Le débat qui fait rage dans la presse populaire et économique à propos de l’investissement dans les diamants tient essentiellement compte des investissements dans les pierres blanches de 1 carat, considérées comme le « gagne-pain » de ce secteur.[:]
Dans le même temps, lorsque les médias abordent le sujet des ventes aux enchères de ces marchandises haut de gamme, le ton général est à la crainte, sans qu’il y ait eu d’examen sérieux de l’intérêt d’un placement à ce niveau. Quelle erreur, ce type d’investissement est excellent ! Les retours sur ces marchandises se sont améliorés, prenant de 10 % à 20 % par an, et parfois bien plus.
Les débuts sont à rapporter aux années ’70. En 1972, Richard Burton a offert à Elizabeth Taylor une poire de 69,42 carats pour un montant estimé à 1,1 million. En 1978, suite à leur divorce, Elizabeth Taylor l’a vendu aux enchères pour 5 millions de dollars, soit une appréciation de plus de 450 % en six ans seulement ou environ 29 % par an. Et même si l’on tient compte de la valeur ajoutée due à la gloire et à la provenance du diamant, l’appréciation reste notable.
Depuis lors, les pierres blanches, en particulier les grosseurs D/IF et D/FL, n’ont pas connu de creux. Au cours des quatre années écoulées entre la vente aux enchères chez Christie’s en 2003 et la nouvelle mise aux enchères en 2007, une taille émeraude D/FL de 20,22 carats, présentant d’excellents polissages et symétrie, s’est appréciée de 176 %, soit environ 28 % par an.
Les feux des projecteurs restent cependant sur les couleurs fantaisie. Parmi elles, ces dernières années, ce sont les diamants bleus Fancy Vivid qui ont tiré leur épingle du jeu. Une taille coussin de 6,01 carats s’est vendue au prix record de 1,69 million de dollars/ct en 2011 et une taille émeraude carrée de 8,01 carats a atteint 1,6 million de dollars/ct l’an dernier. Conclusion, des prix exceptionnellement élevés pour des diamants exceptionnels.
La découverte des couleurs fantaisie par les investisseurs, de magnifiques bleus et roses notamment, a engendré une explosion de la demande et des prix ces dix dernières années. Considérons le graphique ci-dessous, présentant les prix par carat des diamants bleus. Tous ont été vendus aux enchères, la plupart sont des bleus Fancy Vivid et tous affichent des qualités de VS1 et plus (les données suivantes représentent un petit échantillon choisi dans notre base de données, mais elles sont représentatives de ce type de marchandises.)
De toute évidence, davantage de diamants de ce type ont été vendus aux enchères ces dernières années, au détriment de la vente aux particuliers. Les investisseurs encaissent déjà les gains de leurs opérations et sont de plus en plus nombreux à s’engager dans un marché aux stocks limités. De surcroît, la tendance générale des prix par carat est clairement à la hausse. Ce point est à creuser…
Les lois économiques sont simplissimes pour ce type d’investissement. Un apport minimum de 750 000 dollars permet d’acheter au plus près de la source, pour un prix d’achat « réduit », puis de revendre quelques années plus tard aux enchères afin d’optimiser le rendement. Dans l’intervalle, les prix seront relativement protégés de la récession, tout simplement parce que très peu de diamants d’exception sont extraits chaque année et que la demande des acheteurs est soutenue, et continue de croître, principalement en Extrême-Orient.
A contrario, un diamant n’est pas une source de revenus passifs, comme les dividendes des actions ; toutefois, savoir que l’on peut littéralement empocher quelques millions et fuir un pays qui s’effondre (ou le harcèlement d’un gouvernement loin d’être démocratique / un ex-conjoint / un casier judiciaire bien rempli – rayez la mention inutile !) compense cet aspect, du moins en partie.
Nombreux sont ceux, dans la filière, à réfuter le fait que les diamants sont une matière première ; ils s’appuient en cela principalement sur leur argumentaire de vente : celui du gage d’amour. Ces deux aspects, les matières premières et l’amour, ne parviennent pas bien à cohabiter. Malgré cela, l’ensemble de la filière traite sa marchandise comme une matière première. Le taillé est acheté et vendu en fonction de paramètres de poids, de couleur, de symétrie et autres. Des caractéristiques liées au commerce d’une matière première…
Certains investisseurs l’ont bien compris et leurs chiffres progressent. De toute évidence, l’investissement dans les diamants est arrivé à maturité. La demande ira donc croissant, associée à une hausse des prix et à des pierres devenues désormais un support d’investissement crédible… à juste titre.