en termes de ventes (1,92 milliard de dollars pour l’exercice fiscal 2019, 43 % des ventes nettes mondiales) et en nombre de boutiques (124, dont 94 aux États-Unis en date du 31 janvier). Les ventes sur le marché américain représentent 86 % des transactions dans la région Amériques.
La région Asie-Pacifique arrive tout près derrière, avec 1,26 milliard de dollars de ventes pour le dernier exercice fiscal (28 % du total mondial) et 91 boutiques.
Tiffany n’a pas répondu à une demande de commentaires sur cet article.
Dans un communiqué publié jeudi 4 juin, LVMH a confirmé que la réunion du conseil d’administration avait eu lieu et que le conseil « avait particulièrement travaillé sur le développement de la pandémie et son possible impact sur les résultats et les perspectives de Tiffany & Co. par rapport à l’accord qui lie les deux groupes. »
Toutefois, le titan du luxe parisien a réfuté les rumeurs selon lesquelles il tente de racheter les actions de Tiffany sur le marché, alors que leur cours est maintenant plus bas.
En novembre, LVMH, qui possède déjà Bvlgari, TAG Heuer et Hublot, avait annoncé son intention de racheter Tiffany pour 135 dollars par action, soit 16,2 milliards de dollars. LVMH avait affirmé que l’acquisition renforcerait sa position sur le marché de la bijouterie et amplifierait sa présence aux États-Unis.
Au moment de l’annonce, l’accord, le plus gros jamais réalisé dans le secteur du luxe, devait être conclu à la mi-2020.
Les actionnaires de Tiffany avaient approuvé l’accord début février.
Tiffany est le troisième vendeur de joaillerie et de montres en Amérique du Nord, dépassé uniquement par Signet Jewelers Ltd. et Walmart Inc. C’est également le neuvième plus grand en nombre de boutiques, d’après le rapport State of the Majors de 2019 par National Jeweler.