Richemont a raté ses objectifs du premier semestre mais ses ventes de bijoux sont restées solides. Van Cleef & Arpels et Cartier ont mené la charge, aux côtés des sites de commerce électronique des géants du luxe.[:]
Le chiffre d’affaires du premier semestre a atteint 7,40 milliards d’euros (8,16 milliards de dollars), une hausse de 6 % à taux de change constant, mais un recul par rapport aux 7,49 milliards d’euros (8,26 milliards de dollars) attendus par les analystes.
Les ventes ont pris un petit 2 % sur une base comparable, hors ventes en ligne.
Les ventes de retail dans les boutiques que Richemont possède et gère ont augmenté de 4 % à taux de change constant. De la croissance a été constatée dans toutes les régions à l’exception des États-Unis, où les résultats étaient à la « stabilité ».
Les ventes de gros étaient en baisse de 1 % à taux de change constant. La croissance au Japon et en Asie Pacifique a équilibré les baisses d’autres régions.
Les maisons de joaillerie ont assuré des ventes de gros plus élevées que d’autres secteurs, a noté Richemont.
Les ventes en ligne ont bondi de 28 %, affichant des « progrès significatifs » dans toutes les régions, en particulier aux Amériques, au Moyen-Orient et en Afrique. L’augmentation à deux chiffres est due en partie à l’achat récent de Yoox NET-A-PORTER Group et de Watchfinder & Co., qui sont inclus sur le semestre complet.
Les ventes de la division de bijoux de Richemont étaient en progression de 8 %, à 3,74 milliards d’euros (4,13 milliards de dollars).
Les ventes de Cartier et Van Cleef & Arpels ont été stimulées par une hausse proche des 10 % pour les bijoux et d’une hausse de quelques points en pourcentage pour les montres, a déclaré Richemont, évoquant des « performances notables » dans la région Asie-Pacifique et au Japon.
Les collections de montres Panthère et Santos de Cartier ont obtenu des résultats particulièrement bons. Le lancement de la nouvelle collection Clash s’est révélé être un succès, a expliqué Richemont. La production s’est accélérée avant la saison des fêtes afin de répondre à une demande non encore satisfaite.
Pour Van Cleef & Arpels, la demande pour les collections Alhambra et Perlée est restée « remarquablement forte ».
Richemont a récemment complété son portefeuille de bijoux, en se portant acquéreur du joaillier italien Buccellati à l’occasion d’un accord privé conclu en septembre.
Les ventes de sa division horlogère spécialisée, comprenant A. Lange & Söhne et IWC Schaffhausen, étaient en baisse de 1 % à taux de change constant, à 1,57 milliard d’euros (1,73 milliard de dollars).
La baisse des ventes de gros a été compensée par une croissance d’environ 5 % des boutiques gérées de façon directe.
La plus forte hausse a été constatée chez Panerai, A. Lange & Söhne et Vacheron Constantin. En termes de région, le Japon est arrivé en première place.
Les ventes à Hong Kong, marché essentiel pour les montres, ont baissé d’un taux à deux chiffres, tandis que celles d’Asie-Pacifique étaient « moroses ».
« Hong Kong est une région très exposée aux montres et bijoux. Le marché a perdu près de 10 % au premier trimestre. Nous avons ensuite constaté une forte chute au deuxième trimestre », a expliqué Burkhardt Grund, directeur financier lors d’une conférence sur les gains le vendredi 8 novembre.
Les manifestations à Hong Kong, concomitantes à une devise forte, n’ont pas été sans conséquences sur les ventes de luxe dans la région pour Richemont et pour l’industrie dans son ensemble.
« Nous ne sommes pas trop inquiets pour l’activité des bijoux », a déclaré Burkhardt Grund, soulignant la différence entre bijoux et joaillerie.
« L’activité des bijoux s’est maintenue aussi solide que les années précédentes. Par ailleurs, l’effet saisonnier positif de la joaillerie se fera davantage sentir au second semestre de cet exercice fiscal. »
En termes de régions, les ventes du premier semestre aux Amériques ont pris 6 %, à 1,35 milliard d’euros (1,49 milliard de dollars).
Les ventes en Europe étaient en progression de 7 %. Celles au Royaume-Uni ont augmenté d’un pourcentage à deux chiffres, tandis que les ventes au Japon ont pris 13 %, appuyées par de fortes dépenses des nationaux et des touristes.
Les ventes en Asie-Pacifique, la plus grande région de la société, étaient en hausse de 5 % avec une croissance à deux chiffres en Chine et en Corée venant compenser un recul à deux chiffres à Hong Kong.
Le Moyen-Orient et l’Afrique étaient les seules régions à enregistrer une baisse des ventes au premier semestre. Celles-ci ont perdu 1 %, en raison notamment d’une rupture des relations avec certains grossistes et d’incertitudes géopolitiques.
Richemont n’a pas fourni de perspectives pour l’année à venir mais a affirmé, lors de la conférence, que la société ne quitterait pas le marché d’Hong Kong.