Où en est la Bourse du Diamant de Surat ? Joshua Freedman, Senior Analyst de Rapaport, analyse la situation encore fragile de cette toute nouvelle bourse. Supposée concurrencer à terme celle de Mumbai, elle souffre pour des raisons à la fois conjoncturelles et structurelles.
L’Inde compte maintenant deux bourses du diamant, Mumbai et Surat. Créée en 2010, la BDB (Bharat Diamond Bourse) de Mumbai reste incontournable. Forte de 4000 membres, son importance ne se compare pas avec celle de sa petite sœur, la SDB (Surat Diamond Bourse) fondée en 2023 et située à 270 kms au Nord de Mumbai.
Pourtant, si Mumbai reste un lieu essentiel pour les négociants du monde entier, c’est bien à Surat que tout se passe. La ville, connue pour être le centre mondial de la taille, regroupe en effet 90% de l’activité du diamant en Inde. Et elle a vu grand. La nouvelle bourse est gigantesque, occupant plusieurs tours sur 660 000 m2 (contre 186 000 m2 pour la BDB) et prête à accueillir 65 000 personnes. A terme, elle envisage même de devenir numéro 1 devant Bharat.
Malgré sa taille impressionnante et ses locaux flambant neuf, elle peine à démarrer et en particulier à attirer les acteurs du secteur, les grands mais aussi les plus petits, pour lesquels ses services ne sont pas adaptés. Sur le plan logistique, Surat reste une ville moins accessible que Mumbai et les infrastructures y sont moins développées. Mais le problème principal réside ailleurs. La SDB a ouvert ses portes au pire moment, alors que l’activité mondiale du diamant tourne au ralenti. A cette difficulté s’ajoute l’incertitude liée aux sanctions contre le diamant russe, qui pourrait pénaliser fortement son activité. A peine inaugurée, elle a déjà vu son président démissionner…
Pendant ce temps, la Bourse de Mumbai songe à s’agrandir et a déjà obtenu l’accord du gouvernement pour l’acquisition de nouveaux terrains.