Le 24 février, date anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les leaders du G7 se sont engagés à agir pour restreindre les ventes de diamants russes.
« Compte tenu des revenus importants que la Russie tire de l’exportation de diamants, nous travaillerons ensemble sur de nouvelles mesures concernant les diamants russes, bruts et taillés, en collaborant étroitement pour engager les grands partenaires », a indiqué un communiqué du G7 (groupe des sept), publié par la Maison blanche. Le G7 est composé des États-Unis, du Canada, de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon.
Le communiqué n’était pas aussi ferme que ce qu’imaginaient certains et n’a pas préconisé d’appliquer des mesures spécifiques contre les exportations de diamants russes.
Toutefois, le Jewelers Vigilance Committee (JVC) a écrit, dans un bulletin publié lundi 27 février, que « les prochaines sanctions aborderont probablement » les dispositions actuelles qui permettent de faire entrer aux États-Unis des diamants russes taillés hors de Russie.
« Il n’existe pas encore de directives spécifiques imposées aux entreprises américaines, a conclu le bulletin. Toutefois, le JVC a reçu des informations selon lesquelles des restrictions devraient cibler spécifiquement les diamants d’extraction russe, indépendamment du lieu où ils sont taillés. »
« Tous les fournisseurs à l’étranger qui continuent à acheter des diamants à ALROSA devraient commencer à isoler ces marchandises des autres pour s’assurer qu’elles n’entrent pas sur le marché américain. Ils devraient aussi se préparer à réaliser leurs déclarations douanières, en précisant que leurs marchandises ne contiennent pas de diamants d’origine russe. »
Sara Yood, conseil adjoint du JVC, a précisé au JCK que les futures réglementations ne devraient pas viser spécifiquement les sociétés qui achètent des diamants à ALROSA. Il se pourrait en fait qu’elles obligent tous les importateurs à réaliser des déclarations affirmant que les expéditions ne contiennent pas de marchandises d’extraction russe.
Toutefois, les clients actuels d’ALROSA « sont les plus à risque d’être visés puisqu’ils continuent à acheter l’offre d’ALROSA et doivent absolument séparer les marchandises afin de se préparer à cette réglementation, affirme-t-elle. Et pour autant que nous sachions, ils ne le font pas. »
ALROSA ne divulgue plus publiquement la liste des membres d’ALROSA Alliance mais la liste publiée fin 2021, avant l’invasion, peut être consultée ici.
Au moins deux sociétés de cette liste – associées aux joailliers américains Signet et Tiffany – ont déclaré qu’elles n’achèteraient plus de marchandises d’ALROSA.
Le bulletin du JVC en conclut ceci : « En attendant que ces sanctions soient établies et mises en place, les entreprises américaines doivent réviser leurs protocoles d’approvisionnement, discuter des exigences avec les fournisseurs et évaluer les chaînes d’approvisionnement à l’aide de directives de due diligence. »
Le vendredi 17 mars, James O’Brien, responsable du Bureau de la coordination des sanctions du Département d’État, sera le principal intervenant du déjeuner annuel du Jewelers Vigilance Committee, à l’occasion duquel il devrait aborder le sujet des sanctions actuelles, relatives aux diamants russes.
Même si l’Union européenne – qui est un invité du G7 – a imposé des sanctions sur de nombreux produits russes, elle n’a jusque-là pas encore visé les diamants russes, en partie à cause de l’opposition de la Belgique. Toutefois, des sources affirment que le pays appuierait les nouvelles restrictions si elles étaient intégrées à un système mondial, visant à empêcher les diamants russes d’entrer dans les centres de consommation.